Intel augmente les capacités de son système de calcul neuromorphique et passe à 100 millions de neurones avec Pohoiki Springs. Il est d’ores et déjà disponible pour les chercheurs partenaires du fabricant souhaitant y tester des algorithmes. L’objectif est de se rapprocher du fonctionnement du cerveau humain, même s’il est plutôt question d’un petit mammifère pour le moment.
Intel vient d’annoncer la disponibilité de Pohoiki Springs, un système de recherche neuromorphique fournissant une capacité de calcul de 100 millions de neurones, huit fois plus que la génération Pohoiki Beach.
C’est quoi l’informatique neuromorphique ?
Pour rappel, l’informatique neuromorphique propose une approche différente avec une refonte complète de l'architecture des ordinateurs : « L'objectif est d'appliquer les dernières découvertes des neurosciences pour créer des puces qui fonctionnent moins comme les ordinateurs traditionnels, et plus comme le cerveau humain ».
Ainsi, « les systèmes neuromorphiques reproduisent la façon dont les neurones sont organisés, communiquent et apprennent au niveau matériel », explique Intel. De quoi ouvrir un boulevard à l'augmentation des performances sur des solutions telles que l’intelligence artificielle, espèrent les constructeurs, tout en limitant la consommation.
768 puces Loihi de 131 000 neurones
Côté pratique, le nouveau système du fondeur prend place dans un châssis rackable de la taille de « cinq serveurs standard » avec un total de 768 puces de neuromorphique Loihi – chacune disposant de 131 000 neurones –, contre 64 maximum pour la précédente version. Un rapport de 1 à 12, donc.
Ces processeurs « s'inspirent du cerveau humain. Comme le cerveau, Loihi peut traiter certaines charges de travail exigeantes jusqu'à 1 000 fois plus vite et 10 000 fois plus efficacement que les processeurs classiques », affirme Intel. Alors que Pohoiki Beach dispose d’un nombre de neurones équivalent au cerveau d‘un insecte, Pohoiki Springs « augmente la capacité neuronale de Loihi à la taille du cerveau d'un petit mammifère ».
On reste donc encore très loin du cerveau humain avec ses près de 100… milliards de neurones. Il faudrait donc plus de 760 000 puces Loihi pour arriver à un résultat équivalent.
Puce Intel Loihi et système Pohoiki Springs
Un système accessible aux chercheurs partenaires d’Intel
Avec Pohoiki Springs, les chercheurs s’attendent à des gains importants dans certaines situations, avec une consommation largement réduite par rapport aux ordinateurs conventionnels disponibles sur le marché.
Intel annonce moins de 500 watts et souhaite maintenant évaluer le potentiel de Loihi pour ce qui est de « résoudre non seulement les problèmes d'IA, mais aussi un large éventail de problèmes informatiques difficiles à calculer ». Parmi les pistes prometteuses, Intel évoque trois domaines précis :
- La satisfaction des contraintes
- La recherche de graphiques et de modèles
- Les problèmes d'optimisation
Les membres de la communauté de recherche neuromorphique d'Intel (INRC) pourront y accéder via le SDK Nx. La société précise enfin que ses différentes solutions neuromorphique ne sont pour le moment qu’en phase de recherche et pas destinées à remplacer des systèmes informatiques classiques.