Coup dur pour le géant américain qui vient de lancer l'offre commerciale de son service de Cloud Gaming : tous les titres d'Activision Blizzard en ont été retirés. C'est notamment le cas du dernier Call of Duty : Modern Warfare qui profitait pourtant du ray tracing sur la plateforme de NVIDIA.
Les partenariats avec les grands éditeurs de jeux et autres studios seront au cœur de la bataille du « Cloud Gaming ». Sans eux, de tels services ne peuvent exister, ce qui peut être l'occasion de nouveaux flux de monétisation. On le voit déjà avec certaines exclusivités accordées à telle ou telle plateforme.
Retrait de Battle.net et de ses jeux : un problème technique ?
Activision Blizzard semble décidé à montrer son pouvoir en la matière. Il a ainsi demandé à NVIDIA de retirer tous ses jeux de GeForce Now, comme le révèle la société dans une publication sur ses forums. « Nous espérons pouvoir travailler à nouveau avec l'éditeur pour réactiver ces jeux et plus sur notre plateforme à l'avenir », précise-t-elle.
Battle.net n'est ainsi plus accessible. Pour la petite histoire, nous avons pu constater que certains comptes pouvaient être désactivés après un accès via GeForce Now. Le service aurait-il affolé les outils antifraude de l'éditeur menant à cette décision, plutôt qu'un désaccord commercial ? Impossible à dire pour le moment.
Dans tous les cas, Activision Blizzard et NVIDIA n'ont pas trouvé de solution à l'amiable, comme le prouve ce retrait. Il concerne 11 jeux de la licence Call of Duty, dont le dernier Modern Warfare qui bénéficiait du ray tracing des GeForce RTX, accessible via l'abonnement Fondateurs de GeForce Now. Mais aussi 12 autres titres :
- Construction Simulator 2 US - Pocket Edition
- Crash Bandicoot N. Sane Trilogy
- Diablo III
- Hearthstone : Heroes of Warcraft
- Heroes of the Storm
- Overwatch
- Sekiro : Shadows Die Twice
- Spyro Reignited Trilogy
- StarCraft Remastered
- StarCraft II : Legacy of the Void
- World of Warcraft : Battle for Azeroth
- World of Warcraft Classic
Les joueurs méritent mieux qu'un marché si fragmenté
Pour rappel, ce ne sont pas les seuls jeux absents de GeForce Now. Nous avions par exemple relevé le cas des Tomb Raider de Square Enix qui étaient pourtant proposés jusque-là. C'était aussi le cas de Warcraft III : Reforged qui n'était pas encore intégré au catalogue. Cela ne sera donc sans doute pas le cas, tout du moins à court terme.
Nous avions également relevé l'absence de jeux nécessitant l'utilisation d'Origin d'EA ou du Windows Store de Microsoft. Des soucis qu'évitent les services comme Shadow en proposant non pas une intégration des catalogues mais un PC complet dans le cloud. Mais NVIDIA et les autres acteurs de ce marché devront travailler rapidement à trouver des accords avec les grands studios pour éviter de telles déconvenues.
Un défi dans le secteur des jeux vidéo, où la proposition commerciale est encore très largement morcelée, ne serait-ce qu'autour des différentes plateformes de distribution. Un point qui empêche l'émergence d'offres plus globales et pratiques pour le consommateur, chacun voulant privilégier ses outils et ses intérêts.
Une position qui, dans l'histoire de la révolution numérique, n'a jamais mené à de grandes victoires. Plutôt à une explosion des alternatives mettant le consommateur au centre, ou du piratage.
- GeForce Now : du projet GRID à l'offre commerciale, une lente évolution.
- GeForce Now passe au modèle Freemium : l'offre payante à 5,5 euros par mois, sans engagement
Commentaires (21)
#1
Avec ces offres de cloud gaming liant jeux et plateforme c’est forcément une segmentation du marché qui nous attend… :/
Ce n’est pas comme si cela ce passait autrement ailleurs (consoles, vod…)
J’espère vraiment que les problèmes rencontrés par Shadow vont être résolus (sans trop de casse) et que cette offre rencontrera le succès qu’elle mérite.
#2
On en arrivera forcément à délier les plateformes de jeux et l’accès aux titres, avec chacune proposant sa propre interface comme c’est déjà le cas en partie pour la distribution (sans Cloud Gaming) pour le moment.
On passe seulement d’une phase avec un acteur majoritaire (Valve) à une pléthore (Origin, Uplay, Epic, MS), chacun voulant tirer son épingle du jeu. On finira forcément à un moment à comprendre qu’il faut que l’utitilisateur puisse choisir sa plateforme de distribution/jeu et que le reste doit suivre de manière transparente sans en arriver à une intégration de type console comme l’a choisi Stadia.
Mais ça va sans doute prendre du temps.
#3
Je suis bien plus pessimiste que toi.
Quand je vois que le marché de la musique est toujours fragmenté (au revoir petites maisons de disque, bonjour exclu territoriales etc…), ça ne me donne pas confiance.
Après les joueurs PC sont attachés à cette liberté (toute relative) de choix donc peut être que ces initiatives malheureuses ne prendront pas ^^
Espérons le en tout cas.
#4
Il se passe la même chose qu’avec les services de VOD, l’offre et éclatée entre différente plateforme et empêche d’avoir accès à tout, ou alors il faut s’abonner à plusieurs service et ça reviens vite très chère.
Au moins avec la VOD, on peu s’abonner un mois par ci, un par là et regarder ce que l’on veux (pas forcement le jour de la sortie certes).
Pour du jeu vidéo, je trouve cela plus problématique, surtout dans le cadre de jeu “service” auxquels ont joue sur une longue période, si on est bloqué sur une plateforme c’est problématique.
#5
Malheureusement j’ai peur que tout ça finisse comme la VOD, où tout est réparti entre services et les titres disponibles vont et viennent selon les accords commerciaux, ça risque d’être problématique de se lancer dans un jeu sans savoir combien de temps il sera dispo.
#6
Même en s’abonnant a tout les services de VOD je n’arrive pas à voir accès à tous les films et séries que je voudrais avoir, heureusement qu’Itunes est là mais pas complet en achat.
Shadow est selon moi la meilleur offre car pas impacté par tel ou tel choix d’éditeur.
#7
Moi ma petite théorie c’est que vu que Youtube récupère les droits de l’Overwatch League chez eux. Je me demande s’il n’y a pas un partenariat avec Google qui est en train de se créer et vu que GeForceNow est un concurrent de Stadia…
Je vous accorde que c’est un peu tiré par les cheveux mais bon ^^
#8
ça peut être un des soucis, mais pour le moment aucune des deux parties n’a évoqué le sujet de manière claire. On verra bien une fois que tout ça se sera décanté.
#9
Avec Shadow au moins pas de soucis ^^
#10
Je suis encore frustré de ne plus pouvoir continuer ma partie de Shadow of the Tomb Raider sur GeForce Now. Je pense que le cloud gaming est encore jeune et cherche encore son business. Je n’ai pas du tout envie d’aller sur Stadia et Shadow n’est pas prêt pour lancer son matos avec des RTX.
Bref pour l’instant c’est pour moi un marché avec de sacrés compromis à faire.
#11
Si justement, il y a eu pas mal de discussions sur le sujet. Et de ma compréhension il est interdit d’utiliser Bnet avec un ordinateur en cloud gaming.
La réponse officielle ici : https://eu.forums.blizzard.com/fr/wow/t/important-shadow-pc-cloud-autoris%C3%A9-ou-non/11291
A mon avis c’est un début d’explication, le cloud gaming est contraire aux CGU de Blizzard.
#12
Ça finira, je pense, comme dans le secteur musical qui s’est plus ou moins consolidé avec les années.
On est passé d’une pléthore de services concurrents à quelques acteurs majeurs qui ont conclu des accords avec les majors. On verra très certainement la même chose avec les plateformes de cloud gaming et les éditeurs/studios d’ici quelques années.
Le cas des plateformes de streaming vidéo est quelque peu différent par contre, puisque chaque plateforme produit également du contenu qui lui est propre (ce qui n’est pas le cas dans les secteurs de la musique et du jeu vidéo). La consolidation du marché y est donc plus délicate et plus longue.
En attendant c’est le joueur/consommateur qui va payer les frais de tout cela. Raison de plus, amha, pour ne pas se précipiter sur ces offres et bien peser le pour et le contre.
#13
J’ai un pote qui joue à WoW sur Shadow PC depuis plus de 6 mois et pour le moment aucun soucis. A voir ce que ça donne à l’avenir.
#14
Oui ils indiquent que des sanctions “peuvent” s’appliquer. Reste à voir s’ils vont effectivement faire quelque chose alors même que le cloud gaming se développe. Mais en l’état ça pourrait coincer.
#15
Rah la loose, je jouais à Overwatch via Geforce now -__-
Bon, y a plus qu’à espérer qu’lls ne brident pas Shadow, pour l’instant ça fonctionne toujours :)
#16
Je n’y crois pas trop. Je suis d’accord cette mode des plateformes est une bulle où chacun essaie de tirer son épingle du jeu. Mais au final selon moi, après une guerre de concurrence et d’exclusivité, ça se collapsera sur une plateforme majoritaire et quelques une très minoritaire qui n’existeront qu’en tant qu’opposant, parce qu’elles offrent quelque chose de différents.
Oui, non, c’est un peu tiré par les cheveux.
Cependant, la partie sur la CGU de Blizzard me semble déjà un début de réponse. Blizzard n’a jamais était très chaud avec le cloud gaming. J’avais déjà parcouru les forum il y a un peu plus d’1 an pour récolter des avis sur OW sur un tel système et plusieurs personnes avait signalé que leur compte avait été bani. La CGU avait déjà était remonté à l’époque.
Je pense que derrière, ce n’est pas forcément la pratique elle même, on a le droit de jouer dans un cyber café, ce qui est pratiquement la même chose dans la théorie. Je pense que ce qui blizzard craint ce sont des dérives plus vicieuses. Je vois, par exemple, une plateforme ouvrir plein de comptes et acheter un certain nombre de licences pour ensuite les proposer à la location l’accès au jeu (tu te connecte à la plateforme, tu sélectionnes un jeu, la plateforme prend un compte avec la licence, le lance et te retourne le stream)
#17
Mais MEEEERR :(
Franchement, ça avait l’air super, je me suis inscris, j’ai fais des super parties d’overwatch sans input lag sur un pc pourri en 4G, ça fonctionnait super bien.
Je m’attendais à pouvoir jouer aux tomb raider qui étaient présents pendant la beta, et au final, ils ne sont plus présents.
ça et blizzard qui enlève ces jeux, c’est la goute d’eau qui ne me fera pas prolonger l’essai gratuit de 90 jours… Si les seuls jeux jouables sont ceux de valve, j’ai pas besoin de cloud gaming pour ça. Je suis très déçu car pour le moment b’ah, il y a pas de “beau jeu” AAA sur gforce now.
Pour moi c’est typiquement une limite commerciale car bon, blizzard/activision qui arrive et qui retire ces jeux qui fonctionnaient très bien… … …
Mouais.
Pareil pour tomb raider, ça fonctionnait bien pendant la béta, et voilà que les jeux se retrouvent sur stadia. On dirait que les éditeurs veulent juste vendre des exclus aux plus offrants sans penser aux joueurs. Pas sur que ça derserve les éditeurs.
#18
Bah on va se retrouver avec 50 plateformes différentes avec leurs exclu, le truc juste relou… Dommage, sur le papier c’était génial…
#19
bonjour,
Au début, comme je l’avais écris sur la précédente new, je pensais qu’il y aurais que le cas de baisse de popularité d’un jeu qui le ferais disparaitre, là c’est directement les éditeurs qui virent la totalité de leurs jeux, tout a cause du bon vieux “ money is money ” car les éditeurs estiment ne pas faire suffisamment de bénéfs/nombres d’abonnés.
donc au finale on obtient “1⁄10” des jeux retirés pour cause de problème technique et le reste pr mésentente commerciale c est bien çà ???
#20
Pas sur.
Non seulement le secteur musical n’est pas si solide que cela: le leader (Spotify) flirte toujours à la limite de la rentabilité. Quant aux autres services, ils sont accolés à des géants qui peuvent se permettre de perdre des sous pendant des années juste pour proposer une offre complète et occuper un marché, mais on n’est pas à l’abri non plus qu’ils ferment cela du jour au lendemain. Google en particulier est très girouette.
Quand au contenu, Google a monté un studio pour Stadia et Microsoft qui est sur le point de se lancer sur le streaming est aussi producteur. On est plutôt à l’abri du côté de Nvidia, mais c’est tout à fait possible qu’il se lance dans une course aux exclus par contre, ce qui segmenterait également le marché.
Au final, je vois vraiment l’arrivée de ces services comme une mauvaise nouvelle pour le consommateur, et j’espère vraiment que ca ne prendra pas.
#21
Pour éviter de se se prendre des dizaines de client rien de tel que Galaxy 2.0 de GOG (bêta)
Un seul client avec tout les jeux.