Dès hier, nous avions émis des doutes concernant les annonces de Sony sur l'absence totale de DRM et de besoin de connexion au sein de sa PS4. En effet, si le constructeur a bien dit qu'il n'imposerait rien, il n'a pas non plus dit que les éditeurs seraiet forcés de faire l'impasse sur de telles pratiques. Et c'est désormais confirmé : ce ne sera pas le cas.
Les éditeurs de jeux vidéo sont dans une phase de leur développement où ils sont encore drogués aux DRM, et la tendance s'aggrave. Le cas de SimCity a pourtant bien montré la problématique du besoin de connexion permanente et l'on a vu depuis longtemps les dérives du trop plein de protection.
Les éditeurs drogués au DRM, l'émergence du dématérialisé complique les choses
Si Steam avait montré la voie d'une gestion des choses à peu près saine, ceux qui l'imitent avec Origin (EA) ou Uplay (Ubisoft), ne semblent pas encore avoir compris le message. Heureusement, il en est tout autrement pour les petits jeux et autres productions indépendantes, mais ce qui se vend en masse actuellement subit de plein fouet cette volonté de surprotection.
Avec la nouvelle génération, et la croissance du dématérialisé, on sentait donc que les choses allaient se compliquer, et nous n'avions pas été déçus par Microsoft sur ce point. Le géant de Redmond avait eu l'avantage de clarifier les choses récemment, et de proposer une solution généralisée qui devrait être respectée par tous ou presque comme nous l'expliquions dans notre dossier.
De son côté, Sony n'a pas pu éviter de saisir la perche et a enfilé sa cape blanche pendant sa conférence d'ouverture de l'E3 avec plusieurs annonces tonnitruantes : pas de connexion permanente, pas de DRM... sur les jeux achetés de manière physique. Le géant Nippon s'est même fendu d'une vidéo humoristique afin de se moquer assez clairement de Microsoft :
Chez Sony, pour faire simple : rien ne change
Mais comme nous le pressentions dès hier, tout ne sera pas si rose que la communication a voulu le faire entendre sur le coup. En effet, cela ne concernera que les jeux « First party », qui sont publiés par Sony et qui doivent donc respecter un cahier des charges précis. Pour les autres ? Ils auront la liberté de faire ce qu'ils veulent, cela sera leur choix et non pas celui de Sony. Si un éditeur veut imposer une connexion permanente, interdire la revente via une gestion de compte, ou même demander à voir votre bouille avant de vous laisser jouer, il pourra donc le faire. Cela a été confirmé par Jack Tretton dans cette interview à GameTrailers (2:00).
Ce n'est par contre en rien différent de ce qui se passe actuellement sur la PS3, mais plutôt que de chercher à organiser les choses de manière claire face aux évolutions du marché, Sony a plutôt décidé de continuer à laisser chacun faire comme bon lui semble, et laisser le joueur lire les petites lignes avant d'acheter chacun de ses titres. Le cas de l'occasion ne semble d'ailleurs évoqué que pour les ventes physiques.
Quid des ventes dématérialisées ? Ni Microsoft, ni Sony ne semblent pressés d'en dire plus. Si cela fait partie de leur plan à long terme, ils jouent pour l'instant sur du velours, notamment en raison des soucis que rencontrent les magasins qui connaissent de nombreuses difficultés partout en Europe.
Certes la façon de faire de Microsoft n'est pas vraiment préférable, notamment pour ce qui est de la connexion permanente obligatoire, ou de la liberté des éditeurs concernant la procédure de revente des jeux, mais au moins on sait à quoi s'attendre pour ce qui est du prêt et du fait de jouer chez des amis dans tous les cas. Il ne reste maintenant plus qu'à attendre que les deux consoles arrivent dans les salons afin de vérifier ces séries d'annonces dans la pratique, et de voir qui est au final celui qui respecte le plus le joueur, au-delà des annonces marketing.
Les studios indépendants comme solution : Sony vainqueur
On peut aussi espérer que les phénomène des éditeurs indépendants, qui ont pris de l'ampleur avec Steam et autres initiatives telles que l'Humble Indie Bundle, permettra à chacun de s'amuser sans avoir à se compliquer la vie avec toutes ces considérations. Notez d'ailleurs que sur ce point, c'est Sony qui sort largement vainqueur puisqu'il a consacré une bonne partie de sa conférence à des titres produits par des indépendants et qu'il leur laissera toute liberté de se publier au sein de sa plateforme.
Sur ce point, Microsoft préfère les faire passer par des studios tiers pour cela, et se reposer sur des noms déjà éprouvés tels que Minecraft, le petit studio qui galère par excellence.