Synology est l'un des constructeurs phares du secteur des NAS, son interface de gestion DiskStationManager (DSM) étant son atout indéniable. Mais pour l'utilisateur débutant, configurer un tel produit n'est pas forcément une chose aisée. Voici donc notre guide pas-à-pas.
Utiliser un NAS est de plus en plus courant pour centraliser les données de la famille ou d'une entreprise, mais aussi effectuer des sauvegardes locales. Reste que pour un public peu technophile, un tel produit peut encore faire peur tant les réglages et paramètres à maîtriser sont multiples.
Il faut en effet disposer des bases concernant la gestion d'un réseau local, de comptes utilisateurs, il y a de nombreuses options à connaître, plusieurs protocoles supportés et autant possibilités. Mais dans la pratique, ce n'est pas si complexe qu'on pourrait le penser. Pour vous en convaincre, voici un petit guide d'installation.
Nous avons utilisé un modèle d'entrée de gamme de Synology : le DS218play. Si jamais vous désirez en savoir plus sur la procédure d'installation de chez Asustor ou QNAP, vous pouvez vous rendre sur nos tests récents des Nimbustor 4 (AS5304T) et TS453-BT3 où elles sont évoquées.
Mise en place des disque dur et connexion au réseau
Tout d'abord il faut déballer et configurer le NAS. Le DS218play est un modèle à deux baies qui acceptent donc deux disques durs (HDD) ou SSD. Pour l'assembler, il suffit de retirer deux vis à l'arrière puis de tirer la partie gauche de son capot vers l'avant. On a alors accès aux baies.
Modèle à petit prix oblige, elles ne permettent pas une installation « à chaud » avec un tiroir directement accessible en façade. Mais ce n'est pas nécessaire pour les usages visés par un tel produit. Quoi qu'il en soit il suffit ensuite d'insérer les HDD/SSD puis de les fixer grâce aux vis fournies dans le bundle.
On peut alors refermer le NAS et visser son capot. Il suffit ensuite de le relier à son alimentation, puis au réseau à travers son port RJ45. L'idéal est de le connecter directement à la box de votre FAI ou à votre routeur.
Premier démarrage et accès à l'interface
On presse ensuite le bouton Power. Le NAS démarre et initialise sa phase d'installation. Cela peut prendre quelques dizaines de secondes. Dans cet intervalle, vous verrez les diodes s'allumer et clignoter, vous entendrez les disques durs « gratter ». Il s'agit du bruit émis par le déplacement des leurs têtes de lecture.
Dès que ce sera terminé, un bip est émis. C'est la façon qu'ont les NAS de Synology de confirmer la finalisation d'une étape ou de signaler une erreur. Maintenant que votre NAS est connecté au réseau et actif, il vous faut le configurer. Pour cela il faut accéder à son interface : Disk Station Manager (DSM pour les intimes).
Il s'agit en réalité d'une application web, accessible à travers votre navigateur mais stockée sur le NAS. Pour vous y rendre, vous devez connaître et taper l'adresse IP de ce dernier dans la barre d'adresse. Comment savoir laquelle a été attribuée à votre NAS ? Il existe de petits outils gratuits pour cela comme Advanced IP Scanner.
Mais Synology a prévu différents moyens pour vous éviter de vous reposer sur des applications tierces. Tout d'abord son assistant disponible pour macOS, Ubuntu et Windows, permettant de voir tous les NAS Synology de votre réseau et leurs informations, les allumer à distance (Wake On LAN), procéder à leur installation, accéder à leur interface, etc. Mais le plus simple à cette étape est de vous rendre à l'adresse suivante :
http://find.synology.com
Si votre NAS est bien connecté, vous le verrez apparaître avec certaines informations comme son modèle, son adresse IP sur le réseau, son adresse MAC (un identifiant matériel unique) et son statut.
Un bouton sera présent, vous redirigeant vers les conditions générales d'utilisation que vous devrez accepter. Ensuite, l'installation de DSM commence. Notez d'ailleurs que si vos disques durs contiennent des données issues d'un ancien NAS Synology, une procédure de migration vous sera proposée. Vous pourrez choisir de ne conserver que vos données ou également vos applications et paramètres précédemment installés.
L'URL d'accès à votre NAS est un élément à conserver, et à placer en favoris (CTRL+D dans votre navigateur). Cela facilitera votre accès à l'avenir. Dans notre cas c'est la suivante :
http://192.168.1.8:5000
Cela signifie que l'on utilise le protocole HTTP (pour l'accès web), sur l'adresse IP de notre NAS (192.168.1.8). Par défaut, on accède à des sites via le port 80 du serveur web, il n'y a donc rien à préciser dans l'URL. Synology utilise le port 5000 qui est donc également mentionné dans l'adresse.
Configuration initiale
La procédure d'installation commence par une alerte : tout le contenu des HDD/SSD placés dans le NAS va être effacé afin de les rendre exploitables par le NAS. Une fois la case cochée et votre choix confirmé la mise en place de DSM commence. Elle ne prend que quelques minutes. Une fois terminé, le NAS redémarre.
Par défaut, l'interface affiche un décompte de dix minutes, afin de prévoir large, mais cela demandera bien moins de temps. Là encore, la fin de la procédure vous sera signalée par un bip.
Notez que par défaut, le NAS sera configuré pour utiliser vos HDD/SSD en mode miroir. Si l'un venait à lâcher, l'autre prendra la suite et vous ne perdrez aucune donnée. Synology utilise son Hybrid RAID (SHR), plus flexible qu'un RAID1 classique. Si jamais vous préférez maximiser les performances (stripping, RAID 0) ou utiliser n'importe quel autre mode, cela sera possible après l'installation dans les paramètres de gestion du stockage.
L'interface commencera alors à vous poser une série de questions à laquelle vous devrez répondre. Cela commence par le nom du NAS, qui l'identifiera sur le réseau. Choisissez de préférence un nom court, en lien avec la fonction que vous allez lui affecter. Dans notre cas nous avons opté pour « Sauvegardien » :
Entrez ensuite des identifiants pour le compte administrateur : nom et mot de passe. Attention, cet utilisateur pourra tout faire au sein de l'appareil : modifier l'ensemble de ses paramètres, accéder aux fichiers, en supprimer, etc. Il faut donc veiller à ne pas utiliser des éléments trop « bateau » pour éviter que n'importe quel utilisateur sur votre réseau local puisse les deviner et accéder à votre NAS sans votre accord.
Vous serez ensuite invité à utiliser un identifiant Quick Connect pour faciliter l'accès à votre NAS depuis l'extérieur, via votre compte Synology. Pour le moment, ce n'est pas nécessaire. Cliquez sur Omettre cette étape, un lien rendu volontairement assez peu visible par Synology, un choix que l'on ne peut que regretter.
Confirmez votre choix. Vous serez ensuite invités à installer par défaut les applications de base proposées par Synology. Là aussi, cliquez sur Omettre cette étape. Il est en effet plus sage de n'installer que les outils dont vous avez strictement besoin. Nous ferons ce choix dans un second temps.
L'installation est alors terminée. L'interface vous propose de partager l'emplacement de votre NAS, ce n'est pas nécessaire, ne cochez donc pas la case et cliquez sur « Exécuter ». On voit ici que les traductions de Synology en langue française sont encore parfois assez approximatives...
Découverte de l'interface DSM
Vous arrivez désormais dans Disk Station Manager, qui vous indique qu'il se mettra automatiquement à jour quand ce sera nécessaire. Un choix que l'on ne peut qu'encourager. En effet, en cas de découverte d'une faille importante, une mise à jour rapide peut vous permettre d'éviter de voir votre NAS être corrompu. Si vous les effectuez manuellement, vous pouvez oublier et ainsi perdre des données.
DSM vous demandera ensuite si vous souhaitez partager des données d'usage ou non avec ses services dans le but d'améliorer le service. Enfin un petit assistant vous guidera dans la découverte des éléments de base. Ils sont néanmoins assez simples à comprendre, l'interface reprenant l'organisation d'un bureau.
On y trouve donc des raccourcis, correspondant aux applications favorites. Un bouton en haut à gauche fait office de menu Démarrer, listant l'ensemble des applications disponibles. D'un clic droit vous pouvez en sélectionner une pour indiquer que vous désirez qu'elle apparaisse sur le bureau.
En haut à droite, quatre éléments sont présents. La zone de notification reprend toutes les alertes du système, triées par ordre d'envoi par défaut. Les paramètres vous permettent de choisir lesquelles peuvent apparaître ou non et comment elles sont organisées. La zone consacrée à l'utilisateur donne accès à des raccourcis pour redémarrer ou éteindre le NAS (mais pas le mettre en veille), se déconnecter, etc.
On y accède aussi aux paramètres du compte pour changer le mot de passe, activer la vérification en deux étapes afin de se connecter avec un code transmis par une application mobile, vérifier les dernières connexions, les paramètres d'affichage du bureau, ajouter des services pour l'envoi d'email et autres options plus secondaires.
La zone de recherche permet de trouver fichiers, fonctionnalités ou réponses dans l'aide du système. Enfin, la barre de widget permet d'afficher de manière visuelle des éléments d'information sur le NAS. Par défaut vous aurez Santé du système et le Moniteur de ressources, placés en base à droite.
Mais vous pourrez ajouter d'autres blocs sur le stockage, les utilisateurs connectés, les tâches planifiées ou les journaux. Vous pouvez également les déplacer, redimensionner la zone, etc.
Vos premiers pas
Par défaut, seules quelques applications sont installées, quatre étant présentes sur le bureau, dont l'aide qui pourra être une alliée précieuse à vos débuts. File Station est un explorateur de fichier vous permettant de naviguer dans les différents répertoires de votre NAS, il sera donc vide pour le moment.
Le Centre de paquets permet d'ajouter des applications, proposées par Synology ou des tiers, alors que le Panneau de configuration contient l'ensemble des paramètres. Nous reviendrons sur ces sujets de manière détaillée dans de prochains articles. Il faut désormais créer votre premier Dossier partagé pour y accéder depuis votre réseau.