Si l'on sait encore peu de choses de l'architecture Ampere et des prochaines GeForce, les rumeurs vont bon train. On évoque ainsi déjà une efficacité énergétique multipliée par trois grâce au passage à du 7 nm chez TSMC. Des chiffres qu'il faut savoir regarder avec un peu de recul.
Dans une note publiée par Yuanta Securities, repérée par le Taipei Times, on apprend que la prochaine architecture de NVIDIA, qui serait connue sous le nom de code Ampere, pourrait afficher un rapport performances par watt bien plus important que Turing, qui est déjà une référence du genre.
C'est en effet l'un des points forts des GeForce ces dernières années, surtout depuis Maxwell et les GTX 700. De quoi permettre au géant américain de tenir la dragée haute à AMD et ses Radeon RX 5000, malgré une finesse de gravure en 12 nm, contre 7 nm pour son concurrent.
Dans la seconde moitié de l'année, on pourrait ainsi découvrir des puces 50 % plus performantes avec une consommation réduite de moitié selon la note évoquée par nos confrères. Une promesse étonnante par son ampleur, puisque cela reviendrait à multiplier par trois l'efficacité d'un GPU actuel.
L'efficacité du 7 nm de TSMC déjà évoquée
Ne serait-ce pas plutôt soit l'un, soit l'autre ou une combinaison des deux dans certains cas ? Pour rappel, lorsqu'AMD évoquait son passage du 12/14 nm des Radeon Vega 64 au 7 nm des RX 5700(XT), il évoquait une efficacité multipliée par 1,5x en cumulant les gains de l'architecture (14 %), avec une réduction de la consommation de 23 %.
Un résultat limité par un élément important : AMD avait alors privilégié la réduction de la taille de la puce (par 2,3x), et donc son coût. Ses nouvelles cartes étaient plus efficaces, mais surtout moins chères à produire.
Lors du lancement de ses nouveaux processeurs EPYC, le même AMD évoquait une densité doublée pour le 7 nm de TSMC, avec une consommation réduite de moitié à performances égales ou des performances améliorées de 25 % à consommation égale. Le résultat final devrait donc dépendre des choix techniques de NVIDIA.
Quelle stratégie pour les prochains GPU de NVIDIA ?
Ce dernier privilégiera-t-il la montée en fréquence au risque d'une tension plus élevée et d'une efficacité énergétique moindre ? Des puces gigantesques pour battre de nouveaux records, ou à l'inverse une modération de ce point de vue sur l'ensemble de la gamme ? Selon les réponses à ces questions, l'efficacité globale des puces sera plus ou moins importante, tout comme leur capacité à être proposée à un tarif abordable.
Pour Turing et les GeForce RTX, NVIDIA a misé sur un GPU plus efficace mais imposant, surtout sur ses modèles haut de gamme. Il a donc un coût élevé qui se ressent sur la facture finale. Depuis, le constructeur a retravaillé son offre autour de sa gamme « Super », mais la situation perdure pour les modèles au-delà des modèles 2060/2070.
Une situation qui ne pose pas de gros problème quand la concurrence n'est pas au rendez-vous, ce qui est encore le cas actuellement. Mais c'est une autre histoire lorsqu'elle propose une offre complète et attractive. Il n'est donc pas assuré que le caméléon opte pour une solution identique cette fois et cherche à créer la surprise.
Car en 2020, NVIDIA devra lutter contre la seconde génération de Navi, devant être utilisée dans les prochaines Radeon haut de gamme et les consoles de nouvelle génération (PS5, Xbox Series X). Elle bénéficiera elle aussi du processus 7 nm amélioré de TSMC. Intel doit de son côté lancer son premier GPU Xe d'ici la fin de l'année.
Marché du GPU : 2020 ne sera pas comme 2018/2019
Bref, la concurrence sera rude. Le père des GeForce se veut pour le moment discret et prépare sans doute déjà son lancement. Le passage à une meilleure finesse de gravure et le renforcement de son architecture seront certes des points forts et des avantages de taille face à la concurrence, mais ce sera loin d'être les seuls éléments à analyser.
La capacité de l'architecture à s'adapter aux différents marchés et besoins, la place du ray tracing, de l'IA ou même du multimédia au sein de la puce et des fonctionnalités, l'évolution de la couche logicielle (pilotes et GeForce Experience) ou de la grille tarifaire seront tant d'éléments qui auront également leur importance.
Les différentes conférences qui se tiendront dans les jours à venir au CES de Las Vegas seront sans doute l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les plans de chacun. On notera d'ailleurs que NVIDIA n'en organisera pas, privilégiant cette année ses propres évènements comme la GTC.
Des présentations privées auront néanmoins lieu, ainsi que quelques annonces. Mais il faudra sans doute attendre encore un peu pour savoir ce que nous réservent concrètement les prochaines GeForce.