Un peu plus de deux ans après l'Helios4, Kobol revient avec un nouveau NAS compact, complet et ouvert exploitant une architecture ARM, l'Helios64. Outre des caractéristiques renforcées, il est proposé avec un nouveau boîtier et des fonctionnalités plutôt intéressantes.
Le monde du NAS est en pleine transformation ces dernières années, avec pour raison principale l'inertie des grands constructeurs du secteur. Même les plus actifs semblent peiner à comprendre les évolutions en cours et les attentes de certains de leurs clients, notamment les professionnels.
NAS et stockage : la révolution est en marche
On pense bien entendu à la couche logicielle, fermée, faisant face à des solutions comme FreeNAS, Unraid, NextCloud ou encore OpenMediaVault. Proxmox VE gagne aussi du terrain pour ceux qui cherchent des fonctionnalités liées à la virtualisation et aux conteneurs sans être limités par des machines aux CPU peu véloces, vendues à prix d'or.
Car l'un des problèmes est là : des NAS se reposant encore souvent sur des CPU issus de la branche Atom d'Intel ou ARM, à plusieurs centaines d'euros pour les premiers prix et jusqu'à plus de 1 000 euros pour certains. Passer la barre du Pentium, Core i3 ou Xeon demande alors un lourd investissement, sans lien avec le prix public de ces processeurs.
Logiciel et matériel sont ainsi vendus ensemble, intrinsèquement liés. Vous ne pouvez ainsi pas installer l'OS de votre choix sur un NAS qui ne serait plus mis à jour par le constructeur par exemple. Pas plus que vous ne pouvez vous payer une licence d'ADM, DSM ou QTS pour l'installer où bon vous semble. Un point qui va bientôt changer chez QNAP.
Outre la montée en puissance des solutions open source, on a donc vu émerger ces dernières années de nouvelles plateformes matérielles, elles aussi plus ouvertes et vendues nues. On pense au Raspberry Pi qui peut être utilisé comme un NAS, mais les solutions sont nombreuses, des cartes Home Cloud d'Odroid en passant à l'Helios4.
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Helio64 : bien plus complet, un pack à 300 dollars
Financé de manière participative dès 2017, ce dernier a été une petite révolution pour beaucoup. Compact, passif, il proposait une connectique complète et un boîtier pour moins de 200 dollars. Kobol, la société qui en est à l'origine, profite de ce début d'année pour annoncer son nouveau modèle reprenant les mêmes objectifs : l'Helios64.
Pour 189 dollars, vous n'obtiendrez cette fois que la carte mère. Le boîtier, dont la finition a largement été revue à la hausse par rapport au premier modèle, est annoncé à 95 dollars. Des accessoires comme l'adaptateur secteur 12V/10A (14 dollars) ou une batterie 2S1P à base de cellules NCR18650BD (12 dollars) sont également proposés.
Un pack complet contenant ces quatre éléments est annoncé à 295 dollars, 285 dollars si vous l'achetez avant mars 2020, les précommandes ouvrant d'ici quelques jours.
Cinq baies, SoC ARM 2+4 cœurs, une connectique renforcée
La carte mère reste au format Nano ITX de 120 x 120 mm. Un SoC ARM est toujours aux commandes, mais c'est cette fois un modèle Rockchip RK3399(K) avec deux cœurs Cortex-A72 et quatre Cortex A-53. On passe à 4 Go de LPDDR4 avec 16 Go d'eMMC. Un emplacement M.2 (S-ATA, partagé avec un USB 3.0) complète cinq S-ATA 6 Gb/s.
Car on peut bien installer jusqu'à cinq périphériques 3,5" dans les baies du boîtier, le M.2 pouvant être utilisé pour un cache SSD par exemple. L'extraction à chaud est possible, deux ventilateurs de 80 mm PWM assurant le refroidissement de l'ensemble. Un port USB 3.0 peut être déporté en façade, où l'on trouve également plusieurs LED de statut.
Côté connectique on a droit à un port à 2,5 Gb/s en complément d'un second à 1 Gb/s. Un lecteur de cartes MicroSD est présent, ainsi q'un port USB Type-C pouvant être utilisé via DisplayPort ou en DAS (Direct Attached Storage). Trois USB 3.0 Type-A, dont un pouvant être déporté en façade, complètent l'ensemble.
On trouve également des fonctionnalités rarement présentes dans les NAS comme une connectique intégrée fournie (I2C, SPI, UART, GPIO) ou un double système d'alimentation. En effet, outre le connecteur DC externe, un autre interne peut être exploité pour la batterie. Le NAS disposera alors de son propre onduleur intégré, lui permettant d'être autonome en cas de micro-coupure ou de problème à plus longue durée. L'autonomie attendue n'est pas précisée.
Le boîtier affiche des dimensions de 222 x 134 x 250 mm, son poids ou même les matériaux utilisés ne sont pas donnés pour le moment. On devrait en savoir plus à l'occasion de la mise en vente la semaine prochaine. Pour le moment, la documentation technique n'est pas en ligne.
Il n'est d'ailleurs pas fait mention de l'aspect open hardware de ce projet, il faudra donc voir si cela sera à nouveau le cas. Côté logiciel, rien n'a été précisé pour le moment, Kobol se reposant en général sur Armbian (qu'il finance en partie) et OpenMediaVault pour ceux qui veulent plutôt une solution clé en main.