Un nouveau géant de l'information va mettre en place un Paywall outre-Atlantique : le Washington Post. C'est en effet peu après l'affaire PRISM, qui lui a fait connaître quelques ratés, que le quotidien va mettre en place ses premières limitations vis-à-vis de ses lecteurs. Il suit ainsi certains de ses confrères tels que le New York Times.
Un nouveau quotidien américain pense trouver dans le Paywall une manière de mieux se financer : le Washington Post (WaPo). En effet, dès demain, celui-ci proposera à ses lecteurs d'accéder à l'intégralité de son site contre 9,99 $ ou 14,99 $ par mois. Un accès gratuit reste proposé, mais il sera limité à la lecture de 20 articles par mois. Les abonnés à la version papier pourront demander la création d'un compte sans débourser un centime de plus.
L'affaire PRISM et l'arrivée du Paywall se télescopent : bonne ou mauvaise chose ?
L'annonce est tombée en même temps que le scandale PRISM, ce qui fait penser à un certain opportunisme de ce point de vue : profiter d'une mise en avant généralisée et de l'annonce d'un scandale d'une telle ampleur pour donner plus de crédit et d'intérêt à son offre. Malheureusement, le retour en arrière occasionné par la suite n'a sans doute pas aidé la cause. Quoi qu'il en soit, dès demain vous serez bloqué à partir d'un certain volume. Pour autant, l'équipe indique qu'elle ne pense pas que cela affectera de manière importante son nombre de lecteurs.
Un programme spécifique permettra aux étudiants, enseignants, directeurs d'établissements scolaires et autres employés du gouvernement et militaires d'accéder gratuitement au contenu, s'ils sont connectés depuis leur lieu de travail ou leur école uniquement. Il en sera de même pour ceux qui viennent depuis un moteur de recherche ou les réseaux sociaux, le système devrait donc être assez facile à contourner. Bien entendu, la page d'accueil et les pages générales des différentes sections ne seront pas décomptées des 20 lectures mensuelles disponibles gratuitement.
Le but est donc simplement de tenter de convertir ceux qui lisent quotidiennement le site de manière assidue à un modèle payant, en offrant des alternatives. L'offre Premium à 14,99 $ par mois donnera aussi un accès sur l'ensemble des applications mobiles du site. L'absence éventuelle de publicité n'est pas évoquée, tout comme des fonctionnalités plus avancées. En effet, la responsable du journal et directrice de la publication, Katharine Weymouth, a indiqué de son côté que l'équipe sera à l'écoute des premiers retours afin d'adapter le service assez rapidement.
Le Paywall : un modèle qui séduit aux USA, mais qui existe déjà en France
Le WaPo n'est pas vraiment le premier à se baser sur ce modèle. Le New York Times (entre 15 $ et 35 $ pour quatre semaines, 10 articles gratuits) le pratique depuis longtemps par exemple, mais il est bien plus cher. Reste à voir si cela suffira à convaincre. De ce côté de l'Atlantique, c'est un peu la même chose, mais le modèle est souvent différent. En effet, Le Monde et Le Figaro pour ne citer qu'eux, réservent uniquement certains articles à leurs abonnés.
L'offre numérique du Monde
Les Échos avait par contre opté pour une limitation de lectures alors qu'Arrêt sur images et Mediapart ont décidé de ne proposer leur contenu qu'à leurs abonnés à quelques exceptions près, mais ils s'agit là de sites qui ne misent que sur le numérique sans publicité et ne proposent pas de déclinaison papier.
Les ventes physiques continuent en effet de s'effriter et la concurrence au niveau de la publicité se fait de plus en plus forte, avec des formats qui pénètrent de plus en plus dans l'éditorial. Les journaux cherchent donc à se reposer un peu plus sur leurs lecteurs et tentent de les convaincre. Une chose pas si facile alors que ces derniers sont habitués à la gratuité de l'information depuis des années, et n'ont tendance à dépenser facilement leur argent que par petite somme sur mobile, surtout pour des contenus qui ont un aspect pratique ou orientés « détente ».
