Toujours en galère sur le 10 nm, qui n'est disponible que sur très peu de produits et ne devrait pas être généralisé avant fin 2020 dans le meilleur des cas, Intel continue de tenter de rassurer. Mais plutôt qu'une lettre remplie de promesses creuses, le fondeur sort l'artillerie lourde lorsqu'il s'agit de montrer que son activité de fondeur a encore de l'avenir.
Dans ses plans initiaux, Intel prévoyait de passer au 10 nm dès 2015. Nous sommes en 2019, et la production de puces exploitant cette finesse de gravure est encore très loin d'être généralisée. Le 14 nm règne en maître chez le géant de Santa Clara qui a d'ailleurs du mal à suivre la cadence.
Après des années à jurer que tout allait bien, force est de constater qu'il n'y avait rien de plus faux. L'année dernière, le nouveau PDG Bob Swan s'était d'ailleurs fendu d'une lettre ouverte évoquant ce sujet. Mais les problèmes devraient perdurer jusque dans le courant de l'année 2020. Intel sort donc la machine à promesses.
Car il faut rassurer tant les partenaires que les investisseurs, alors que TSMC parle déjà de 5 nm pour l'année prochaine puis de 3 nm pour 2023. Le Taïwanais a beau être « optimiste » dans sa façon de présenter la taille de ses transistors, il y a une chose qu'Intel ne peut pas nier : il va de l'avant alors que ses plans à lui continuent de stagner.
Une nouvelle roadmap d'ASML, plus précise, a donc été sortie du chapeau comme le révèle Anandtech. On y voir toujours le 7 nm exploitant la lithographie EUV faire suite au 10 nm++(+) dès 2021, chaque process bénéficiant de deux cycles d'évolution avant d'être remplacé, comme cela a déjà été annoncé.
Les quatre étapes suivantes sur 10 ans sont alors :
- 5 nm en 2023
- 3 nm en 2025
- 2 nm en 2027
- 1,4 nm en 2029
Mais le gros de ces projets est encore dans une phase de recherche. Ces promesses n'ont donc que peu de sens, puisqu'elles peuvent encore largement être soumises aux dures lois de la réalité, comme le 10 nm l'a été avec ses 3 à 4 ans de retard. C'est là que la notion de backport entre en jeu.
La dernière roadmap datée et précise d'Intel (à gauche), celle dévoilée par Anandtech (à droite)
Ainsi, une puce pensée au départ pour du 5 nm, devra pouvoir être adaptée en 7nm++ si cela s'avère nécessaire pour assurer sa mise sur le marché dans les temps. Il reste donc à voir si les promesses faites aujourd'hui seront tenues. Une chose est désormais sûre : on pourra, tous les deux ans, vérifier si c'est le cas ou non.