Baisser sa consommation électrique : des gestes « simples » pour vos ordinateurs, écrans, NAS, etc.

Quand écologie rime avec économie
Baisser sa consommation électrique : des gestes « simples » pour vos ordinateurs, écrans, NAS, etc.
Crédits : vchal/iStock

Les débuts d'année sont souvent l'occasion de (tenter de) prendre de bonnes résolutions. Et alors que la question de la consommation énergétique du numérique préoccupe de plus en plus, voici quelques règles à suivre pour la réduire. Ce qui permet au passage de substantielles économies.

Avec la montée en puissance des questions écologiques et environnementales dans le débat public, le numérique a souvent été pointé du doigt. Que ce soit à travers l'impact des datacenters, l'utilisation de tel ou tel service, des infrastructures de téléphonie mobile ou même de nos appareils (voir notre Magazine #2). 

Et il est vrai que la multitude d'appareils entrés dans nos vies ces dernières années consomme : PC, NAS, tablettes, smartphones et autres objets connectés ont besoin d'être alimentés et/ou régulièrement rechargés. Ainsi, leur coût n'est pas qu'environnemental et il y a un indicateur très terre à terre permettant de constater simplement l'impact de leur gourmandise énergétique au quotidien : le montant de la facture de votre fournisseur d'électricité.

Vous êtes d'ailleurs sans doute nombreux à avoir constaté qu'elle augmentait d'année en année, vous incitant à faire des efforts. Mais cela n'a pas à voir qu'avec votre équipement. On vous explique tout, notamment comment réduire la consommation de vos appareils, sans aller jusqu'à limiter l'envoi d'emails ou lire vos vidéos en 720p.

Une hausse du prix du kWh de près de 25 % en dix ans

Si vous payez plus cher à consommation constante, c'est tout d'abord parce que le prix au kWh (1 000 watts consommés pendant une heure ou 500 watts pendant deux heures, etc.) est de plus en plus élevé.

Il y a quelques années, nous évoquions une règle simple pour avoir une idée du coût d'un composant : 1 watt constamment consommé représentait 1 euro par an, soit 12,88 centimes du kWh. Au 1er janvier 2021, il coûte 15,58 centimes selon le tarif bleu d'EDF (puissance souscrite de 6 kVA), soit 1,3648 euro TTC par watt consommé sur un an.

Selon les données ouvertes de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), on était à 0,1263 euro au 23 juillet 2012. Une hausse de 23,35 % en un peu moins de dix ans. Un prix qui reste inférieur à nombre de nos voisins, notamment du fait d'une production (peu carbonée) encore en bonne partie issue de centrales nucléaires.

Une hausse presque constante, qui concerne l'ensemble des tarifs et fait suite à une longue période de baisse qui s'est terminée en 2008 selon les chiffres de la Commission :

Coût de l'électricité CRERépartition du coût de l'électricité CRE
Historique des tarifs réglementés HT en euros constants (à gauche), coûts couverts pour un client résidentiel au 30 juin 2020 (à droite)

Cette dernière rappelle au passage que le tarif réglementé de vente (TRV) de l'électricité finance en France pour un tiers le réseau, pour un autre tiers la fourniture, le dernier étant réparti dans les différentes taxes : TVA pour 14 % (taux en partie à 5,5 % et à 20 %), Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE) pour 11 %, Taxes sur la Consommation Finale d’Électricité (TCFE) pour 5 % et Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) pour 4 %.

À cela, s'ajoute le prix de l'abonnement, qui dépend de la puissance souscrite, et autres services.

Baisser sa facture avec quelques gestes de base

Pour rappel, le marché de la fourniture d'électricité aux particuliers est ouvert à la concurrence depuis juillet 2007. La CRE met d'ailleurs en ligne des fiches pratiques en complément de ses nombreux rapports. Mais pas seulement. Car elle travaille avec le médiateur de l'énergie sur les contenus du site Energie-info qui propose notamment des outils et un comparateur indépendant des offres des fournisseurs d'énergie, assez complet et pratique.

Ce dernier a l'avantage d'être édité par une autorité publique indépendante, qui ne dépend donc pas d'une stratégie commerciale. Il permet de comparer votre facture actuelle avec les tarifs proposés par d'autres fournisseurs, ce qui peut être un premier moyen de faire baisser votre facture.

Ce document de l'ADEME liste d'autres conseils comme le fait de favoriser des équipements peu énergivores, les éteindre ou les mettre en veille le plus souvent possible, utiliser plutôt des ampoules LED pour votre éclairage, gérer au mieux votre chauffage s'il est électrique, etc. 

Bien entendu, vous pouvez aussi limiter vos usages : utiliser moins vos ordinateurs, smartphones, tablettes, différents services et agir sur des éléments comme la définition des vidéos. Mais attention à ne pas trop vous focaliser sur des décisions qui n'auraient que très peu d'impact par rapport à d'autres, plus efficaces mais moins visibles.

Connaître la consommation de son logement et de ses équipements

Ainsi, avant d'agir, il faut établir un diagnostic. Outre le montant de votre facture et les relevés réguliers effectués par Enedis pour l'établir, il est donc important de connaître le niveau de votre consommation, quotidienne, hebdomadaire et/ou mensuelle et de la suivre. Pour cela, rien de plus simple : relevez les indices de votre compteur qui les affiche constamment, ou qui les remonte dans une interface de manière automatique dans le cas de Linky.

Cherchez ensuite à comprendre quels sont les appareils et équipements qui impactent le plus votre consommation. Là aussi votre compteur peut vous aider, puisqu'il affiche en général la consommation instantanée de l'ensemble de votre installation. Vous pouvez ainsi allumer et éteindre différents appareils pour constater leur impact. 

Compteurs électriques
Crédits : Enedis

Dans le cas d'un vieux compteur électromécanique (à roue), c'est la vitesse de rotation de cette dernière qui vous indiquera la consommation. Plus elle est élevée, plus la rotation est rapide. Vous pouvez ainsi la calculer puisque ces compteurs indiquent en général une valeur en Wh par tour (C). La formule est alors la suivante :

Consommation = 3600 * C / temps en secondes pour un tour

Une installation dont le compteur dispose d'une valeur C de 1,8 Wh par tour et dont la roue fait un tour en 20 secondes consomme par exemple 324 watts (3600 x 1,8 / 20). 

Autre possibilité pour connaître la consommation d'un équipement : utiliser une prise spéciale. On en trouve pour 15 à 30 euros environs, qu'il s'agisse de modèles connectés ou à écran. Elles vous permettent de connaître la gourmandise énergétique des appareils qui y sont branchés de manière instantanée ou sur une certaine durée. 

Il y a aussi des compteurs à installer au sein de votre tableau électrique vendus entre 15 et 30 euros. Des constructeurs ont poussé ce concept un peu plus loin avec des modules connectés, à intégrer à une solution domotique. C'est notamment le cas de Legrand avec sa gamme Drivia with Netatmo annoncée l'année dernière au CES de Las Vegas. On peut alors contrôler et remonter la consommation de segments entiers de l'installation. 

Des composants plus récents sont en général plus efficaces

Concernant les ordinateurs, il y a plusieurs moyens de revoir leur consommation à la baisse. On peut bien entendu les mettre en veille ou les éteindre le plus possible lorsqu'ils ne sont pas utilisés. Mais dans le cas contraire ?

Ici, c'est le choix des composants qui peut faire la différence. Une vieille machine pourra par exemple être très énergivore, là où de petits PC d'entrée de gamme peuvent très bien faire l'affaire désormais, avec une consommation au repos ou en charge bien moindre. Nous le voyons régulièrement dans nos tests.

Ainsi, lors de notre analyse récente de la GeForce RTX 3070 opposée à l'une de ses ancêtres, la GTX 980, nous avons montré qu'elle consommait légèrement plus pour... trois fois plus de performances. Nous avions alors calculé qu'un même rendu 3D Blender nécessitait 1,13 Wh avec la GeForce RTX 3070 contre 9,89 Wh pour la GTX 980. Même chose dans les jeux, la RTX 3070 ne nécessitant que 5,44 joules par image contre 14,89 joules par image pour la GTX 980.

Si l'économie d'énergie ne peut justifier seule le besoin de mettre à jour une machine, il s'agit d'un critère à prendre en compte lors de votre achat et dans le choix de vos composants, à adapter selon vos besoins.

CPU, GPU, fonctionnalités et baisse de la tension...

Car on trouve désormais des Mini PC qui ne nécessitent que quelques watts pour fonctionner, sans forcément tomber dans une solution de type Raspberry Pi (ici ou ). Il en est de même avec des machines plus véloces exploitant des processeurs mobiles qui restent sous les 40/50 watts même en pleine charge.

Sinon, tout dépendra principalement du CPU/GPU que vous y placerez. Là, des modèles haut de gamme peuvent vous faire dépasser la ou les centaines de watts sans effort... ce qui ne sera pas sans effets sur votre facture. Un PC consommant 300 watts vous coûtera ainsi 17,06 euros sur un an par heure de jeu quotidienne.

Les pilotes des cartes graphiques proposent d'ailleurs des fonctionnalités permettant de réduire la consommation en limitant volontairement le nombre d'images par secondes affichées. AMD propose même de le faire de manière adaptative avec Radeon Chill. D'une certaine manière, le DLSS de NVIDIA, qui consiste à réduire la définition de calcul de l'image pour l'agrandir ensuite avec un modèle mathématique et l'IA va dans le même sens.

Pensez aussi à l'inverse de l'overclocking : l'undervolting. Une procédure qui vise, comme son nom l'indique, à réduire la tension de fonctionnement d'une puce (CPU ou GPU). La consommation étant proportionnelle au carré de la tension, cela peut permettre de grappiller de nombreux watts. Nous en reparlerons plus en détail sous peu. 

Pensez aussi à vérifier qu'aucun programme ne vient gêner la réduction de la fréquence des composants au repos.

.... caractéristiques et gestion de l'écran

Votre attention ne devra pas s'arrêter à ce qui est à l'intérieur de votre PC. En effet, l'écran peut être une source importante d'économie d'énergie. Là aussi des modèles récents exploitant un rétroéclairage LED sont à privilégier puisqu'ils consomment moins, encore faut-il les régler correctement. 

La gestion de la luminosité peut avoir un effet important sur leur gourmandise énergétique, pensez donc à la réduire au maximum, tout en gardant un bon niveau de confort de lecture. Nous l'avions évoqué lors d'un test récent où la consommation d'un même écran 1080p pouvait varier de 25 à 40 watts selon ce critère.

Sur l'écran 4K que nous utilisons au labo, la consommation à la prise avec le niveau de luminosité minimale (0) est de 16 watts contre 43,5 watts à son niveau maximal (100). Nous l'utilisons avec un bon niveau de confort avec ce paramètre placé sur 10, soit une consommation de 20,7 watts.

Même chose pour la fréquence de fonctionnement, puisqu'elle a aussi un impact sur la consommation. Ne montez donc pas inutilement trop haut de manière constante. Privilégiez des modèles à fréquence variable, adaptée selon les besoins et situations, qu'il s'agisse du VRR de la norme HDMI 2.1, de FreeSync (AMD) ou G-Sync (NVIDIA).

NAS, périphériques réseau, objets connectés : toujours alimentés

Autre source potentielle de consommation électrique importante : la somme de tous les appareils qui sont constamment allumés et assurent le fonctionnement de votre écosystème numérique. 

On pense bien entendu à la box fournie par votre fournisseur d'accès, mais aussi aux différents switchs, routeurs, répéteurs et autres points d'accès qui peuvent l'accompagner. Là aussi vous pouvez opter pour une programmation de leur extinction s'ils consomment trop lorsqu'ils ne sont pas nécessaires (pendant la nuit par exemple). Ou même parfois couper certaines fonctionnalités comme le Wi-Fi si cela vous permet de grappiller quelques watts. 

Il ne faut pas oublier les équipements multimédia, comme des enceintes et amplis qui ont parfois une alimentation distincte et peuvent consommer jusqu'à 10/15 watts même lorsqu'ils ne font rien. Une solution intéressante peut être de placer plusieurs appareils sur une multiprise que vous pourrez éteindre d'un coup lorsqu'ils ne sont pas utilisés, ce qui évitera qu'ils ne consomment au repos/en veille.

Le plus souvent, nous vous conseillons d'éviter les solutions de type maître/esclave, qui allument différents appareils lorsqu'un premier est alimenté. Parfois assez chères, leur détection du seuil d'allumage est en général bancale. Une prise connectée (si possible avec gestion locale et sans compte à créer) permet une telle gestion à distance.

Il y a un équipement en particulier qui est le plus souvent difficile à mettre en veille : le NAS. Bien qu'il s'agisse d'une sorte de PC/Serveur, ses mécaniques d'économie d'énergie sont souvent mises à mal par les applications qui y sont installées. Un problème qui touche tous les constructeurs, qui l'évoquent plus ou moins directement. 

Synology indique par exemple dans sa documentation que certains services basiques désactivent le mode d'hibernation des HDD/SSD et la mise en veille. La consommation sera alors plus élevée, même au repos. Vous pouvez néanmoins vous rattraper avec la planification d'alimentation pour l'éteindre régulièrement. Vous pourrez mettre en place une solution de type Wake-on-LAN pour le rallumer quand nécessaire.

N'hésitez pas à évoquer vos propres astuces pour réduire la consommation électrique de vos appareils numériques ou de votre foyer au sein de nos commentaires. Si elles peuvent profiter à tous, nous les ajouterons à cet article.

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