La fondation Raspberry Pi était discrète vis-à-vis du problème de surchauffe de la dernière version de son micro PC, sortie cet été. Promettant des firmwares améliorés, elle publie sur son blog un article vantant le travail de ses équipes. Mais le résultat montre surtout que le problème reste bien réel.
Suite à la sortie du Raspberry Pi 4 Model B, nous étions largement revenus sur l'une des évolutions de ce dernier qui était loin de faire le bonheur des utilisateurs : sa capacité à monter en température.
Une situation qui n'aurait jamais dû se produire
En effet, son SoC était annoncé comme plus puissant, présenté comme tel à coup de beaux graphiques. Mais dans la pratique, on avait surtout une puce atteignant très rapidement ses limites thermiques, baissant sa fréquence de manière importante afin d'assurer son fonctionnement sur la durée.
- Raspberry Pi 4 : les ratés du boîtier officiel
- RaspBerry Pi 4 : l'équipe répond aux questions de la communauté, mais reste dans le déni
On imagine mal les concepteurs du micro PC être passés à côté d'un tel phénomène, tant il est facile à reproduire. Néanmoins, aucune décision n'avait été prise par l'équipe ou la fondation. Car outre la communication optimiste, rien ne mentionnait ce point dans la documentation de la carte ou sa fiche technique.
La dissipation du Raspberry Pi 3B+ en charge hors boîtier (à gauche) face au Raspberry Pi 4B dans les mêmes conditions (à droite)
Pas plus qu'il n'avait été décidé de proposer un système de refroidissement complémentaire ou des accessoires adaptés. Ainsi, le boîtier officiel qui ne dispose d'aucune ouverture devient rapidement une fournaise, rien n'étant prévu pour y placer un ventilateur. C'était aux fabricants d'accessoires de « faire le job », la fondation ayant gardé le silence sur le sujet, excepté pour promettre que tout allait s'arranger avec de nouveaux firmwares.
De nouveaux firmwares, mais le problème perdure
Selon nos constatations cet été puis à la rentrée, rien n'avait vraiment bougé. On a bien vu des évolutions sur la gestion de certaines puces de la carte, comme celle en charge de l'USB, ou la mémoire, mais rien qui ne change réellement la donne. Un point aujourd'hui confirmé par un billet de blog reprenant un article du magazine officiel de la fondation.
On y voit une analyse firmware par firmware de la chauffe de la carte, et son comportement lors d'un test d'une dizaine de minutes (sans boîtier). On constate que si la situation s'est bien améliorée, le Raspberry Pi 4 met toujours à peine trois minutes pour atteindre sa température limite aux alentours de 80°C dans le dernier firmware actuellement en test.
La fréquence oscille désormais entre ses valeurs maximales et minimales, permettant d'améliorer la moyenne, mais le rédacteur en arrive à une conclusion qui ferait sourire, si cela ne posait pas tant de soucis à ceux qui utilisent un Raspberry Pi en exploitant son potentiel au quotidien : placer la carte sur la tranche permet de gagner en performance.
Le dernier firmware améliore les choses, mais le phénomène de surchauffe est toujours là, malgré l'utilisation sans boîtier
Débrouillez-vous
Traduction : « vous pouvez toujours courir pour que la fondation admette la réalité du problème et prenne ses responsabilités en proposant au minimum des accessoires adaptés à ce produit, sa chauffe, lui permettant d'assurer un fonctionnement optimal dans de bonnes conditions ».
L'article se termine sur une conclusion plutôt positive : malgré ses défauts, le Raspberry Pi 4B offre de meilleures performances au Raspberry Pi 3B+, qui lui aussi abaissait sa fréquence (mais avec un comportement qui ne tenait pas de la surchauffe rapide). C'est tout de même la moindre des choses.
Nous reviendrons donc sous peu sur les différentes manières de refroidir un Raspberry Pi, avec de simples dissipateurs, de la ventilation et parfois un peu d'huile de coude, en utilisant le dernier firmware en date.