Après avoir dévoilé sa nouvelle gamme de processeurs Core de 10e génération (Ice Lake) en juin, Intel en dit plus sur les différents processeurs mobiles qui la composent. Ils sont attendus pour les PC portables de la rentrée ainsi que les fêtes de fin d'année. Une première étape pour le 10 nm, avec peu de visibilité pour la suite.
Si Intel n'a pas encore de véritable réponse à apporter aux Ryzen de 3e génération d'AMD, le géant de Santa Clara continue de communiquer sur sa grande nouveauté du moment pour le marché grand public : Ice Lake.
Intel détaille sa gamme Ice Lake
Cette plateforme se démarque par l'intégration du Wi-Fi 6, du Thunderbolt 3 et de fonctionnalités d'accélération de certains calculs liés à l'IA. Surtout, les processeurs qui la composent et exploitent l'architecture Sunny Cove sont désormais gravés en 10 nm. Nous ne reviendrons pas sur les évolutions techniques de cette génération puisque nous les avons déjà analysées en détail en juin dernier, à l'occasion de l'annonce officielle organisée au Computex :
Car pour occuper le terrain médiatique, Intel fait comme ses concurrents et multiplie les évènements, parfois de manière artificielle. Ainsi, il avait livré les détails de sa nouvelle gamme et donné les grandes lignes côté caractéristiques techniques, sans aller plus loin. Le fondeur avait ainsi gardé sous le coude les références, leurs fréquences, TDP, etc.
On sait désormais qu'elles sont au nombre de 11, visant les PC portables compacts et léger (série U/Y). Des détails manquent encore à l'appel comme la connectique liée au chipset et les différentes fonctionnalités actives ou non. Il faudra sans doute attendre la mise à jour d'ARK pour en savoir plus.

Comprendre la nouvelle dénomination des processeurs Core
Cette annonce nous donne néanmoins l'occasion de nous attarder sur la nouvelle façon de nommer les processeurs Core et de vous expliquer les références de ces modèles, ainsi que leurs implications techniques.
Commençons par la série, U ou Y. Elle permet de distinguer les puces selon leur échauffement, et donc le type de machine où elles seront utilisées. Les modèles U ont un TDP configurable de 15 à 25 watts. Il peut être de 28 watts pour l'i7-1068G7. Les modèles Y se contentent de 9 à 12 watts et peuvent être utilisés dans des designs plus fins.
Notez que la lettre U ou Y n'apparait plus dans la référence. La distinction se fait par le quatrième chiffre :
- 0 : série Y, 9/12 W de TDP
- 5 : série U, 12/25 W de TDP
- 8 : série U, 28 W de TDP
Passons ensuite à une distinction connue :
- Core i3 : 2 cœurs, 4 threads, 4 Mo de cache
- Core i5 : 4 cœurs, 8 threads, 6 Mo de cache
- Core i7 : 4 cœurs, 8 threads, 8 Mo de cache
Comme précédemment dans le monde mobile, le nom Core i7 concerne des processeurs qui n'ont pas de grande différence avec les Core i5 puisqu'elle ne se situe qu'au niveau du cache, ce qui aura un impact assez faible sur les performances dans la pratique. Il y aura ainsi bien plus d'écart entre un i7-1065G7 et un i7-1068G7 (TDP en hausse, 1 GHz de plus pour la fréquence de base) qu'avec un i5-1035G7 (100 à 200 MHz de plus, 2 Mo de cache en plus).
Le troisième chiffre est censé être un indicateur de performance, mais il est en réalité inutile puisqu'il ne fait que reprendre la segmentation i3, i5, i7 avec un découpage qui n'a rien à voir avec le niveau de performance attendu puisque les valeurs utilisées sont 0, 3 et 6. Les deux premiers chiffrent indiquent toujours la génération, ici 10.
Un nouvel élément vient désormais compléter l'ensemble, afin d'indiquer le niveau de la partie graphique, ce qui est plutôt une bonne idée. Mais là aussi l'écart des indicateurs est un peu trop décorrélé du gain de performances :
- G1 : Iris, 32 unités de calcul
- G4 : Iris Plus, 48 unités de calcul
- G7 : Iris Plus, 64 unités de calcul
Leur fréquence se situe toujours entre 0,9 et 1,1 GHz, selon les cas. Intel nous a précisé que Iris Plus n'était pas le symbole de fonctionnalités supplémentaires, seulement d'un minimum de 48 unités de calcul. Toutes les puces ont d'ailleurs droit au Wi-Fi 6 et à un maximum de quatre ports Thunderbolt 3 qui pourront être implémentés ou non par les constructeurs dans leurs PC portables. Ce sera à eux de choisir.
L'essentiel reste à découvrir
On regrette donc que ce changement de génération et de dénomination n'ait pas été l'occasion d'opter pour une symbolique plus claire et représentative du niveau de performances attendu, sans redondance. On apprécie par contre le fait que la segmentation technique semble peu présente, avec des nouveautés présentes sur l'ensemble de la gamme.
Il y a fort à parier que les partenaires d'Intel vont désormais multiplier les annonces de nouveaux produits exploitant ces puces, notamment à l'occasion du prochain IFA de Berlin en septembre. Reste à découvrir leur composition, leurs performances réelles, leurs tarifs et surtout leur disponibilité.
Car s'il est pour le moment facile à Intel de déclarer que le 10 nm est enfin là, c'est la quantité de produits présente chez les revendeurs qui permettra de confirmer cette affirmation. On ne sait d'ailleurs toujours pas quand cette architecture sera déclinée et proposée pour les PC de bureau. Seulement qu'une nouvelle gamme pour portables plus orientés hautes performances doit suivre d'ici quelques semaines.
Mais pour Intel « Ice Lake n'est qu'un début ». Une étape surtout, sur le long chemin qui mènera la société vers un véritable renouveau technique sur l'ensemble de ses gammes, pas avant 2020/2021.