Et si Intel finissait par réagir à l'offensive Ryzen d'AMD autrement que par du marketing de bas étage ? Deux ans après l'arrivée de ces processeurs sur le marché, et alors que Zen 2 débarque, il serait temps. Mais n'ayant pas encore de nouveau produit à nous mettre sous la dent, le constructeur pourrait se contenter d'une baisse de prix. Suffisant ?
On l'a vu lors de l'annonce des nouveaux processeurs Ryzen d'AMD, les mois qui arrivent s'annoncent difficiles pour Intel. Zen 2 apporte en effet de nombreuses améliorations intéressantes à l'architecture, qui devraient se retrouver dans les performances. Le tout favorisé par le passage à 7 nm et un design à base de chiplets permettant de grimper jusqu'à 16 cœurs.
Le Core i5-9600K à un tarif raisonnable, les i7/i9, c'est plus compliqué
Ainsi, même avec des tarifs en euros plus élevés, les CPU Ryzen de 3ème génération devraient être proposés entre 42 et 50 euros par cœur à leur lancement (hors SMT). Chez Intel, il faut encore compter au moins 46 euros par cœur pour un modèle comme le Core i5-9600K (6C/6T), dont le tarif a pourtant baissé progressivement ces dernières semaines.
Annoncé à 262 dollars par Intel, on le trouve aux alentours de 275 euros. Il est donc à peu près compétitif, même s'il doit actuellement faire avec les prix en baisse des Ryzen de seconde génération comme le 2700X (8C/16T) à moins de 280 euros ou le 2600X (6C/12T) à 190 euros. Le tout avec deux jeux offerts.
Surtout que le montant de la facture peut vite s'envoler. Ainsi, un Core i7-9700K (8C/8T) se trouve pour 450 euros environ, soit 56 euros par cœur. Le 9900K (8C/16T) grimpe à 570 euros et 72 euros par cœur. Les déclinaisons KF, sans partie graphique intégrée, sont à peine 10 à 20 euros moins chères.

10 à 15 % de baisse : suffisant ?
Autant dire que cet écart ne va pas se faire à l'avantage d'Intel, surtout si celui-ci n'a plus la possibilité de mettre en avant les gains dans des cas bien précis dans les jeux vidéo pour tenter de garder les joueurs à ses côtés. AMD a en effet largement travaillé sur ce point, notamment avec son cache revu à la hausse.
De quoi inciter Intel à bouger ? Selon Digitimes, des baisses de 10 à 15 % seraient en train d'être annoncées aux différents partenaires de la société. Interrogée sur le sujet, elle n'a pas souhaité faire de commentaires. Nous n'avons pour le moment pas pu avoir de confirmation d'un tel mouvement sur le marché français.
Il faudra donc suivre l'évolution des prix chez les revendeurs, surtout que les soldes démarrent ce mercredi en France. Mais même si cela se confirme, Intel aura encore fort à faire pour convaincre. La société n'a en effet aucun processeur abordable à 12 ou 16 cœurs lui permettant de répondre aux Ryzen 9 3900X/3950X. Et donc pas de solution à court terme.
Le géant de Santa Clara devrait néanmoins concentrer ses efforts là où se fait le gros des ventes : sur les puces à moins de 300/400 euros. C'est ici que le risque de voir AMD prendre la tête est grand, même si cela ne concerne que le marché de la vente au détail dans un premier temps.
Il faudra ensuite s'assurer que les intégrateurs ne suivront pas le mouvement.