RaspBerry Pi 4 : l'équipe répond aux questions de la communauté, mais reste dans le déni

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Systèmes 6 min
RaspBerry Pi 4 : l'équipe répond aux questions de la communauté, mais reste dans le déni

Le lancement du Raspberry Pi 4 a pour le moins été mouvementé. Sortie en avance, la carte a été largement critiquée : bugs sur l'USB Type-C, chaleur dégagée, évolution de certains accessoires... Mais si l'équipe en charge de son développement a décidé de répondre, c'est plus pour se féliciter du travail accompli que pour s'en excuser.

Que s'est-il passé avec le lancement du Raspberry Pi 4 ? Attendu pour 2020, le micro PC a finalement été dévoilé fin juin, avec une disponibilité immédiate. 300 000 unités ont déjà été écoulées selon l'équipe, qui revient dans une vidéo sur les questions posées par la communauté sur ce produit.

Et il y a fort à faire puisque les ratés se sont multipliés. La carte chauffe excessivement (même au repos), le design du port USB Type-C ne répond pas aux standards de l'USB-IF, causant des incompatibilités, l'évolution de la connectique ou du boîtier limitent l'utilisation des accesssoires antérieurs, etc.

Autant dire que l'on attendait la liste des questions et réponses au tournant. Mais il n'est finalement question que d'une vidéo d'une heure, où des collègues rient ensemble, vantant la beauté technique du Raspberry Pi 4, évoquant la difficulté de proposer un tel produit et de ses nouvelles couches logicielles.

Ce, sans revenir sur les procédures de test ou la précipitation éventuelle du lancement.

Il est pas beau notre Raspberry Pi 4 ?

La vidéo n'est pas inintéressante, mais tous les sujets sensibles y sont évités ou traités avec une dose de déni. Elle consacre par contre beaucoup de temps à vanter son travail de conception, évoquant les défis à relever, les accessoires disponibles ou la possibilité d'utiliser un PCB aux couleurs du drapeau anglais.

Les défauts de l'USB Type-C sont un bon exemple, puisque le connecteur est plusieurs fois abordé avec humour, sans excuse sur les erreurs potentiellement faites, les solutions à apporter ou les raisons des choix effectués.

Vers la fin de la vidéo, le problème sera simplement qualifié de bug d'interopérabilité difficile à détecter, puisque ne concernant que certains adaptateurs tiers.

Bugs en série, équipe dans le déni

De nombreux autres sujets sont balayés. On a ainsi bien la confirmation qu'il n'y a pas de modèle 8 Go prévu, malgré sa mention dans le manuel. Une simple erreur, précise l'équipe. Elle en pointe d'ailleurs une autre : la carte serait fabriquée au Japon, ce qui n'est pas le cas.

Pour le boîtier, les intervenants semblent ravis. Son design, plutôt réussi, est vanté dans les grandes largeurs, alors que la réduction du nombre d'éléments est présentée comme un bienfait. La compatibilité s'en trouve limitée ? Qu'importe, le sujet ne sera même pas évoqué.

Raspberry Pi 4Raspberry Pi 4

Aurait-il été possible de faire mieux sur ce point ? Nous n'en saurons rien puisqu'il est seulement question de la mulitude d'idées « parfois un peu folles » évoquées dans le processsus de conception, sans plus de détails.

Pas mieux pour l'inversion des ports USB et du réseau, un changement loin d'être anodin, tant pour les boîtiers que pour les accessoires tiers comme les cartes d'extension. Un choix fait principalement pour éviter une augmentation des coûts du PCB et simplifier le design final du produit.

Un produit  « un peu plus chaud »

Vient alors la question de la chaleur dégagée, en augmentation par rapport aux modèles précédents et causant de nombreux soucis. Mais pour ouvrir le sujet, la présentatrice opte pour un angle qui donne le ton : « Si vous ouvrez n'importe quel appareil électrique et que vous placez la main dedans, ce sera certainement assez chaud ».

On ne parle cependant pas d'une télévision, mais d'un ordinateur. La fréquence de fonctionnement y est réduite du fait de la chaleur trop élevée. Notamment au sein d'un boîtier officiel qui n'est pas conçu pour la chaleur dégagée, sans solution donnée.

De son côté, James Adams (en charge du hardware pour la fondation) précise que le firmware n'en est qu'à ses débuts et que les performances sont multipliées par deux ou trois. Ce qui expliquerait que le Raspberry Pi 4 soit « un peu plus chaud ». Ce n'est pas toujours vrai, notamment en cas de throttling du SoC. Surtout que les températures au repos sont aussi plus importantes et d'un niveau inquiétant.

Pour rappel, lors de nos essais avec le firmware initial nous avons relevé près de 70°C lorsque la machine n'est pas active, et plus de 80°C en charge avant que la fréquence de fonctionnement ne baisse pour compenser la montée en température. Hors boîtier, les choses ne sont guère plus glorieuses.

Températures Raspberry Pi 4 Model B ReposTempératures Raspberry Pi 4 Model B ChargeTempératures Raspberry Pi 3 Model B+ Charge
Le Raspberry Pi 4 Model B au repos puis en charge puis le Raspberry Pi 3 B+ en charge

Il faut ainsi opter pour un large dissipateur et/ou des ventilateurs pour revenir à un comportement plus acceptable. La raison ? Le couple fréquence/tension qui génère trop de chaleur à dissiper et reste constamment à un niveau élevé, pour afficher de meilleures performances. Le tout dans un boîtier sans mécanique d'extraction.

Les équipes choisissaient jusque-là un mode de fonctionnement plus conservateur avec un mode « Boost » où le SoC était constamment à sa fréquence maximale. Un entre deux serait sans doute appréciable, permettant de mieux adapter le comportement de la puce aux besoins en performances.

On apprécierait aussi que les accessoires officiels tiennent compte de la situation, comme NVIDIA l'a par exemple fait avec son Jeston Nano. Son Soc est livré pour rappel avec un large dissipateur sur lequel on peut facilement monter un ventilateur de 40 mm.

Promesses de nouveaux firmwares

Pour le moment, l'équipe préfère voir un problème qui se manifeste notamment lorsque certaines applications sont lancées, comme Chromium. Elles feraient ainsi monter la carte en température parfois inutilement. Pourtant le souci se pose même depuis une console SSH lorsque le navigateur n'est pas plus installé que lancé.

On nous promet néanmoins que les prochains firmwares mettront certains éléments au repos dès que possible. Aucune date n'a par contre été donnée pour la publication. Une version de test permet bien de gagner 300 mW sur le contrôleur USB, mais il réduit également les performances du stockage externe. Il doit donc être peaufiné.

Concernant le boot USB/réseau, également inactif pour le moment du fait de changement dans la mécanique de démarrage du Raspberry Pi 4, ils devraient aussi revenir sous peu, suite à des mises à jour (non datées).

Mais au final, on continue de se demander comment de tels problèmes n'ont pas été détectés dans le processus de validation et pourquoi la sortie de la carte n'a pas été repoussée en attendant ces correctifs logiciels. Mais de cela il n'a pas été question. Et pour le mea culpa... on repassera.

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