Un informaticien condamné pour avoir espionné 18 personnes par webcam

Ici La Voix

Samedi dernier, Ouest-France a révélé une histoire pour le moins insolite : un informaticien qui dépannait des ordinateurs a profité de sa position pour installer des logiciels malveillants, notamment dans le but de commander à distance les webcams des PC concernés. Repéré par ses collègues, l'homme a été jugé la semaine dernière par le tribunal d'Alençon.

webcam

 

Travaillant au service départemental des pompiers de l'Orne, en Basse-Normandie, l'homme condamné jeudi dernier à Alençon avait une passion assez étonnante : depuis trois longues années, il espionnait selon son bon vouloir pas moins de dix-huit personnes différentes. Et si des inconnus figuraient parmi ces personnes, des amis et même des collègues étaient concernés par cet espionnage.

 

Pour notre confrère, cet homme s'était construit sa propre téléréalité, comme s'il était en plein Loft Story voire Secret Story, sauf que La Voix était muette et se contentait de regarder. Bien entendu, grâce à cette manipulation, il put voir certaines images plus ou moins affriolantes : « Tout est filmé, quand elle met son soutien-gorge, quand elle va aux toilettes. Il s’est infiltré dans sa vie privée ! » expliquait l’avocat d’une victime.

Son Loft Story à lui

Mais son espionnage dépassait largement le cadre des webcams en réalité. Il avait notamment accès aux boites mail de ses victimes, lui permettant ainsi de piéger les contacts de ses victimes. Mieux (ou pire) encore, son goût de la surveillance voire de la perversion l'ont poussé à glisser son téléphone sous une table pour filmer les dessous d'une femme. L'homme est même allé jusqu'à installer un détecteur de mouvements dans sa chambre d'ami afin de déclencher un système de vidéosurveillance, lui permettant ainsi d'enregistrer les moindres faits et gestes de ses invités d'un soir.

 

Suspecté au bout de plusieurs années par ses collègues, l'homme a finalement été confondu après qu'ils aient fouillé son ordinateur, y retrouvant des vidéos issues des webcams. « Jusqu’où serait-il allé s’il n’avait pas été dénoncé ? », s'est demandé le parquet. « La limite est ténue entre voyeurisme et passage à l’acte. »

 

Il a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis et à dédommager ses victimes à hauteur de 1 500 euros.

Attention aux caméras et aux webcams

Rappelons que les cas d'espionnage par webcam sont assez courants. L'an passé, un Américain a notamment eté condamné à 30 jours de prison pour avoir espionné par ce procédé son colocataire homosexuel, en train d'embrasser un autre homme. Le colocataire s'est suicidé trois jours après l'affaire. Un peu plus loin, en 2008, un Chypriote a été condamné à 4 ans de prison pour avoir détourné la webcam d'une adolescente de 17 ans. Et  il y a deux ans, en France cette fois, un propriétaire a été condamné à six mois de prison avec sursis et 2 500 euros de dommages et intérêts pour avoir espionné ses locataires via des caméras cachées (non des webcams).

 

Dans un style différent, en mars dernier, la CNIL a adressé une mise en demeure à une entreprise ayant surveillé les frappes au clavier de ses salariés, à leur insu évidemment. Une méthode peu appréciée par la CNIL, qui a tenu à préciser que ce genre d'acte n'était en rien justifié, sauf en cas d'impératif de sécurité.

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