Critiqué sur son approche assez stricte du ray tracing depuis le lancement des GeForce RTX, NVIDIA assouplit progressivement sa position. Une mise à jour des pilotes, attendue pour avril, permettra ainsi de profiter de DirectX Raytracing sur une partie des GeForce GTX.
Alors que la GDC démarre à San Francisco, NVIDIA a décidé de prendre le secteur de court en ouvrant les portes de l'édition 2019 sa GTC Silicon Valley à San Jose. L'occasion de revenir sur les possibilités de ses GPU bien au-delà du jeu vidéo, un point important pour la société, chahutée en bourse depuis quelques mois maintenant.
Mais elle a appris de ses erreurs, et n'oublie pas son core market. Plusieurs annonces concernent ainsi directement les GeForce et les joueurs.
Le ray tracing sur les GeForce GTX
La principale concerne une annonce que certains attendaient de pied ferme : les GeForce GTX pourront bientôt profiter de DirectX Raytracing (DXR). L'API ne dépend en effet d'aucune implémentation matérielle, les GeForce RTX ne proposant que des unités accélérant une phase du calcul (intersection à travers les structures BVH), les RT Cores.
Cela passera par une mise à jour du pilote graphique, attendue pour le mois d'avril. La GeForce GTX 1060 équipée de 6 Go de mémoire et tous les modèles supérieurs seront concernés :

Une stratégie qui dispose d'un triple avantage pour NVIDIA. Tout d'abord, il est le premier constructeur à généraliser le support de DXR au sein de sa gamme, notamment sur d'anciennes cartes graphiques. Une manière de rappeler que, quelles que soient les déclarations d'AMD sur le sujet, il n'a toujours rien annoncé de concret.
Ensuite, cela coupe court à toute critique pouvant suivre des annonces comme celles de Crytek sur Neon Noir, où le large accès au ray tracing est mis en avant. En limitant le support de DXR aux GeForce RTX, NVIDIA aurait pu donner l'impression de lier cette avancée technologique à cette gamme de produits, alors qu'elle ne dispose que d'un avantage technique, via l'accélération matérielle permise par les RT Cores.
Le dernier point est à double tranchant : il sera désormais possible d'opposer les GeForce GTX et RTX dans une même scène avec le support du ray tracing activé. Dès lors, on pourra avoir une idée plus précise de l'avantage apporté par les RT Cores dans ces situations. Mais NVIDIA se montre plutôt confiant sur ce point.
Les RT Cores défendent leur intérêt
Le constructeur évoque par exemple le temps de calcul d'une image de Metro Exodus sur Pascal et Turing, avec ou sans RT Cores. Il y a néanmoins une astuce, puisque DLSS est également activé, permettant de renforcer le gain visible. Mais une fois les pilotes diffusés publiquement, NVIDIA ne pourra plus jouer avec les faits.
Il publie donc des chiffres complémentaires pour Metro Exodus, mais également Battlefied V ou Shadow of The Tomb Raider, dont le patch permettant le support de RTX et DLSS n'a toujours pas été mis en ligne.
On voit ici qu'une bonne partie du gain entre une GeForce GTX 1080 Ti et une RTX 2080 est issu de l'architecture Turing, mais que selon les cas, les RT Cores peuvent avoir un impact plus ou moins important, DLSS permettant simplement de repasser au-dessus de la barre des 60 fps.
Il sera donc intéressant de voir dans quelles situations une GeForce GTX permet de profiter ou non de DirectX Raytracing avec de bonnes performances. Faudra-t-il forcément une GTX 1080 Ti même en 1080p avec un niveau de détail moyen ? La réponse dans les semaines qui viennent.