Pourquoi ne pas profiter de ce week-end de trois jours pour un peu de retrogaming ? Cela tombe bien, Recalbox OS 6.0 est là, apportant de nombreuses nouveautés et supportant plus de cartes, comme le Raspberry Pi 3B+.
Cela fait des mois que les développeurs de Recalbox travaillent sur DragonBlaze, la dernière mouture du système d'exploitation orienté émulation, bénéficiant d'une nouvelle numérotation des versions.
La précédente (18.07.13) est sortie en juillet 2018. C'est en mars que l'équipe est passée de la branche 19.xx.xx à la 6.x. Après trois release candidates, de multiples ajouts et de nombreuses corrections de bugs, la version finale a été diffusée le week-end dernier, présentée pendant un live de près de trois heures.
L'occasion de faire le point sur ce projet et son installation sur une Raspberry Pi 3B+.
Mise à jour globale
La plus grosse avancée est sans doute la mise à jour de l'ensemble des éléments, du système à la gestion des manettes en passant par la cinquantaine d'émulateurs intégrés. L'équipe dit surtout avoir décidé de concentrer ses efforts pour ne plus s'éparpiller et avancer là où ça compte.
Ainsi, des cartes assez peu utilisées comme la TinkerBoard d'ASUS ont vu le développement de leur support mis pour le moment de côté. Ce, au profit de modèles bien plus populaires comme les Raspberry Pi 3B+ (et donc le Compute Module 3). Des cartes Pine64 sont aussi de la partie pour cette version : Rock64(Pro) et RockBox/Pi4. Elles viennent ainsi rejoindre les PC (x86/x86_64), Raspberry Pi Zero à 3, Odroid C2/XU4.
Recalbox 6.0 c'est surtout 80 consoles émulées, une trentaine ayant été ajoutées pour l'occasion. L'équipe cite quelques exemples : Atari 5200, Atari 8Bit, Intellivision, SamCoupé, Fairchild Channel F, Super Famicon SatellaView, Amiga CD32, NeoGeoCD, Jaguar, etc. Un mode « Démo » fait son entrée, permettant de lancer un titre de votre collection, un peu comme un écran de veille (c'était l'idée de départ). Mais il suffit de prendre la manette pour y jouer, un peu comme une solution de découverte.
Le fruit du travail d'une communauté très active, tant sur le code que tout ce qui gravite autour, des visuels à la documentation. Un travail bénévole, le projet étant gratuit et open source.
Un effort d'accessibilité
Son objectif est de faire découvrir les vieilles consoles et jeux qui ont occupé les jeunes années des trentenaires et quadra, les rendant accessibles à tous, simplement. Cette volonté va plus loin avec RB 6.0, les développeurs ayant travaillé au support de la manette Xbox Adaptive de Microsoft (XAC).
Annoncée l'année dernière, et disponible depuis septembre pour 90 euros environ, elle vise à simplifier l'accès au jeu aux personnes souffrant d'un handicap. Conçue en collaboration avec AbleGamers Charity, la Cerebral Palsy Foundation, Special Effect et Warfighter Engaged elle comprend deux très gros boutons programmables, d'autres plus petits, une croix directionnelle classique, deux ports USB et pas moins de 19 prises jack.
Cette connectique permet un usage comme « hub » pour d'autres périphériques tels que des commutateurs, des boutons supplémentaires, des supports ou des joysticks.
Le travail de Recalbox sur le sujet devrait durer, l'équipe collaborant avec David Combarieu de HandiGamer proposant des contrôleurs adaptés. Il en est de même pour le 3DRudder, compatible avec la XAC de Microsoft « permettant par exemple de contrôler son personnage... avec les pieds ! ».
Comment installer Recalbox 6.0 ?
Pour la procédure d'installation, nous avons opté par le petit dernier supporté, le Raspberry Pi 3B+. Il faut bien entendu en être équipé, avec une alimentation, un câble HDMI, un clavier/souris ou une manette compatible, mais aussi une carte microSD où il faudra transférer l'image.
Compressée au format xz, elle pèse 300 Mo (mais un peu plus de 2 Go une fois décompressée). Plusieurs solutions s'offrent alors à vous. Vous pouvez la transférer de manière classique (voir notre guide) après l'avoir décompressée via tar ou 7-Zip. Pour rappel, Windows 10 intègre désormais tar, pouvant être utilisé en ligne de commande.
Un téléchargement via aria2c avec vérification de l'empreinte SHA-1 et l'extraction donnent :
aria2c https://recalbox-releases.s3.nl-ams.scw.cloud/stable/v2/upgrade/rpi3/recalbox.img.xz?source=install --checksum=sha-1=502731246fb913baea65ecb707bb99da3d2d387e
tar -xf recalbox.img.xz
Vous pouvez également utiliser une application qui fera tout le travail pour vous, comme balenaEtcher par exemple, qui a l'avantage d'être multiplateforme : vous sélectionnez l'image au format xz, l'emplacement de la carte microSD, vous validez et c'est terminé. L'image sera directement décompressée, transférée sur la carte et vérifiée.
Il suffit ensuite de placer la carte microSD dans le Raspberry Pi puis le démarrer. Quelques secondes suffisent à arriver sur la page d'accueil, plutôt réussie, avec un fond sonore d'arcade. Une fois connectée, votre manette nécessitera parfois une configuration de ses boutons.
L'interface est assez simple d'accès quelques jeux étant nativement présents, comme Doom. Pour rappel, le système multimédia Kodi est également intégré (dans sa version 17.6) à Recalbox. Vous pouvez le lancer à tout moment afin d'accéder à l'ensemble de vos contenus, ce qui fait de l'OS un système plutôt complet.
On apprécie également l'interface, qui en plus d'être pratique et intuitive (des éléments indiquant constamment quel bouton fait quoi), est plutôt réussie graphiquement.