L’autorité de la concurrence vient de publier les conclusions de son enquête sur le commerce en ligne. Résultat: les prix des produits vendus sur Internet sont souvent inférieurs à ceux pratiqués en magasin, notamment ceux relatifs à l’électrodomestique (TV, hi-fi, lave-linge, ordinateurs, etc.) ou de la parapharmacie.
Selon l’autorité administrative, 30 millions de Français ont effectué des achats l’année dernière sur l'un des 100 000 sites marchands référencés sur Internet, et ce pour un montant total de 37 milliards d'euros, soit une augmentation de 88 % par rapport à 2008. Elle a d'ailleurs décidé de mener une enquête (PDF), en s’intéressant plus particulièrement à trois types de produits : aux biens électrodomestiques, à ceux de la parapharmacie, et enfin aux produits de parfumerie de luxe.
Des prix sensiblement inférieurs sur Internet pour l'électrodomestique et la parapharmacie
Pour deux catégories de produits, l’autorité de la concurrence a observé que les prix étaient plus bas sur Internet : pour les biens électrodomestiques et pour ceux de la parapharmacie. Plus précisément, l’AC explique avoir remarqué « de façon générale » que « les prix en ligne, hors frais de livraison, sont inférieurs à ceux des magasins physiques » pour ces deux types de biens.
En matière de produits électrodomestiques, l’autorité relève un avantage d’environ 10 % pour des produits comme les télévisions, les lecteurs DVD, les lave-vaisselles ou les fours à micro-ondes. Le gain est souvent inférieur à 5 % pour des biens tels que les lave-linges, les ordinateurs portables ou les réfrigérateurs.
Source : Autorité de la concurrence
Malgré le coût qu'occasionne l'envoi de certains de ces biens, il est également souligné que « même en tenant compte des frais de livraison, acheter sur internet demeure fréquemment avantageux en termes de prix ».
S’agissant des produits de parapharmacie, la différence de prix observée par l’autorité de la concurrence est « de l'ordre de 8 à 10 % en moyenne ». En ce qui concerne les biens de luxe comme les parfums et produits cosmétiques, aucune différence notable entre les prix relevés en ligne et hors ligne n’a été relevée par l’autorité administrative.
Trois types d’acteurs émergeants favorisant la concurrence
Selon l’autorité de la concurrence, c’est grâce à l’émergence de trois nouveaux types d’acteurs que l’on doit ces différences de prix. Tout d’abord, il apparaît que les comparateurs de prix (comme Prix du Net, propriété de PC Inpact ou Leguide) « favorisent une pression à la baisse sur les prix en permettant au consommateur de comparer plus facilement les prix des produits ». Ensuite, les places de marché (eBay, Price Minister,...) sont décrites comme des « facteurs d’animation de la concurrence », notamment en ce qu’elles permettent « à des marchands peu visibles de profiter de la notoriété de sites importants et de devenir accessibles aux consommateurs, laissant ainsi ces derniers disposer d'une offre plus étendue et d'une concurrence plus forte entre opérateurs ». Enfin, les conclusions de l’enquête soulignent l’importance des distributeurs « pure player », qui, en n'exploitant quasiment que des sites en ligne, « peuvent également exercer une pression à la baisse sur les prix ».
L’autorité veille
Il est néanmoins indiqué que des barrières sont parfois mises dans les roues de certains acteurs, notamment de type « pure player ». « L'Autorité a relevé qu'il était de plus en plus fréquent que les fabricants exigent de leurs revendeurs en ligne le respect d'un certain nombre de conditions pour être acceptés dans leur réseau de distribution sélective. Elle a également constaté que les opérateurs fortement présents sur Internet pouvaient se voir proposer de la part des fabricants des conditions d'approvisionnement moins avantageuses que celles octroyées aux enseignes traditionnelles ».
L’autorité en profite ainsi pour rappeler certains principes du droit de la concurrence (tel que la liberté d’organisation du mode de distribution de ses produits pour chaque fabricant par exemple), tout en précisant qu’elle demeurera « particulièrement attentive à ce que les nécessités d'une distribution adaptée de certains produits ne conduisent pas en définitive à limiter les opportunités pour la concurrence qu'offre la vente en ligne ».