Blade tenait ce mardi sa conférence de presse afin de présenter le futur de son offre de « PC dans le Cloud », Shadow. La société va ainsi permettre à chacun de s'abonner dès la semaine prochaine et passe des GeForce GTX 1070 à des Quadro P5000, toujours chez NVIDIA.
C'est donc le 29 novembre que Blade permettra à n'importe qui de commander un exemplaire de son « PC dans le Cloud », Shadow. Les pays concernés sont la France, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. D'autres comme l'Allemagne arriveront bientôt, alors que la jeune société prépare son expansion outre-Atlantique, où elle vient d'ouvrir un datacenter (Santa Clara).
Elle sera ainsi présente au CES de Las Vegas et prévoit un lancement de son offre au pays de l'Oncle Sam dès le premier trimestre, « plutôt proche de janvier » espère son Président et co-fondateur Emmanuel Freund. En juin dernier, elle annonçait l'ouverture du bureau à Palo Alto en parallèle de sa levée de fonds de 51 millions d'euros.
Aujourd'hui, elle inaugure son nouveau site et en profite pour faire quelques annonces.
Notre dossier sur Shadow, le « PC du futur » :
- Shadow : analysons la révolution du PC, avec une GTX 1070 « dans le Cloud » dès 29,95 €
- Shadow prépare l'après, Blade lève 51 millions d'euros et veut 100 000 clients
- PC Shadow : un an après son lancement Blade veut passer la seconde (et à des GTX 1080)
- Le PC Shadow pour tous le 29 novembre : tarif « inchangé », Quadro P5000, châssis par 2CRSI
- C'est le grand jour pour le PC « dans le Cloud » Shadow : nouvelle offre, ouverte à tous
Shadow Next Gen
Côté tarif, pas de changement, on reste sur une offre entre 29,95 euros par mois et 44,95 euros par mois selon la durée de l'engagement. On note néanmoins une différence subtile puisque le boîtier n'est plus fourni aux nouveaux clients. Ceux-ci peuvent néanmoins décider de l'acheter (119,90 euros) ou le louer (7,90 euros par mois).
Comme nous l'expliquions dans une précédente analyse, la conception de ce boîtier est sans doute ce qui a causé le plus de problèmes aux équipes de Blade ces derniers mois, avec le nouveau service de stockage distribué. Le rendre optionnel apparaît donc comme un choix plutôt rationnel.
De plus, la société a largement retravaillé son offre de clients pour Android, macOS et Windows et peut donc se permettre ce mode de fonctionnement plus flexible. Celui-ci correspond également à une demande de la clientèle, selon Emmanuel Freund, qui dispose en général d'un ordinateur portable ou d'un petit PC. La société laisse le choix et propose un panel de solutions plus important qu'avant, c'est sans doute l'essentiel.
@Shadow_France veut unifier ses interfaces et proposer des solutions adaptées aux smartphones et Smart TV #ShadowPC pic.twitter.com/nlsUeAROBK
— Next INpact L@bs (@Next_Labs) 21 novembre 2017
Le travail sur la qualité dynamique semble achevé et sa mise en place imminente puisque l'équipe évoque là aussi la date du 29 novembre. La limite à 50 Mb/s actuellement en place sera alors retirée. Blade a également travaillé à renforcer ses fonctionnalités de sécurité, tant sur la redondance des données que le filtrage des IP, le système de supervision, etc.
Autre amélioration notable : les clients pour ordinateur portable et Smart TV vont avoir droit à une interface spécifique. Utiliser un clavier et une souris sur de tels périphériques, ou même une interface tactile, n'est pas forcément le plus efficace. Ici, on aura droit à de plus gros boutons et des fonctionnalités spécifiques pour accéder aux contenus tels que les films par exemple. Là encore, on appréciera l'effort même si aucune date n'a été donnée pour le moment.
Nous sommes aussi sans nouvelles du partenariat avec Orange ou de l'application iOS qui n'ont pas été mentionnés pendant la conférence. Nous tenterons d'en savoir plus d'ici le lancement.
Des Quadro P5000 rejoignent les Xeon E5-2620 v4
Pour compenser l'augmentation de tarif qui découle de la disparition du boîtier dans l'offre de base, Blade a décidé de proposer plus de puissance. Là aussi, le diable est dans les détails. La société évoque un passage de 6,5 à 8,2 TFLOPS, mais pendant la conférence, nous n'avons pas eu de réponse claire sur les composants utilisés.
Le site officiel parle d'une « carte graphique NVIDIA haut de gamme dédiée ». En allant fouiner un peu auprès de l'équipe, nous avons eu toutefois confirmation de ce que nous avions soupçonné dans notre précédent article : il s'agit de modèles Quadro P5000 à près de 2000 euros pièce.
Globalement, il s'agit d'une GeForce GTX 1080 avec 16 Go de mémoire au lieu de 8 Go. Côté fréquence, c'est identique sur le GPU et un peu plus faible sur la mémoire (288 Go/s annoncés contre 320 Go/s). L'utilisateur sera donc gagnant même si le travail des équipes marketing de Blade risque de se compliquer un peu auprès d'un public de « Gamers ».
Pour les clients actuels, early birds, martiens ou los juntos, rien ne change. Ceux en offre annuelle passeront à des GeForce GTX 1080 et le boîtier reste offert sans surcoût. « Nous avons assez de GTX 1080 pour les clients actuels » nous assurait Emmanuel Freund qui ne semble pas voir prévu de faire migrer ses premiers adeptes sur les nouvelles offres.
Les processeurs restent des Xeon E5-2620 v4 (4C/8T par client) accompagnés de 12 Go de DDR4, alors que le stockage est toujours de 256 Go. Sur ce terrain, les options devant être dévoilées dans un second temps, après l'ouverture du service.
Blade profitait de l'occasion pour faire la démonstration d'un modèle « Super puissant » exploitant une GeForce GTX 1080 Ti, 16 cœurs, 48 Go de mémoire, etc. L'objectif étant de montrer que cela est possible, en attendant qu'une telle offre puisse éventuellement être proposée à des clients en mal de performances extrêmes.
Elle a aussi montré les outils développés en interne pour effectuer des mesures de latence. La différence annoncée entre une machine en local et la solution distante ? On passe de 32 à 40 ms.
De nouveaux serveurs, un partenariat avec Equinix
Au passage l'entreprise abandonne ses anciens serveurs au profit de nouveaux modèles conçus par les français de chez 2CRSI. L'idée avec le passage aux Quadro est de professionnaliser le concept. Le système de refroidissement est assuré de manière globale plutôt qu'au niveau de chaque composant, pour près de 260 watts par serveurs, ce qui est plutôt un chiffre raisonnable pour un rack de ce genre.
Chacun pourra accueillir quatre clients (4 GPU, 2 CPU, 48 Go de DDR4), mais nous ne pourrons pas les voir pour le moment, certains éléments étant en train d'être brevetés. Tout juste pourra-t-on apprendre qu'ils utilisent un design inspiré de l'Open Compute Project de Facebook, notamment au niveau de l'alimentation qui est regroupée entre plusieurs serveurs. Une manière de réduire la consommation de l'ensemble de 24% selon la société.
Alain Wilmouth, son Président, nous a aussi indiqué avoir utilisé une carte mère spécifique afin de réduire au maximum la latence entre CPU et GPU, et de tenir le niveau d'exigence d'un produit comme celui de Blade. La conception se veut aussi la plus « française » possible. La startup aurait ainsi fait passer de nombreux tests à ces serveurs avant de les utiliser, les solutions concurrentes n'étant pas capables d'arriver au bout de ses procédures sans accroc.
Les deux entreprises semblent être des alliés assez proches qui conçoivent désormais la partie serveur de Shadow main dans la main. « Nous construisons presque la société ensemble » nous a ainsi confié Emmanuel Freund alors que nous discutions avec 2CRSI.
Equinix intègre également la liste des partenaires pour les deux nouveaux datacenters de Blade à Paris et aux Etats-Unis, avec des lignes de 100 Gb/s, comme évoqué dans notre précédent article. Cette association permettra un déploiement rapide dans de nombreux pays.
Un élément important alors que Shadow doit atteindre les 100 000 clients d'ici la fin de l'année prochaine, contre 5 000 aujourd'hui. 12 000 sont déjà sur liste d'attente.