Compute Card : on a testé le PC sous forme de carte bancaire d'Intel

Petit, mais costaud
Compute Card : on a testé le PC sous forme de carte bancaire d'Intel

Si des ordinateurs compacts comme les Raspberry Pi sont désormais monnaie courante, il est plus rare qu'il s'agisse de PC avec une puce Intel à l'intérieur. Le fondeur ne cesse néanmoins de réduire ses formats, et après les NUC ou les Compute Stick, voici la Compute Card de la taille... d'une carte bancaire.

C'est au Computex en juin dernier qu'Intel nous présentait en détails son nouveau format de PC officialisé quelques mois plus tôt : Compute Card. Il s'agit d'une carte de 94,5 x 55 x 5mm qui contient un processeur, de la mémoire, du stockage et de la connectivité sans fil. Elle utilise une connectique maison exploitant les standards USB, PCIe et DisplayPort.

L'objectif pour Intel est de proposer une solution passive qui peut être utilisée dans des appareils tiers de manière modulaire. Elle est ainsi différente de ses NUC et autres Compute Stick (voir notre test) puisqu'elle ne comporte aucun connecteur classique. Ces derniers sont alors déportés, tout comme l'alimentation.

Une solution modulaire, qui peut être performante

Lors de sa présentation, le constructeur nous avait montré des exemplaires d'écrans, d'ordinateurs portables ou encore de docks avec un emplacement pour une Compute Card, celle-ci pouvant passer de l'un à l'autre. Intel nous avait également confié vouloir permettre une mise à jour simple, ce qui peut se montrer intéressant pour des solutions industrielles et autres écrans publicitaires utilisés dans les commerces par exemple.

Ainsi, la société se positionne comme concurrent de solutions comme le Compute module dérivé du Raspberry Pi, mais avec des produits plus performants, exploitant une architecture x86. De quoi offrir une plus large compatibilité logicielle et permettre des usages plus gourmands, ou d'en faire un simple PC.

On retrouve en effet des processeurs Celeron N3450, Pentium N4200, Core m3 7Y30 ou Core i5 7Y57 avec vPro (voir le comparatif). Le tout accompagné de 4 Go de LPDDR3-1866, de 64 Go (eMMC) ou 128 Go (PCIe x2) de stockage, du Wi-FI 802.11ac avec support de Miracast (Plus) et de Bluetooth 4.2 :

Intel Compute Card

Les deux premiers modèles (Granite Creek) embarquent également une puce Wi-Fi AC7265 contre du AC8265 pour les deux autres (Marble Creek). La différence ? Outre le fait que la seconde est plus récente, elle supporte également le MU-MIMO (voir notre dossier). Pour le reste, il s'agit de modèles MIMO 2X2 @ 867 Mb/s.

Intel indique que des Compute Card avec 8 Go de mémoire seront également disponibles. Côté tarif, il était question de 150 à 400 euros lors de notre rencontre avec les équipes du fondeur en juin. Nous n'avons pour le moment pu avoir qu'une seule confirmation : le modèle à base de Core m3 est annoncé en France à 370 euros (contre 330 dollars).

Selon un proche du dossier, ces produits sont désormais disponibles auprès des distributeurs en France, mais force est de constater que les revendeurs ne les ont toujours pas référencés. On trouve néanmoins le modèle N3450 aux alentours de 220 euros sur la marketplace d'Amazon.

Un dock pour faire de la Compute Card un mini PC

Pour utiliser ces premières cartes, un dock a été annoncé par Intel. Celui-ci devrait être proposé pour une centaine d'euros, mais là aussi il faudra attendre un référencement par différents revendeurs pour se faire une idée concrète. Intel nous a fait parvenir un exemplaire, avec une Compute Card à base de Core m3 7Y30 (CD1M3128MK) pour nous permettre d'analyser les performances et le fonctionnement de sa solution.

Le dock affiche des dimensions de 152 x 145 x 20,5 mm pour un poids de 500 grammes (Compute Card incluse). Il dispose de deux ports USB 3.0, un port réseau Gigabit (I211-AT) et un duo de sorties vidéo Mini DP 1.2 / HDMI 1.4 à l'arrière, en complément du connecteur d'alimentation et du dispositif de sécurité Kensington.

  • Intel Compute Card Dock
  • Intel Compute Card Dock
  • Intel Compute Card Dock

Sur la façade on retrouve l'emplacement Compute Card, un port USB 3.0 ainsi que le bouton d'alimentation comportant une LED. Un autre est intégré de manière plus discrète, sous la forme d'une zone tactile, et peut être utilisé pour l'éjection de la carte, qui ne peut avoir lieu que si sa température est inférieure à 70°C.

Celle-ci ne sera par contre possible que lorsque l'appareil est alimenté. On pourra regretter de ne pas avoir de solution mécanique qui pourrait être utilisée en cas de problème. Selon nos tests, elle fonctionne n'importe quand depuis Windows 10, une procédure d'extinction étant automatiquement initiée. Avec une distribution Debian 9, il était nécessaire d'éteindre la machine avant de procéder à une éjection.

Ce dock n'est pas passif puisqu'un ventilateur éjecte la chaleur sur la partie droite de la machine. On trouve également des ouvertures sur la gauche ou sous le dock. Il ne peut être utilisé qu'à l'horizontale ou à travers un kit de montage VESA (fourni dans le bundle). Son adaptateur secteur, de marque FSP, prend la forme d'une simple prise. Il fournit 19 V pour 3,43 A (soit 65 watts).

Installation, performances et consommation

Le fonctionnement de la machine est identique à n'importe quelle autre. Nous avons pu l'utiliser sous Windows 10 comme sous Linux (Debian 9) sans rencontrer de problème particulier. 

Côté performances, le Core m3 7Y30 (2C/4T - 1,0/2,6 GHz) est placé face à un A10-7850K (2 modules, 4 cœurs - 3,7 GHz/4,0 GHz) selon la dernière version de CPU-Z. Si l'on se fie à un autre benchmark « simple » tel que CPUmark 99 nous obtenons un score de 467 points, soit un peu moins que le Celeron G3930 (2C/2T - 2,9 GHz) que nous avions testé en début d'année.

Compute Card BenchmarksCompute Card BenchmarksCompute Card Benchmarks

Si l'on passe sur un résultat plus applicatif, on arrive à un score plus proche entre le Celeron G3930 et le Core m3 7Y30 sous Cinebench R15 par exemple. Les résultats sont ici presque identiques.

Dans l'ensemble, la machine est plutôt confortable à utiliser pour un usage bureautique. Bien entendu, ceux qui sont gourmands en onglets dans leurs navigateurs seront limités par les 4 Go de mémoire, mais cela conviendra parfaitement pour accéder simplement à internet et avoir quelques usages de base.

Compute Card BenchmarksCompute Card Benchmarks

La puce utilisée aura également l'avantage de disposer d'une partie graphique (HD Graphics 615, 300 à 900 MHz) accélérant matériellement la compression et la décompression vidéo. Nous avons ainsi pu lire de lourds fichiers 4K sans rencontrer le moindre problème. 

Du côté des jeux, on retrouve des performances du niveau de ce que nous avions avec d'anciennes puces à base de HD Graphics 610. Ainsi, sous Diablo III en 1080p nous n'avons pas dépassé les 15/20 fps, ce qui ne pourra pas être considéré comme jouable. Mais si l'on se contente d'Hearthstone, ou de titres très peu gourmands, cela conviendra. 

Pour référence, voici les scores obtenus sous 3DMark avec le test Cloud Gate sous Windows 10 Fall Creators Update et le benchmark Heaven d'Unigine sous Debian 9, avec les paramètres basiques :

Compute Card BenchmarksIntel Compute Card Unigine Heaven Benchmark

Pour ceux qui s'intéressent plutôt aux résultats du SSD, sachez qu'il est reconnu comme un SSDPEBKF128G7, soit la référence d'un Pro 6000p d'Intel. Ses performances sont correctes mais assez légères pour un modèle PCIe.

Il ne dépasse pas les 760 Mo/s en lecture, contre 350 Mo/s en écriture séquentielle. De manière globale, on retrouve des chiffres corrects dans les différentes situations. Suffisants en tous cas pour que l'on ne se retrouve pas freiné lors de l'utilisation de la machine :

Compute Card Benchmarks

Consommation et refroidissement

Dans sa documentation technique, Intel indique que sa carte consomme entre 5,51 et 11,73 watts selon les situations, dont 3,78 à 5,95 watts pour le processeur seul. Lors de nos essais, nous avons relevé des valeurs à la prise qui correspondent avec un minimum de 5 watts au repos et jusqu'à 15 watts lors d'un test 3D qui sollicite le CPU et le GPU. 

Néanmoins, cela suffira à ce que le ventilateur se fasse entendre. C'est le plus souvent assez léger, mais quand le processeur est sollicité fortement sur le long terme, la machine pourra devenir un peu bruyante. De ce point de vue, les amateurs de silence total seront déçus et devront sans doute attendre d'autres solutions capables d'intégrer une Compute Card. 

On regrettera au passage de ne pas avoir la main sur le fonctionnement du dispositif de refroidissement dans le BIOS, celui-ci dépendant de la carte et non du dock. Il faudra d'ailleurs voir ce que donne le modèle Core i5 7Y57 de ce point de vue, sa fréquence de fonctionnement pouvant grimper jusqu'à 3,3 GHz. 

Compute Card est une réalité, la révolution doit se concrétiser

Au final, que penser de cette Compute Card ? La promesse de départ semble tenue : on a ici droit à une machine du format d'une simple carte capable d'offrir des performances dignes d'un PC de bureau d'entrée de gamme, simple à intégrer dans un produit tiers et à éjecter.

Elle est utilisable sous Linux comme sous Windows, permet une mise à jour facile d'un système et pourra intéresser de nombreux acteurs sur différents marchés. Pour autant, les défis restent nombreux pour Intel. Car si les performances sont là, et sont plutôt correctes malgré un léger besoin de ventilation, la distribution semble pour le moment à la peine.

Impossible de trouver les références annoncées en masse sur le marché, ne parlons même pas des docks et autres produits qui doivent les accueillir. Ce, malgré une longue liste de partenaires annoncés en juin dernier. Bref, nombreux sont ceux qui continueront à se tourner vers un NUC pour disposer d'une machine compacte, ou le Mini STX pour une solution simple à mettre à jour.

Mais la perspective d'une carte éjectable, qui peut passer d'un PC fixe à un ordinateur portable, est intéressante. Il ne reste donc plus à Intel qu'à prouver qu'il est capable de fédérer les constructeurs autour d'un écosystème sur le long terme pour convaincre. Si pour le moment cela ne semble pas encore être le cas, espérons que le CES de Las Vegas sera l'occasion de passer la seconde, car le dispositif est plutôt prometteur. 

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