ARM vient d'annoncer sa technologie DynamIQ qui sera utilisée par ses prochains cœurs Cortex-A. Elle permet bien plus de flexibilité au sein d'un même SoC, tout en apportant des améliorations sur un sujet qui a le vent en poupe : l'intelligence artificielle.
En mai de l'année dernière, ARM expliquait qu'il voulait « redéfinir l'expérience de la VR » sur mobile avec son nouveau cœur Cortex-A73 et son GPU Mali-G71 (Bifrost). Cette année, c'est d'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique (machine learning) dont il est question avec la technologie DynamIQ.
Deux mots d'ordre : flexibilité et polyvalence
ARM ne tarit pas d'éloges concernant cette dernière, mais on imagine mal son créateur en faire autrement. Il parle ainsi d'un « changement monumental », mettant en avant une grande « flexibilité et polyvalence », avec la possibilité d'utiliser en toute circonstance le « bon processeur pour la bonne tâche ».
Pour cela, DynamIQ reprend et améliore le principe de fonctionnement de la technologie big.LITTLE. Pour rappel, cette dernière a été lancée en 2011 et permet l'utilisation de deux architectures différentes au sein d'une même puce : l'une pour les tâches basiques avec une consommation réduite, l'autre pour les performances.
DynamIQ va donc plus loin et permet de concevoir « des systèmes avec des processeurs "big" et "LITTLE" sur un même cluster de calcul, ce qui n'était auparavant pas possible ». Dans un cluster, les concepteurs de SoC peuvent ainsi décider de placer jusqu'à huit cœurs hétérogènes qui peuvent avoir des performances, des caractéristiques et des vitesses différentes.
ARM donne trois exemples d'utilisation : des configurations DynamIQ big.LITTLE de type 1+3, 2+4 ou 1+7 (1 « big », sept « LITTLE » dans ce dernier cas).
DynamIQ permet également de réduire le temps de transition entre les différents modes de fonctionnement des cœurs du cluster (on, off, veille). Cela permet d'améliorer la réactivité de l'ensemble, tout en optimisant la consommation. Dans quelle mesure ? Ce n'est malheureusement pas précisé. Notez au passage que le sous-système a été repensé, là encore sans que l'on sache comment cela se traduit dans la pratique.
Un jeu d'instructions pour l'IA, des performances multipliées par 50
ARM annonce au passage l'arrivée de nouvelles instructions dédiées à l'apprentissage automatique et à l'intelligence artificielle. Comparé aux systèmes basés sur des Cortex-A73, il est question de performances multipliées par 50 sur les trois à cinq prochaines années. Le temps de réponse entre les cœurs du processeur et un accélérateur matériel placé au sein du même SoC sera, lui, divisé par 10 :
Pour ARM, les bénéfices de DynamIQ ne sont pas à chercher uniquement du côté des performances et de l'autonomie : cela permettrait également de renforcer la confidentialité et la sécurité des données personnelles des utilisateurs.
Le raisonnement d'ARM est simple (peut-être trop ?) : plus de puissance de calcul disponible sur le SoC, cela signifie moins d'informations personnelles se baladant dans le « Cloud » afin d'être traitées sur des serveurs. Mais rien ne dit que la puissance sera suffisante et, même si c'était le cas, les éditeurs joueront-ils le jeu ?
Il faudra voir ce qu'il en sera dans la pratique. Reste maintenant attendre l'arrivée des nouvelles puces. Les premières références arriveront « plus tard cette année » affirme ARM, sans plus de détail pour le moment.