Ces dernières années, Intel s'est reposé sur un socket unique pour son offre grand public : le LGA 1151. Pour autant, différents chipsets ont été lancés, pas compatibles avec tous les processeurs. Nous avons tenté de faire le point, en évoquant la solution pour stations de travail : le couple LGA 2066/X299.
Chez Intel, la question de la compatibilité des processeurs avec les sockets et les chipsets a toujours été d'une complexité sans nom. Pire, le constructeur ne fait vraiment rien pour aider le consommateur dans ses choix.
Pour rappel, le socket est l'élément physique au sein duquel on insère le processeur sur la carte mère. Le chipset est le composant regroupant une partie de la connectique et des composants réseau (E/S). Chez Intel, il est lié au processeur à travers un bus DMI. Il est surtout un grand élément de segmentation avec des gammes grand public, mais aussi des dérivés gérant ses technologies vPro. Bref, on peut vite perdre la tête à tenter de comprendre tout cela.
C'est pourtant ce que nous avons fait, regroupant les caractéristiques des modèles récents dans un même tableau.
Notre dossier sur le choix de votre processeur et du bon chipset :
- Ryzen sur socket AM4 / TR4 : quel chipset AMD choisir pour votre carte mère ?
- Processeur Intel sur socket LGA 1151/2066 : quel chipset choisir pour votre carte mère ?
- Comment bien choisir son processeur ?
- Quel processeur choisir ?
LGA 1151 : un socket : plein de possibilités (d'erreurs)
Le LGA 1151 est un bon exemple du drame que constitue la gestion de la compatibilité chez Intel, tant il couvre de produits différents sans assurer un fonctionnement avec l'ensemble d'entre eux.
Sorti au départ pour les Core de 6ème génération (Skylake), puis de 7ème génération (Kaby Lake), il peut être utilisé sur des cartes mère gérant la DDR3 ou la DDR4. Il fonctionnait alors de pair avec des cartes mères embarquant des chipsets de la série 100 (Sunrise Point) ou 200 (Union Point), les premières devant être mises à jour via leur BIOS/UEFI.
Avec Coffee Lake et les processeurs Core de 8ème ou 9ème génération, Intel a gardé le même socket, mais géré ses broches et la détection du CPU de manière différente. Une manière d'invoquer une non rétrocompatibilité, officiellement afin de permettre l'utilisation de puces à six et huit cœurs dans de bonnes conditions.
Le socket est donc identique, mais la carte mère doit être changée. Pour assurer la distinction, les chipsets de la série 300 (Cannon Point) ont été mis sur le marché. Ils ne se distinguent ainsi pas vraiment des modèles précédents, si ce n'est le Z390 qui correspond à un cas un peu spécial comme nous le verrons un peu plus loin.
L'exemple de l'évolution de la gamme Bx50/60
Près de 20 chipsets : on se concentre sur l'essentiel
Une vingtaine de modèles peuvent donc être utilisés avec la gamme de CPU grand public, sur des cartes mères avec un socket LGA 1151. Et encore, cela exclu les déclinaisons pour Xeon prévus pour une utilisation mono-processeur (1P). Pour plus de clarté, nous mettrons de côté certains modèles comme ceux destinés aux machines professionnelles : la série Q. Les modèles de la série B étant de plus en plus proposés au grand public, ils sont intégrés.
La gamme Hx10 est la moins chère, on trouve ainsi ces chipsets dans des cartes mères à 50/60 euros seulement, ce qui est parfait pour de petites machines bureautiques et autres PC où les besoins en connectique sont assez peu élevés.
Au départ, les chipsets de la série Hx70 étaient la gamme intermédiaire, sans certaines possibilités de la série Z, mais se distinguant assez des Hx10 pour avoir un intérêt. Depuis Sandy Bridge (Core de 2ème génération, 2011) et le B65, la série B est venue jouer les trouble-fête, s'imposant comme alternative plus accessible.
De quoi compliquer assez inutilement la gamme, puisque les différences sont au final assez faibles, mais cela permet à Intel et ses partenaires de grappiller quelques euros. C'est toujours ça de gagné.
Le réflexe du consommateur, lui, est souvent de prendre le chipset le plus complet pour ne pas être limité. La série Z d'Intel, comme la X chez AMD, montre à quel point ce réflexe est surfait.
Comme on peut le voir, si l'on n'a pas besoin du dual channel de plus de quatre ports S-ATA, de l'USB 3.1 Gen 2 ou du stockage via des ports PCIe, la série la moins chère est suffisante.
Intel ne s'y est d'ailleurs pas trompé, ne prenant même pas la peine de proposer une version de la série 200. Le H310 bénéficie ainsi d'une gravure en 14 nm et du CNVio pour l'intégration du Wi-Fi, sans autre véritable évolution.
On aura tout de même tendance à se déporter vers les B360 si possible, cette gamme permettant de récupérer quelques fonctionnalités que l'on peut considérer comme essentielles telles que le dual channel, des ports USB 3.1 Gen 2, le stockage PCIe (mais sans RAID) ou même le support des modules Optane Memory pour ceux que cela intéresse.
La série Hx70 ne permet que de récupérer quelques lignes PCIe et ports USB ou encore le RAID, mais c'est tout. La série Z, elle, ne sera à utiliser que si vous avez besoin d'une connectique maximale ou de la divergence PCIe (SLI, mGPU).
Quant au « récent » B365, évitez-le.
L'offre pour station de travail : LGA 2066 et X299
Ceux qui veulent une machine haut de gamme n'ont pas le choix : ils doivent utiliser un socket spécifique et n'ont droit qu'à un chipset unique. Le tout étant intégré à des cartes mères souvent plus chères. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Intel fait néanmoins mieux qu'AMD ici : comptez 200 euros minimum, contre 300 euros chez la concurrence.
Voici un schéma qui résume les possibilités de cette plateforme, qui reste peu intéressante commercialement :