Afin de se démarquer de la concurrence, QNAP mise sur les fonctions annexes, quitte parfois à en faire un peu trop. Au Computex, le fabricant proposait des démonstrations de ses NAS en rapport avec les objets connectés et la réalité virtuelle.
Lors du Computex de Taipei, les fabricants de NAS ont répondu présents. Thecus prenait ses aises sur le stand Foxconn suite à son rachat (voir notre analyse), tandis que Synology présentait, comme toujours, de nouveaux NAS sans réellement innover. La seule grosse nouveauté du fabricant était son intention de s'attaquer au marché professionnel avec sa gamme FlashStation. De son côté, QNAP présentait évidemment ses NAS, mais aussi et surtout de nombreux services annexes afin de mettre en avant le côté multifonction de ses machines.
Linux Station passe à Ubuntu 16.04 LTS
L'une des nouveautés du salon concerne la mise à jour de la Linux Station qui passe en version 1.1.893 avec Ubuntu 16.04 LTS aux commandes. Pour rappel, ce service n'est disponible que sur certains NAS (TS-x51, TS-x53, TS-x53A, TS-X63, TS-x70, TS-x79, TVS-x71, TVS-x80, TVS-x82), nécessite d'avoir au moins 4 Go de mémoire vive sur la machine et ne peut pas fonctionner en même temps que la HD Station. Elles utilisent toutes les deux la sortie vidéo HDMI et le lancement de l'une entraine l'arrêt automatique de l'autre.

Internet des objets : le nouveau dada de QNAP
En plus de son partenariat avec Canonical, le constructeur proposait de nombreuses démonstrations en lien avec son QIoT Containers Station, présenté comme une « plateforme de cloud privé IoT ». Le fabricant veut ainsi proposer une solution centralisée en mettant à disposition de nombreux outils.
On retrouve ainsi diverses « applications conteneurisées prêtes à l'emploi » pour convertir des messages d'un protocole à un autre (via des services comme Kafka, Ponte et RabbitMQ), pour définir des règles et des actions en fonction des messages récupérés (Note-RED et Blockly), pour stocker toutes les informations dans des bases de données (MongoDB, Redis et MariaDB) et enfin pour proposer une interface graphique de gestion et de présentation des résultats (Freeboard et Dashing).
Bref, le NAS sert pour le stockage, la partie logicielle s'occupe de tout le reste, vos données sont ainsi stockées à domicile et non pas en ligne, tout comme leur exploitation. Des arguments qui pourraient faire mouche auprès de certains, à condition que les performances suivent.
Dans tous les cas, un dépôt Github a été mis en ligne afin de proposer des guides et des bouts de code afin d'établir des liaisons entre un NAS QNAP et un Raspberry Pi, un Intel Edison, etc. Il sera complété régulièrement nous précisait le fabricant lors de notre passage sur son stand.
Crédits : Sébastien Gavois (licence: CC by SA 3.0)
Un NAS, une carte graphique... et voilà le « premier NAS VR Ready au monde »
Bien évidemment, la nouvelle série de NAS haut de gamme TVS-x82 était également présente. L'occasion pour le fabricant de mettre en avant sa double interface avec des ports réseau (1 et 10 Gb/s) ainsi que Thunderbolt 2, mais aussi de donner un exemple d'utilisation pour le moins inattendu de l'emplacement PCI Express disponible : la réalité virtuelle.
Pour arriver à ce résultat, le fabricant nous explique qu'il a simplement installé une carte graphique dans son NAS, lancé une machine virtuelle avec Windows installé dessus et qu'il a ensuite branché un casque de réalité virtuelle HTC Vive sur les sorties de la carte graphique. Inutile et donc indispensable ? Pas sûr non... Dans tous les cas, QNAP revendiquait fièrement sur son stand être le premier fabricant au monde à présenter un « NAS paré pour la VR » :
On ne dirait pas comme ça, mais @seb_nxi est présentement en train de tester... un NAS pic.twitter.com/qGyixCnkg8
— Next INpact L@bs (@Next_Labs) 2 juin 2016
Hybrid Backup Sync : une application pour regrouper toutes les taches
Côté logiciel ensuite, QNAP évoquait sa Hybrid Backup Sync, une « solution tout-en-un pour sauvegarder, restaurer et synchroniser efficacement ses données ». Elle permet de sauvegarder les données de votre NAS sur votre réseau local, sur un autre serveur ou bien sur un espace de stockage en ligne. De nombreux services sont annoncés comme compatibles : Amazon Glacier, Azure Storage, Google Cloud Storage, Google Drive, Microsoft OneDrive, Dropbox, Amazon Cloud Drive, Yandex Disk, Box ainsi que les services compatibles avec Amazon S3, OpenStack Swift et WebDAV.
L'interface permet de créer et de gérer rapidement plusieurs tâches de synchronisation, de sauvegardes ou de restaurations, et de les avoir toutes à porter de clic. De plus amples informations sont disponibles sur cette page, tandis que pour la télécharger, c'est par ici que ça se passe. Notez qu'elle est pour le moment en version bêta.
Des NAS capables de tout faire, ça se paye au prix fort
Quoi qu'il en soit, lors de notre passage sur le stand de QNAP nous n'avons pas du tout eu la même sensation que sur celui de Synology. Ce dernier a largement tendance à camper sur ses positions et à rester un peu trop cantonné à ses habitudes sans proposer de réelle innovation côté matériel, alors que chez QNAP, on retrouvait de nombreuses démonstrations, quitte à parfois en faire un peu trop.
Mais il y en avait pour tous les goûts et de nombreux usages, de l'utilisateur de Mac (pour Thunderbolt 2), de Raspberry Pi 3 (pour QIoT Containers) ou de caque de réalité virtuelle. Il ne manquait finalement plus qu'un stand karaoké pour que le tableau soit complet ; car oui les NAS intègrent désormais des haut-parleurs et des entrées jack de 6,5 mm pour les micros et sont livrés avec une application dédiée au karaoké.
QNAP a donc des idées certes, mais le fabricant semble tirer un peu dans toutes les directions ; une approche qui se paye au prix fort à force d'ajouter des fonctionnalités puisque le TVS-682T (six emplacements, Thunderbolt 2 et emplacement PCI Express) se trouve à plus de 1 800 euros tout de même et plus de 2 600 euros pour la version avec 12 emplacements, le TVS-1282T. Le juste milieu serait-il la voie de la raison ?