Après plusieurs années à profiter de l'absence de concurrence, Intel fait face à de nouveaux défis. Retour d'AMD, montée en puissance de NVIDIA dans les serveurs, puces spécialisées chez les géants du Net... Si les revenus sont toujours au rendez-vous, il va falloir se bouger.
Officiellement, tout va bien. Malgré la démission de son PDG (attendue de longue date par certains), Intel vient d'annoncer de nouveaux résultats records et affiche un cours aux alentours de 50 dollars, en hausse de plus de 35 % sur un an. Certes, ce ne sont pas les 57,08 dollars du 1er juin dernier, mais c'est tout de même une belle performance.
Surtout dans un contexte concurrentiel assez fort. AMD est clairement de retour depuis l'année dernière du côté des CPU, et a décidé de frapper là où ça fait mal : les prix et l'image, notamment sur l'offre haut de gamme et les serveurs. Un secteur où Lisa Su nous a confirmé vouloir atteindre les 10 % de parts de marché... pour commencer.
Dans le même temps, NVIDIA gagne du terrain avec ses GPU et autres SoC dans de nombreux secteurs à forte croissance : serveurs, intelligence artificielle, robotique ou voiture autonome. On voit également de plus en plus de géants du secteur travailler sur leurs propres puces, que ce soit pour les appareils mobiles ou dans le domaine de l'IA.
Même Microsoft a commencé à (r)ouvrir la porte à des puces ARM de Qualcomm au sein de Windows 10 dans le cadre de l'initiative « Always connected PC ». Clairement, Intel n'est plus le leader incontournable qu'il était il y a encore quelques années. Ce, malgré cinq milliards de dollars d'investissement en R&D par trimestre.
De la fin de l'IDF aux démos foireuses du Computex
L'une des décisions marquantes de « l'ère » Brian Krzanich a été de mettre fin à l'Intel Developer Forum (IDF) en 2017. Or, il s'agissait d'un temps fort pour la société, un rendez-vous annuel où le constructeur dévoilait non seulement ses prochains produits et autres expériences, mais également sa vision de l'avenir. De cela, il n'est plus question.
L'objectif était de plutôt miser sur une multitude d'évènements pendant l'année, afin d'évoquer les différents marchés visés par la société, au-delà des seuls processeurs. C'était l'un des axes favorisés par le PDG dès son arrivée en 2013 : la diversification comme alternative au « x86 everywhere » de son prédécesseur.
Intel a alors misé sur les drones, les objets connectés, le sport, la réalité virtuelle, etc. Cela n'a pas empêché les mêmes erreurs. S'il n'était plus question de se lancer dans les smartphones (le marché des modems et des infrastructures ayant désormais la priorité), Edison et Galileo ont été mis sur le marché pour concurrencer les solutions de type Raspberry Pi et Arduino et séduire les « makers », émission de TV à l'appui. Presque tout sera abandonné.
Il en aura été de même pour la VR, qui avait pourtant fait l'objet d'une conférence entière au CES en 2017 et d'un argumentaire pour « vendre » les Core X à leur sortie. Désormais, Intel continue d'en parler mais a mis fin au fameux casque autonome Projet Alloy. De quoi nous rappeler le destin tragique de ViiV, de Larrabee ou des MID.
Le mastodonte a surtout été condamné à continuer l'analyse des tendances du marché en tentant d'y coller au mieux. Mais, dans la pratique, le plus souvent avec un train de retard, des abandons et sans produit réellement « disruptif ». Bref, le quotidien d'une entreprise géante qui avait un temps d'avance mais peu de concurrence, dans un marché en mutation.
Problème dans le cas d'Intel, tout ceci s'est fait en partie aux dépens de son cœur de métier : le processeur et la fonderie. De quoi laisser les concurrents revenir en force, frappant durement sur à peu près tous les marchés historiques d'un Intel incapable de réagir. N'ayant pas de solution à proposer à court terme, les équipes de Brian Krzanich ont renchéri dans la marque de fabrique de la société depuis quelques années : mal communiquer.
Ainsi, le jour avant l'annonce de la seconde génération (en 12 nm) des Ryzen Threadripper, Intel a fait la démonstration d'une puce dotée de 28 cœurs à 5 GHz, score CineBench R15 à l'appui :
Un processeur 28 cœurs à 5 GHz, qui sera annoncé plus tard par Intel : 7334 points sous Cinebench R15 #Computex pic.twitter.com/wITgV4CwYw
— INpact Hardware (@inpacthardware) 5 juin 2018
Une solution actuellement en développement qui ne devrait pas être annoncée avant encore quelques mois. Au passage, il fallait être bien naïf pour penser que ce résultat était obtenu sans overclocking. Pourtant, quelle n'a pas été la surprise de certains lorsqu'ils ont découvert que le tout était refroidi par un énorme water chiller.
Intel venait en quelque sorte de l'annoncer : face aux nouveaux CPU d'AMD, il n'aurait rien de concret à proposer.
La communication : l'un des maux d'Intel
Cet épisode n'est pas isolé. On pense bien entendu à la découverte de Meltown et Spectre, mal gérée : des patchs à n'en plus finir, des retours en arrière, et surtout un manque d'organisation pour délivrer une information claire et précise à tous.
Là aussi la concurrence a tenté de tirer son épingle du jeu, même si la nature complexe et assez large de ces failles n'a finalement pas épargné grand monde. Principal concerné tout de même, Intel va devoir s'accomoder de cette affaire tant qu'une nouvelle architecture ne sera pas mise sur le marché.
Le passage du 14 nm au 10 nm est également un élément d'intérêt tant il est symptomatique de la communication en temps de crise et du manque de transparence lorsque Brian Krzanich était aux commandes.
Trois années de bullshits en série
Il y a encore quelques années, le géant de Santa Clara faisait évoluer sa finesse de gravure tous les deux ans, à la faveur de son Tick Tock. Selon les plans de départ, on devrait actuellement être en train de passer au 7 nm. Or, on en est loin.
En 2011, la marque se vantait de passer de 32 à 14 nm en trois ans seulement. Après plus de deux ans de teasing, Broadwell a finalement été annoncé pour 2014 en mode forcing, via des machines basées sur des Core M (mais assez peu disponibles). Il aura fallu attendre 2015 pour voir les premières puces classiques voir le jour, d'abord pour les portables et autres Mini PC, puis pour les ordinateurs de bureau.
C'est finalement avec Skylake et les Core de 6ème génération, lancés dès août 2015, que le 14 nm a pris son envol chez Intel. Depuis, le constructeur n'a cessé de tirer sur la corde. Kaby Lake et les Core de 7ème génération ont commencé à être évoqués entre RealSense et Projet Alloy en 2016, comme pour montrer que la société était assez peu fière de cette génération, toujours gravée en 14 nm, qui n'apportait pas grand-chose. Un « drame » alors qu'AMD finalisait ses Ryzen.
Là aussi Intel privilégiait la communication en attendant de pouvoir sortir de nouveaux produits. C'est finalement en marge du CES de janvier 2017 qu'ils seront dévoilés et mis sur le marché. Le secteur espère alors un sursaut, mais il ne viendra pas, et ne semble toujours pas au programme.
Face aux Ryzen et autres Threadripper jusqu'à 16 cœurs, Intel n'a opposé que des Core de 8ème génération, là aussi peu disponibles à leurs débuts malgré une finesse de gravure toujours en 14 nm, nécessitant de « nouveaux » chipsets. Sous cette même dénomination, on peut trouver des processeurs Kaby Lake « Refresh » ou de la génération Coffee Lake, lancée difficilement en septembre dernier (jusqu'à six cœurs).
Une manière de dire qu'il y a si peu de différences entre les évolutions de l'architecture qu'une même numérotation peut être utilisée. On devrait néanmoins passer sous peu aux Core de 9ème génération (voir plus bas), histoire de suggérer un peu de nouveauté. Seule planche de salut pour Intel : sa capacité à monter haut en fréquence, qui lui permet de garder l'avantage dans les jeux et espérer justifier ses tarifs... jusqu'à quand ?
Le Core i7-8086K, symbole de l'Intel de 2018
Si un produit devait symboliser l'attentisme technologique de la société dans le domaine des CPU, et sa capacité à tenter de profiter du célèbre « Plus c'est gros, plus ça passe », ce serait le Core i7-8086K.
Cette année est en effet spéciale : le 8086 fête ses 40 ans, Intel ses 50 ans. Il fallait donc marquer le coup. Mais sans grande nouveauté à annoncer et rien de vraiment très sexy dans sa besace, le fondeur a modifié un 8700K à la faveur d'une édition spéciale, concours à l'appui.
Proposé chez un revendeur comme Materiel.net à 439,90 euros contre 384,90 euros pour son prédécesseur, sa fréquence en hausse de 300 MHz. On passe ainsi officiellement de 3,7/4.7 GHz à 4,0/5,0 GHz (et vPro disparaît) selon ARK. Autant dire que c'est un peu juste (+6 à 8 %) pour une hausse de 55 euros (+14,3 %).
Surtout que dans la pratique, les fréquences ne sont pas vraiment plus élevées. Le gain de 300 MHz ne se constate ainsi qu'avec un seul cœur actif. Dans tous les autres cas, on reste exactement sur les mêmes valeurs qu'un Core i7-8700K...
Le Core i7-8086K est lancé aujourd’hui par @IntelFrance : un simple speed bump (300 MHz) en édition limitée, avec une touche de nostalgie #Computex pic.twitter.com/OUOpUXSatV
— INpact Hardware (@inpacthardware) 8 juin 2018
Le 10 nm pour tous ? Pas avant fin 2019
Le 10 nm, dont Brian Krzanich nous assurait encore début 2017 qu'il était dans les temps (beaucoup savaient alors que ce n'était pas le cas), n'a cessé d'être repoussé. En octobre dernier, il était attendu pour la seconde moitié de 2018. Depuis, on a vu des puces Cannon Lake débarquer sur ARK, des partenaires lancer des produits... mais cela ressemble fort à la stratégie utilisée pour gagner du temps avec Broadwell.
Car au final, le rendement est encore largement à améliorer sur cette finesse de gravure. Les équipes continuent de se dire confiantes et annoncent désormais que tout sera prêt pour la seconde moitié de l'année prochaine (avec Ice Lake ?) :
Il apparaît clairement que sur les trois dernières années, Intel a rencontré de nombreux soucis dans l'évolution de ses techniques de production. Si la concurrence communique beaucoup sur l'arrivée prochaine du 7 nm, cela n'est pas forcément comparable et le géant de Santa Clara a toujours démontré une certaine efficacité de ses procédés de gravure. Pour autant, sa nette avance semble désormais être de l'histoire ancienne.
Là aussi, on peut comprendre que cela fasse partie des aléas d'une société qui vient de fêter ses 50 ans. Mais comme pour les failles de sécurité, on attend d'un géant comme Intel qu'il se distingue par sa capacité à gérer la situation. Or, c'est souvent l'inverse qui s'est produit lors de ces cas récents. Le manque de transparence, de franchise ou même d'une stratégie claire étaient flagrants.
Une évolution le symbolise : les feuilles de route (roadmaps). Il y a encore quelques années, elles étaient communiquées de manière publique et régulière, mais plus maintenant. Où va Intel ? Seuls ses partenaires, ou ceux qui suivent de près les fuites diffusées ici ou là peuvent le savoir. Ce qui rend moins visibles les ratés et autres bifurcations.
Quoi de neuf à court terme ?
Cette fin d'année devrait être concentrée autour de quelques annonces dans le domaine des processeurs grand public. Tout d'abord la mise sur le marché de Coffee Lake-S Refresh et ses puces avec un maximum de huit cœurs. Pas de quoi changer réellement la donne, mais au moins de répondre aux Ryzen 7 2600(X)/2700(X) d'AMD lancés il y a quelques mois.
Il seront accompagnés d'un chipset Z390, dont les caractéristiques ont déjà été évoqués publiquement. Il permettra aux partenaires d'annoncer quelques nouvelles cartes mères haut de gamme. Les Core i5-9400/9600K ainsi que les Core i7-9700K/9900K devraient être les premiers annoncés, avant une extension de la gamme début 2019.
Selon les dernières rumeurs, seul le 9900K bénéficierait de 8 cœurs pour 16 threads, avec une fréquence Turbo de 5 GHz, le 9700K n'ayant pas droit à l'hyper-threading (8C/8T). Le 9600K serait de son côté limité à 6C/6T, comme les autres Core i5. Bref, pas de changement en profondeur, mais une continuité dans la croissance du nombre de cœurs, que l'on doit surtout au retour d'AMD. Preuve que la concurrence se fait ici dans l'intérêt du consommateur.
Reste à découvrir la grille tarifaire de tout ce petit monde, pour mieux cerner cette contre-attaque. Mais il y a fort à parier que le 9900K sera plus cher que les actuels 8700K et dépassera les 400/450 euros. Pour rappel, un Ryzen 7 2700X se négocie actuellement aux alentours de 320 euros.
Pour le marché des stations de travail, une mise à jour de l'offre Core X (Bassin Falls) est attendue d'ici la fin de l'année, toujours via Skylake-X. Le chipset serait inchangé, puisque seul le X299 est évoqué. Mais avec un maximum de 22 cœurs, le fondeur aura fort à faire face aux nouveaux Ryzen Threadripper en 12 nm et leurs 16 à 32 cœurs.
Il y a en outre deux inconnues. Intel continuera-t-il de faire comme si la concurrence n'existait pas en proposant des puces à 18 cœurs pour 2 000 euros ou des modèles à 16 cœurs pour 1 600 euros ? Ensuite, la puce à 28 cœurs évoquée au Computex sera-t-elle effectivement annoncée d'ici le CES de janvier, et si oui, à quelle fréquence et dans quelles conditions (disponibilité, prix, plateforme, etc.) ?
Pour le moment, seuls les Skylake-SP pour serveurs affichent de telles caractéristiques. Prix de départ : 8 179 dollars.
Toujours une capacité à innover
Pour autant, tout n'est pas noir chez Intel, loin de là. La société reste l'une des forces vives du secteur, avec des équipes compétentes, présentes à tous les niveau de recherche et de contribution (open source, standards, etc.).
Ainsi, malgré cet attentisme favorisé par l'absence de concurrence ces dernières années, on a pu voir émerger des technologies et projets intéressants. Pour s'en convaincre, il faut suivre avec attention les différentes annonces de la société, et ne pas s'arrêter à ses communiqués de presse parfois aussi déconnectés de la réalité qu'insipides.
L'annonce des Kaby Lake-G avec GPU Radeon intégré et un lien EMIB, le tout embarqué dans les NUC de la génération Hades Canyon, est un bon exemple de cette capacité à surprendre. Voilà des produits qui ouvrent de nouveaux usages en alliant la compacité et les performances à un niveau que l'on ne trouve pas ailleurs.
AMD a beau avoir mis sur le marché ses APU Ryzen 2200/2400G, ils n'arrivent pas à la cheville de ces puces, tant au niveau du CPU que du GPU, surtout avec un tel niveau d'intégration. Ils restent néanmoins bien plus abordables. Mais on a hâte de voir ce que donnera une telle solution une fois les GPU d'Intel finalisés (s'ils sont performants).
Autre coup de cœur de ces dernières années : Compute Card. Ici, l'objectif est de proposer les composants principaux d'un PC sous forme de carte éjectable et facilement remplaçable. Elle peut être intégrée à une machine industrielle, un écran connecté, un moniteur ou un simple boîtier.
Pour le moment, le concept semble avoir du mal à prendre, et Intel ne pousse guère à la standardisation au sein de l'offre grand public. Mais le concept reste une prouesse technique.
À sa manière, Optane est aussi une technologie qui va sans doute marquer les années à venir. Si la communication et la commercialisation de ces produits vers le grand public sont douteuses, et le prix encore prohibitif, les débouchés paraissent intéressants, notamment dans le domaine des serveurs.
Disposer de telles puces utilisables aussi bien dans des SSD classiques que dans des modules de mémoire (DIMM) peut changer la donne pour de nombreux usages. Et même si AMD a pour le moment bien joué avec l'annonce de StoreMI pour le grand public, ne pas disposer d'un équivalent d'Optane pourrait être l'un des freins pour la gamme EPYC et sa croissance dans le domaine des serveurs pour les années à venir.
C'est aussi dans le domaine des rachats qu'Intel a semble-t-il pris de bonnes décisions ces dernières années. Outre MobileEye pour la voiture connectée, on pense à Movidius pour les calculs relatifs à l'IA. Avec WinML qui débarque dans Windows 10, proposer une intégration de telles solutions pourrait avoir du sens, tout du moins si les fabricants de GPU ne viennent pas occuper le terrain.
L'intégration de FPGA, qui fait suite à l'acquisition d'Altera, peut aussi intéresser certains acteurs du marché. Cette démarche semble d'ailleurs s'inscrire dans un plan plus large d'évolution des CPU dans les années à venir, où Intel essaie de ne pas se faire dépasser. C'est notamment ce qui explique les efforts de la société dans une puce « neuromorphique » ou dans le domaine de l'informatique quantique, qui bénéficie d'un soutien au niveau fédéral.
Seul point nous laissant dubitatif pour le moment : les plans pour un GPU maison. On sait peu de choses, si ce n'est une partie de l'équipe en charge. Mais soyez rassurés... un tweet est venu confirmer qu'il devrait arriver d'ici 2020.
In Haifa this week with Jim Keller at our Israel design center! This is our famous power-performance lab for new designs! pic.twitter.com/R45Je4qQ7d
— Raja Koduri (@Rajaontheedge) 4 juillet 2018
Dans l'attente d'un vent nouveau
Bref, Intel semble figé entre deux périodes tout en bénéficiant de résultats financiers très positifs. Mais voilà, face au contexte actuel et son évolution pour la décennie qui vient, avec des acteurs du Net surpuissants et une concurrence de plus en plus féroce, la société va sans doute devoir se repenser en profondeur.
L'arrivée du nouveau PDG pourrait aider à amorcer ce virage, et son choix sera d'autant plus important. Brian Krzanich a mené à bien différentes phases, notamment dans la réduction des coûts et la restructuration de la société. Plusieurs vagues de licenciements ont émaillé l'évolution d'Intel sous son règne.
Un travail qui s'est fait à tous les niveaux. Encore à la publication des derniers résultats, on apprenait que la R&D représentait désormais moins de 20 % des revenus, contre 10 % pour les dépenses générales, administratives et commerciales (SG&A), avec réduction de la voilure pour le programme marketing Intel Inside.
Si Intel ne semble pas tout à fait préparé à ce qui l'attend pour les années qui viennent, surtout si le marché du processeur vient à se retourner en sa défaveur, le groupe reste une usine à cash impressionnante. Cette année, pas moins de 70 milliards de revenus sont ainsi attendus, avec une marge opérationnelle de 32 %.
Reste que le marché PC représente toujours la moitié de ce chiffre. Et Intel a beau regrouper tout le reste derrière la dénomination « Data-centric », le Client Computing Group représente toujours plus de 8 milliards de dollars sur le trimestre, et une marge opérationnelle de 37 %. Autant dire que ce n'est pas un marché à laisser filer.
Côté serveurs, le dernier trimestre compte pour 5,5 milliards de revenus, et 49 % de marge opérationnelle. Tout le reste ne compte « que » pour 2,47 milliards de dollars, en hausse de 22 %, mais avec une marge bien plus faible (11 % environ). Même en croissance, cela ne suffirait jamais à compenser une baisse importante des processeurs.
Il est donc urgent de reprendre les choses en main. La révolution ne sera pas pour la période 2018-2020, mais une nouvelle direction devrait pouvoir changer la donne pour la suite. AMD devra alors transformer l'essai avec une nouvelle plateforme pour ses processeurs, Intel lancera son nouveau GPU, NVIDIA aura peut-être enfin lancé une nouvelle architecture pour ses GPU... et de nombreux chamboulements auront sans doute également secoué le marché.
La nouvelle équipe, qui ne devrait plus tarder à être annoncée, devra donc frapper vite et fort. Car même avec toute la bonne volonté du monde et l'inertie du marché actuellement favorable à Intel, le timing pourrait être serré.