Mettre une carte graphique sur le marché sans rien dire de ses performances et en ne livrant qu'une partie de ses caractéristiques... il fallait oser. NVIDIA l'a fait. Face aux critiques, le constructeur livre quelques chiffres forcément positifs, en attendant les premiers tests.
Il y a quelques jours, NVIDIA levait le voile sur ses nouveaux monstres de puissance : les GeForce RTX 2070 qui arriveront en octobre, ainsi que les GeForce RTX 2080 et 2080 Ti, attendues pour le 20 septembre. Le tout, entre 600 et 1 300 euros.
Après un lancement déséquilibré, NVIDIA commence à écouter
Comme nous l'analysions alors, la seule hausse des caractéristiques ne suffit pas à susciter l'enthousiasme, notamment du fait de prix très élevés. Une bonne surprise peut néanmoins venir si la nouvelle architecture Turing se montre diablement plus efficace que Pascal pour un même nombre de CUDA Cores et autres unités de traitement (texturing, ROP, etc.).
Mais voilà, Jen Hsun Huang (le PDG) a décidé de passer son lancement à nous parler de ray tracing, de ses partenaires et des quelques jeux qui exploiteront RTX et le Deep Learning Super-Sampling (DLSS). Du reste, il n'a presque pas été question... surtout pas des performances. Le tout dans un show de deux heures qui n'a pas vraiment fait l'unanimité.
Les raisons ? Laisser aux testeurs le temps de récupérer les cartes et livrer leurs propres chiffres. Bref, pour le bien de la presse, s'insurge NVIDIA. Néanmoins, lorsque l'on lance un produit sur le marché (les RTX 2080 (Ti) sont en précommande), la moindre des choses est de livrer les clés du choix aux clients le jour J. Et d'adapter son lancement en conséquence.
Si NVIDIA ne voulait rien entendre de nos remarques en début de semaine, le constructeur semble avoir mis de l'eau dans son vin face aux nombreuses critiques. D'autant que de premiers chiffres qui commençaient à fuiter ici ou là, n'étant pas toujours rassurants. Au lancement un peu raté risquait de s'ajouter un « drama ». Il fallait donc réagir.
Quelques chiffres et bonnes nouvelles diffusés
Une partie de la presse ayant été invitée à la Gamescom par le constructeur pour l'occasion, elle a eu droit à un brief technique. De celui-ci, elle a donc eu le droit de commencer à livrer quelques informations.
On a ainsi vu quelques confrères étrangers s'épancher sur la liste de jeux qui profiteront de RTX et du nouveau système d'anti-aliasing maison DLSS, mais aussi capacité des GeForce RTX à permettre de jouer à 60 images par seconde dans de très bonnes conditions, même avec le ray tracing.
Puis hier à 20h pile (signe d'un NDA), tout le monde a repris deux images et des informations publiées au même moment par NVIDIA : ces nouvelles cartes permettent ce qui étaient impossible jusqu'alors, même avec la GeForce GTX 1080 Ti, la 4K avec HDR à 60 Hz dans de nombreux jeux et les performances sont parfois doublées :
Dans le détail, NVIDIA livre dans le premier visuel une série de titres et des scores obtenus avec une GeForce RTX 2080 en 4K. De 65 fps dans Star Wars Battlefront II à 93 fps dans Call of Duty : WWII. Dans le second, une dizaine de titres voit son résultat comparé à celui obtenu avec une GeForce GTX 1080, avec un complément affiché pour l'activation de DLSS qui doit autoriser un très haut niveau d'AA avec un impact sur les performances plus raisonnable qu'auparavant.
Ainsi, on constate un gain situé entre 30 et un peu plus de 50 % selon les cas. Des chiffres plutôt encourageants, puisque du strict point de vue des caractéristiques données, l'écart entre les deux cartes est aux alentours de 11 % pour le GPU, et de 40 % pour la bande passante mémoire.
L'efficacité de Turing ferait donc bien la différence. Avec un prix en hausse de 66 %, c'était bien la moindre des choses à attendre. On se demanderait presque pourquoi NVIDIA n'en a pas parlé plus tôt.
Il faudra attendre les tests pour juger de Turing
Malheureusement, le détail des réglages ou de la configuration n'est pas fourni, pas plus sur les visuels que dans le billet de blog, et l'on ne dispose que de données partielles pour le moment. Il faudra donc attendre les tests pour vérifier si de tels chiffres se vérifient de manière générale et peuvent être obtenus avec les paramètres poussés à leur maximum.
Dans tous les cas, cela montre que NVIDIA a commencé à entendre les critiques à son encontre vis-à-vis de ce lancement, à un mois de l'arrivée de ses premières GeForce RTX sur le marché. Surtout qu'il dispose de quelques chiffres pour appuyer ses propos enthousiastes, même si la prudence reste de mise.
La presse ayant désormais été briefée et les cartes de test ne devant sans doute plus tarder à arriver. Le couperet devrait de toutes façons rapidement tomber.