Singapour, classé cette année 149ème pays sur 179 au classement mondial de la liberté de la presse par Reporters sans frontières, s’attire aujourd’hui les foudres d’une partie de la blogosphère en raison de la licence que le pays exige depuis le 1er juin à certains sites d’information. Une journée de black-out du Net est ainsi organisée aujourd’hui dans l'espoir de faire plier les autorités.
Fermé de rideau. Au total, ce sont 155 sites Internet (voir la liste complète) qui affichent aujourd’hui le même message sur leur page d’accueil : « #FreeMyInternet ». Depuis minuit et jusqu’à 23h59 ce soir (heure locale), il n’est ainsi plus possible d’accéder au contenu de ces différents blogs ou sites d’information. Et pour cause : leurs responsables ont décidé de participer au blackout de protestation organisé en opposition à une récente décision des autorités singapouriennes.
Le 28 mai dernier, l’autorité gouvernementale de développement des médias a effectivement annoncé qu’à partir du 1er juin 2013, « les sites d’information en ligne traitant régulièrement de questions ayant trait à Singapour et consultés par un nombre significatif de lecteurs devront obtenir une licence », laquelle sera justement délivrée par ladite autorité. Plus concrètement, seront concernés tous les sites visités chaque mois par au moins 50 000 internautes dont les adresses IP proviennent de Singapour.
Cette licence ne sera pas indolore pour ses détenteurs, puisqu’ils devront débourser 50 000 dollars de caution afin de l’obtenir, soit environ 30 000 euros. Ces derniers seront également tenus de retirer dans un délai de 24 heures tous les « contenus prohibés » signalés par l’autorité de développement des médias, et plus particulièrement ceux qui « compromettent l’harmonie raciale ou religieuse ». Ce qui était déjà le cas auparavant, rappelle l’institution.
RSF craint un nouveau tour de vis sur la liberté d'expression
Au travers d’une pétition en ligne, les protestataires s’élèvent contre cette décision aux vagues et larges contours, dont les conséquences pourraient s’avérer particulièrement néfastes sur la liberté d’expression. L’association Reporters sans frontières s’est elle aussi alarmée de cette nouvelle, jugeant qu’il était « très probable » que les autorités singapouriennes « cherchent à se doter d’une possibilité accrue de censure des sites couvrant les événements locaux et ayant un impact sur une part importante de l’opinion publique ». L’organisation craint également que « le système de caution associé à l’obtention d’une licence n’entraîne un phénomène d’autocensure, particulièrement pour les sites gratuits dont les faibles revenus ne permette en général qu’à assurer les frais de fonctionnement du site ».
Notons enfin que si les initiatives de black-out du Net ont le vent en poupe en 2009 en France contre Hadopi ou en 2012 par la journée de manifestation contre les projets SOPA/PIPA aux États-Unis, toutes n’ont pas eu les résultats espérés. Ce fut par exemple le cas en Russie, où la fermeture de Wikipédia n’a pas empêché les autorités d’instaurer une « liste noire » des domaines et des sites Internet proposant des contenus interdits en Russie.
Commentaires (53)
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5 gars pour et le reste contre ?
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et plus particulièrement ceux qui « compromettent l’harmonie raciale ou religieuse ».
je ne connais pas le pays(ville ?" />)mais j’ai une question genre il y a qu’une religion autoriser ? et comment ça l’harmonie raciale ? " />
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J’approuve ce sous-titre " />
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stomp, le site WTF qui mériterait de figurer dans les LIDD est toujours dispo..http://singaporeseen.stomp.com.sg/singaporeseen/
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Tiens, ils ont aussi un ministère du développement?
Les commissariats au Plan sont en verve ces temps-ci…" />
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A Singapour la liberté de faire du fric est aussi grande que les libertés civiles sont minces.
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Fabius a trouvé du gaz moutarde ou pas encore? Quoi Powel est sur le coup?!
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Singapour ce n’est pas que les banques c’est aussi le premier port d’asie du sud-est et le deuxième au monde.
Ce n’est pas ma ville préférée d’asie du sud-est mais aller y passer un week-end de temps en temps n’est pas désagréable.
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Sous-titre +1000! Certains pays vont finir comme la Corée du Nord.
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Note: Il est également interdit de fumer en ville au Japon. J’était à Tokyo en 2005 et étant non fumeur (que je suis toujours) c’était un véritable plaisir. " />
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Pour y avoir emmenagé a cause/grace (a vous de voir) du boulot récement, ouais c’est flic ville, c’est même surement un des pires endroits pour la liberté d’expression (ou liberté tout court) qu’il m’ait été donné de voir… en gros, tu as le droit de fermer ta gueule, de rentrer dans le moule et….bha et puis c’est tout…et si t’es pas d’accord, soit tu y habite et c’est la taule, soit t’es un touriste et tu dégages….
A coté de ca, j’ai un taf génial, en plus d’etre bien payé (contrairement a la france ou les employeur veulent des experts, qui travail plus vite que Flash, payé au smic…), on est a maxi 4h d’avion de tout le reste de l’asie (donc pour les voyages, c’est le pied), ca offre des opportunités monstrueuses pour une carriere et surtout, SURTOUT, c’est un des endroits les plus safe au monde (tu peux rentré chez toi a ‘nimporte quelle du jour et de la nuit, dans n’importe quel etat " /> …il ne t’arrivera JAMAIS rien)
Alors loin de moi de cautionner ce genre de politique, et dès que je peux je m’arrache d’ici, mais il faut reconnaitre que pour le moment, ca marche….
Et puis de toute facon tout le monde ici s’en branle, ils veulent surtout le dernier iBidule ou le dernier sac gucci gabanna… donc si ca leur convient, je vois pas pourquoi je (ou nous) me demennerais pour une bande d’ecerveler consumeriste " />
wala, c’etait l’avis du petit expat’ qui a eu le temps de voir ce que c’etait en vrai " />
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Note juste à côté, il faufrait dire à RSF que leur menu en haut est inutilisable sous frirefox et Opera. Désolé je ne peux pas justement y aller pour les prévenir.
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