L'AFNOR a mis en étude publique sa proposition d'AZERTY complété, accompagné de la disposition ergonomique BÉPO. La prochaine norme doit servir de base aux futurs claviers pour ordinateurs, même si les constructeurs resteront libres de l'utiliser ou non.
Les claviers français sont voués à changer de tête. L'AFNOR vient de mettre en consultation publique une proposition d'amélioration du vénérable AZERTY, accompagné de la disposition « ergonomique » BÉPO, qui a déjà aujourd'hui ses adeptes. L'objectif est d'obtenir une norme volontaire, qui pourra être utilisée sur les claviers physiques (à 72 et 105 touches) et les pilotes pour ordinateurs.
Autant dire que même après la fin de l'étude publique, le 9 juillet, il faudra encore attendre avant de voir un nouvel AZERTY dans les rayonnages. La norme doit être publiée en septembre (sous la référence NF Z71-300), libre ensuite aux constructeurs de l'adopter ou non. Notons que les claviers virtuels ne sont pas visés par cette normalisation, même si l'AFNOR pense que les éditeurs auront sûrement intérêt de s'y adapter.
Le BÉPO aussi de la partie
Début 2016, nous avions parlé avec le chef de projet de l'AFNOR sur le sujet, Philippe Magnabosco. Comme il nous l'affirmait, l'AZERTY est loin d'être parfait pour l'écriture actuelle. Parmi les problèmes identifiés figure l'accès parfois difficile à des caractères spéciaux souvent utilisés, ou encore l'adaptation à d'autres langues latines (dont régionales), désormais régulièrement écrites sur un même clavier. La rétrocompatibilité avec les pilotes actuels est une des contraintes affichées, il s'agit donc plus de compléter le clavier que de le chambouler.
L'un des buts du nouvel AZERTY est de permettre aux utilisateurs d'accentuer des capitales « sans s'en rendre compte » à l'achat d'un nouveau PC, ou de pouvoir coder plus simplement, en limitant les contorsions pour atteindre certains symboles. Le problème est particulièrement aigu sur Windows, comme nous l'affirmait l'AFNOR. Face à lui, par exemple, macOS revoyait déjà l'AZERTY pour faciliter l'accentuation.
En parallèle, l'organisme discutait avec Ergodis, l'association derrière la disposition libre BÉPO, qui intègre des caractères manquants dans l'AZERTY et conçu pour limiter les mouvements des doigts, en se fondant sur le Dvorak. Si Magnabosco est en contact avec l'organisation depuis plusieurs années, il comptait aller vite sur la normalisation, désormais en bonne voie.
Inscription obligatoire pour contribuer
Pour contribuer aux travaux de l'AFNOR, il faudra vous inscrire sur le site de l'organisme, puis commenter en ligne un fichier PDF de 57 pages. La méthode est, disons-le, plutôt contraignante, même si le texte est compréhensible. La disposition obtenue se fonde sur une large étude ergonomique, avec l'idée d'adapter l'existant.