L'USB 3.2 pointe le bout de son nez avec un débit doublé par rapport à l'USB 3.1 Gen 2. Cette norme est rétrocompatible avec l'USB 3.0 et les câbles USB Type-C actuels la prennent déjà en charge. Des zones d'ombres subsistent toutefois.
La semaine dernière, l'USB Implementers Forum (USB-IF) annonçait que les caractéristiques techniques de l'USB 3.2 étaient en « phase finale ». Elles sont définies par l'USB 3.0 Promoter Group, une équipe en charge de développer l'USB 3.x. Dans ses rangs, elle comprend des sociétés comme Apple, HP, Intel, Microsoft, Renesas Electronics et ST Microelectronics.
Comme on peut s'y attendre (changement de numéro de version après la virgule), il ne s'agit pas d'une révolution, mais d'une évolution attendue : une bande passante doublée par rapport à l'USB 3.1 Gen 2, avec la possibilité de grimper jusqu'à 20 Gb/s. Pour rappel, la technologie Thunderbolt 3 – exploitant également un connecteur USB Type-C – propose déjà bien plus de bande passante avec pas moins de 40 Gb/s. En outre, elle a récemment été libérée par Intel.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, commençons par un retour sur l'USB 3.1 et le flou artistique entretenu entre ses deux « générations ».
L'USB 3.2 permet de doubler les débits
En effet, comme nous avons eu l'occasion de l'expliquer à de nombreuses reprises (notamment avec les annonces de cartes mères X299 et X399 lors du Computex), il existe deux versions de l'USB 3.1 : Gen 1 (alias SuperSpeed USB) et Gen 2 (alias SuperSpeed USB 10 Gb/s). La première permet de grimper jusqu'à 5 Gb/s, contre 10 Gb/s pour la seconde.

En pratique, l'USB 3.1 Gen 1 n'est donc que de l'USB 3.0 renommé. Une situation entrainant un certain flou puisque les constructeurs annoncent parfois simplement que leurs produits sont estampillés « USB 3.1 » sans préciser la génération ou la vitesse, une situation regrettable pour le client.
Dans le communiqué de l'USB-IF, une phrase laisse penser que les produits USB 3.2 pourraient faire face à la même situation : ils « peuvent maintenant être conçus comme des solutions multivoies, permettant d'utiliser jusqu'à deux voies de 5 Gb/s ou deux de 10 Gb/s ». Se dirige-t-on vers de l'USB 3.2 Gen 1 à 10 Gb/s (2x 5 Gb/s) et de l'USB 3.2 Gen 2 à 20 Gb/s (2x 10 Gb/s) ? Les USB Developer Days à Vancouver en septembre prochain seront sans doute l'occasion d'en apprendre davantage.
Les câbles USB Type-C sont déjà compatibles
Bonne nouvelle par contre : les câbles USB Type-C existant permettent d'ores et déjà de profiter des débits proposés par l'USB 3.2, comme l'affirme Brad Saunders, président d’USB 3.0 Promoter Group : « Lorsque nous avons lancé sur le marché le câble USB Type-C, notre objectif était de garantir que les câbles et connecteurs USB Type-C certifiés pour le SuperSpeed USB ou le SuperSpeed USB 10 Gb/s puissent, tels qu’assemblés, prendre en charge des performances USB plus élevées ».
En effet les connecteurs et câbles USB Type-C disposent de deux paires de connecteurs pour transférer les données : TX1, TX2, RX1 et RX2. Jusqu'à présent, seuls deux canaux étaient utilisés. Avec l'USB 3.2, les quatre sont exploités, permettant ainsi de doubler les débits à moindres coûts.
Du côté des hubs, l'USB-IF affirme que les changements sur les caractéristiques techniques seront « mineurs » afin de « répondre aux performances accrues et assurer des transitions sans interruption entre des opérations à une ou à deux voies ».
Il n'est par contre pas précisé si les produits certifiés USB 3.2 pourront exploiter un autre format de connecteur que le Type-C.
Une norme évidemment rétrocompatible
Pour profiter de la bande passante théorique maximale (20 Gb/s), l'ensemble des périphériques de la chaine devront être certifiés USB 3.2. Dans ce cas, l'USB Promoter Group annonce que « les périphériques de stockage seront capables de dépasser les 2 Go/s de taux de transferts sur un câble USB Type-C actuel certifié pour le SuperSpeed USB 10 Gb/s ».
Dans le cas contraire, la bande passante sera limitée par celle du périphérique le moins rapide. En effet, l'USB 3.2 est rétrocompatible avec les normes USB antérieures. En pratique, les débits dépendront également des performances des périphériques de stockage.
Bande passante théorique vs réalité du terrain
Nous pouvons par exemple citer le cas des clés Ultra USB 3.1 Gen 1 de Sandisk avec un débit de... 150 Mo/s seulement. L'occasion de rappeler une fois de plus qu'acheter un produit certifié USB 3.2 ne donnera pas l'assurance d'avoir des débits élevés. Lire attentivement les caractères techniques et/ou attendre les premiers tests permet généralement de se faire une idée précise.
Enfin, les lignes directrices sur le marketing (va-t-on avoir droit à du MegaSuperSpeed USB ?) seront dévoilées une fois les caractéristiques techniques finales de l'USB 3.2 publiées.