AMD vient d'annoncer un changement important dans sa stratégie. Le père des Radeon a en effet décidé de renégocier son accord avec GlobalFoundries afin de pouvoir se fournir chez la concurrence pour la production de certaines puces.
En 2008, AMD se séparait de ses usines de fabrication de puces pour tenter de se remettre en selle. Une séparation qui donnera naissance à The Foundry Company, désormais baptisée GlobalFoundries. Une société dans laquelle AMD ne dispose plus d'aucune part depuis 2012. Elle reste néanmoins intimement liée la firme de Sunnyvale, grâce à un accord amendé à de multiples reprises, et selon lequel AMD garantit un volume minimum de production de puces à son partenaire, avec même une exclusivité sur certains produits.
Les liens se desserrent
Au fil des années, AMD a cherché à prendre progressivement ses distances avec GlobalFoundries, l'accord initialement signé lui coûtant très cher. En 2012 par exemple, la firme de Sunnyvale a dû verser 320 millions de dollars de pénalités à son partenaire, pour avoir commandé moins de puces que ce que leur contrat prévoyait.
Toujours en 2012, AMD avait également négocié âprement afin de rompre la clause lui imposant de faire fabriquer ses APU en 28 nm dans les usines de GlobalFoundries. Coût total de la manœuvre : plus de 700 millions de dollars. Depuis, d'autres amendements à cet accord ont été signés, notamment pour régler des questions de prix des puces produites.
Un nouvel accord plus flexible, mais coûteux
Cette semaine, AMD a annoncé la signature d'un nouvel amendement à son contrat le liant avec GlobalFoundries. Celui-ci couvre une période s'étalant jusqu'à fin 2020 et pose les bases de la collaboration entre les deux sociétés dans le cadre de la production de puces gravées en 14 nm puis 7 nm. Cela passe notamment par l'abandon du principe du take or pay pour les commandes au profit de la mise en place d'objectifs d'achats moins élevés avec un prix par wafer fixé pour 2016 et révisable chaque année.
Le point clé de ce nouveau contrat est qu'il permet à AMD « d'avoir la flexibilité de faire fabriquer certains produits chez un autre fournisseur ». En contrepartie, le père des Radeon devra rémunérer GlobalFoundries pour chaque wafer produit chez un de ses concurrents (TSMC ou Samsung par exemple), une clause qui vise très certainement les APU pour consoles de salon, ceux-ci ayant été confiés à TSMC. En plus de cela, AMD devra verser 100 millions de dollars à son partenaire pour valider cet accord.
Les frais ne s'arrêtent pas là. AMD doit fournir à une filiale de Mubadala, le fonds d'investissement souverain d'Abou Dabi propriétaire de GlobalFoundries, un mandat d'achat pour 75 millions d'actions AMD au prix de 5,98 dollars pièce. Cela représente environ 9 % de son capital actuel, à un prix près de 20 % inférieur à son cours du jour. Il est à noter que Mubadala ne pourra pas exercer cette option si elle lui permet de dépasser le seuil de 20 % du capital d'AMD.
Au prochain trimestre, AMD prévoit donc d'inscrire une charge exceptionnelle de 335 millions de dollars à ses résultats, correspondant au paiement promis et aux options émises.