En croissance constante depuis 2008 et le succès des smartphones, la consommation d'internet sur mobile augmente à un tel point qu'elle pourrait représenter un quart du trafic internet total d'ici moins de deux ans. Dans certains pays, où le taux de pénétration des lignes fixes et des PC est encore faible, l'internet mobile est même déjà majeur.
L'internet mobile rattrape le fixe
Selon un document de la société d'investissement Kleiner Perkins Caufield & Byers et basé sur diverses sources, l'internet mobile représente d'ores et déjà 15 % du trafic internet dans le monde. Un taux qui devrait cette année atteindre voire dépasser les 20 % et donc les 25 % en 2014 si la courbe constatée ces dernières années reste stable.
Ces taux sont impressionnants quand on sait qu'en 2009, moins d'un pour cent du trafic était issu du mobile. Mais ces quatre dernières années, des centaines de millions de smartphones ont été vendus, et de nombreux pays ont développé leurs réseaux 3G voire 4G. A contrario, hormis dans une poignée de pays, les réseaux fixes n'ont pas évolué à la même vitesse.
La Chine déjà ultra mobiconnectée
Du fait de cette forte évolution de ces dernières années, certains pays affichent déjà un niveau d'utilisation d'internet mobile égal voire supérieur à celui du réseau fixe. La Chine par exemple, compte un peu moins de 600 millions d'internautes, soit près de la moitié de sa population. Le pays compte surtout 1,1 milliard d'utilisateurs de mobiles, dont plus de 420 millions surfent sur internet avec leur appareil. On comprend dès lors que le pays le plus peuplé du monde surfe en majorité via un téléphone que par un ordinateur, que ce soit pour une raison de coût ou d'infrastructure.
La Corée aussi
L'étude indique que la Corée n'est pas en reste, tout du moins en matière de recherche sur internet. Le site Naver, l'équivalent de Google en Corée du Sud et propriété de NHN, a ainsi récemment remarqué que les recherches via mobile ont surpassé celles réalisées à partir d'un PC. Il faut dire que dans ce pays, sl les connexions internet fixe sont très développées (et rapides), il en est de même pour le mobile, la 4G (LTE) y est d'ailleurs démocratisée avec plus de 7 millions d'abonnés chez SK Telecom, l'opérateur numéro un au pays du matin calme.
L'internet mobile, déjà capital pour Facebook et Groupon
Cette évolution vers l'internet mobile n'est cependant pas si surprenante. Si l'on suit les bilans financiers de nombreuses sociétés du web, nous savons que les smartphones ont aujourd'hui un poids considérable dans leurs résultats. Si l'on exclut les sociétés exclusivement tournées vers le mobile, d'autres start-ups, parties du PC, misent désormais leur futur dans l'internet mobile. C'est le cas de Facebook, qui compte 1,11 milliard d'utilisateurs, dont 67 % sur mobile (soit 751 millions de comptes), et surtout, 189 millions vont sur Facebook exclusivement sur mobile. Un nombre qui a plus que doublé en un an et qui devrait rapidement devenir essentiel pour le réseau social. Désormais, 30 % de ses revenus sont d'ailleurs tirés du mobile.
Facebook n'est cependant la seule société concernée par ce phénomène. KPCB prend pour exemple Groupon, le spécialiste des achats groupés. Aujourd'hui, 45 % de ses ventes en Amérique du Nord sont désormais réalisées via mobile. Ce taux était de 14 % il y a à peine deux ans. Preuve de l'explosion du phénomène et de l'importance évidente de ses clients passant par téléphone.
D'autres exemples n'ont pas été cités par KPCB mais auraient très bien pu l'être. Les sociétés de streaming audio telles que Deezer et Spotify basent ainsi leur modèle d'affaires sur le mobile bien plus que sur le fixe. Nous pourrions en dire de même pour la plupart des réseaux sociaux, les cybermarchands, les sites de petites annonces, la presse, etc.
Notez qu'en France, selon une récente étude de Médiamétrie, l'internet mobile concerne déjà 24 millions de citoyens, soit 45 % des personnes âgées de plus de 11 ans. Un pourcentage très élevé sachant qu'à peine 70 % des Français sont des internautes. Si la plupart des mobinautes surfent aussi en exploitant une ligne fixe, il ne serait pas étonnant que d'ici quelques années, les lignes mobiles soient exclusivement utilisées pour surfer. D'autant plus avec l'essor de la 4G et les difficultés de la fibre optique à atteindre les territoires les moins denses.