Autant vous prévenir tout de suite, cette Critique Geek ne va pas être comme les autres. En effet, en allant voir Fast & Furious 6 cette semaine, rien ne nous prédestinait à écrire ce qui suit. Et pourtant, sans trop savoir pourquoi, il fallait que ce soit fait. Sans doute une manière pour nous de chercher à comprendre ce que l'on pouvait bien trouver à cette saga qui n'a rien à voir avec nos amusements technologiques quotidiens.
Sur PC INpact, la règle est au « nous ». Une habitude rédactionnelle qui va souffrir d'une exception le temps d'une chronique tant elle me semble personnelle. Car non, je ne voue aucun culte aux voitures. Pour tout vous avouer, je n'ai même pas le permis (bien que ma moitié me presse chaque jour un peu plus de sauter le pas).
J'ai toujours apprécié me déplacer à pied et je suis un tel danger public via ce mode de transport pourtant assez basique que je m'imagine mal avec un moteur et un engin de plus d'une tonne sous ma responsabilité.
On peut se foutre complètement des voitures et être accroc à Fast & Furious
Puis j'ai beau aimer mettre mes mains dans le cambouis, je préfère que ce soit en cherchant à comprendre du code, des architectures, des choix d'ingénieur un peu fous ou tout simplement mes semblables. Diplômé en électrotechnique, j'ai un temps voué une passion à cette matière non pas pour sa partie mécanique (mon 11/20 au BAC en atteste), mais plutôt à tout le reste.
Autant dire que ce qui m'a attiré au départ dans la saga Fast & Furious, c'était les filles en mini-jupe et la promesse d'une bonne tranche d'action facile. C'était en 2001, ma première année sur PC INpact, j'avais 18 ans.
Je n'ai jamais compris pourquoi j'allais assez mécaniquement voir chaque nouvel épisode. Pour tout avouer, j'avais été assez peu emballé par les deux premiers opus, mais la reprise en main de Justin Lin avec Tokyo Drift en 2006 m'a marqué. Sans doute le choix du Japon, le retour de Vin Diesel en scène de fin ou la mort de Han (Sung Kang) que j'avais apprécié pendant les 104 minutes de ce film.
C'est d'autant plus étrange qu'il a globalement été assez mal noté à l'époque (2,2 sur Allociné et 5,7 sur IMDb) et qu'il a sans doute été le moins vu des cinq : 842 000 entrées en France seulement.
De Tokyo Drift à Fast & Furious 6 : une page se tourne
Depuis, sentant que l'on cherchait à me faire dérouler une pelote de laine pour me mener au bout d'une histoire imaginée de longue date. Je continuais donc à enchaîner les épisodes à un rythme plutôt lent (un film tous les 2 ou 3 ans). On a tout d'abord eu droit à un retour en arrière de quelques années dans l'histoire : Dom et Brian se retrouvent pour venger la mort de Letty (F&F 4 - 2009) puis doivent s'enfuir et rencontrent l'agent Hobbs qui n'est autre que Dwayne Douglas Johnson aka The Rock (F&F 5 - 2011).
Avec Dwayne, tout est dans le sourcil
Une fois encore, je me retrouve attaché à ce nouveau personnage qui sonne pourtant comme une double débauche de muscles tant Vin Diesel est déjà plutôt du genre bien bâti.
Mais que voulez-vous, lorsque l'on a passé une partie de ses années devant RTL9 avec des amis à brailler devant les matchs de la WWE on devient une petite chose sensible. Dès la première bande-annonce de Fast & Furious 6 et l'évocation d'un retour potentiel de Letty, j'imaginais que la boucle allait enfin être bouclée.
L'évolution des personnages, l'histoire que l'on me racontait depuis plusieurs années allait enfin prendre fin dans une apothéose que je n'osais imaginer :
Et la promesse semble tenue dès les premières minutes du film. En effet, tout commence par un mini-clip qui nous propose un retour en arrière sur l'ensemble des épisodes précédents, comme un signe que tout ce qui avait commencé avec la mort de Letty allait finir ce soir. Mais sans vouloir vous dévoiler quoi que ce soit : ne rêvez pas. Fast & Furious 7 est déjà prévu.
Il faut dire qu'après le résultat catastrophique de Tokyo Drift, les chiffres ont été bien meilleurs : rien qu'en France F&F 4 a comptabilisé près de 1,8 million d'entrées, contre un peu plus de 2,5 millions pour F&F 5. Il sera intéressant de voir si le record est battu cette fois, ce qui n'est pas gagné étant donné la forte concurrence de cette fin mai et des semaines à venir (Gatsby le Magnifique, Only God Forgives, Very Bad Trip 3, After Earth, Star Trek Into Darkness...). Cela n'a pas empêché la salle d'être pleine et les premiers scores d'être plutôt bons : 1,5 million d'entrées la première semaine.
Un film de plus de deux heures qui ne vous laisse pas une seconde...
Le film reprend bien entendu les ingrédients de la saga, à un rythme qui ne faiblit pas pendant 130 minutes. Si l'action d'un Iron Man 3 se ralentit parfois pour plaire à un large public, le nombre d'explosions, de voitures qui volent dans le décor ou qui finissent écrasées à coup de tank est ici assez équitablement réparti. Il en est de même pour les légères pointes d'humour, le tout sur un fond de musique qui pulse juste ce qu'il faut.
Cela n'empêche pas l'intrigue d'être parfois surprenante, les personnages de donner un peu plus (mais parfois pas assez) à découvrir que des tas de muscles ou de grosses vannes à moitié drôles... c'est finalement sans doute cela qui me plaît tant finalement. Car Fast & Furious est un peu à l'image du personnage de Dom (Vin Diesel).
Derrière cette débauche de « Pan Pan Boum Boum » et autres pépés qui se trémoussent, mais qui ne sauveraient pas la moitié des films américains qui peuvent arriver sur les écrans chaque année, on trouve dans le fond la mise en avant de valeurs qui peuvent nous toucher, des personnages qui peuvent nous ressembler et la recherche d'une sérénité que l'on ne connaîtra sans doute jamais.
Certes, il ne faut pas aller voir un tel film pour se lancer dans une réflexion philosophique (le BAC est fait pour ça), tout cela n'est surtout que de l'action bien envoyée, mais l'on apprécie sans doute de retrouver de manière récurrente cette famille, ce casting qui n'a quasiment pas changé en 10 ans :
Pas de placement produit geek, mais parfois trop de sentimentalisme dégoulinant
Le geek appréciera aussi un truc tout bête : il y a tellement de placement de marques de voiture auxquels on ne prête pas attention qu'on nous épargne les recherches stupides sur Bing, les appels en visio via Skype et autres machines Apple à tout va. Il y a une salle remplie de PC, et pas la moindre marque visible, pas le moindre logo. Reposant.
Le tout souffre néanmoins des défauts du genre. Oui, c'est parfois bien trop mielleux, notamment lorsque tout le monde est heureux et prononce les grâces à table. Il est aussi peu probable de s'en sortir si un jour vous sautez d'un tank au-dessus de l'autoroute ou si vous affrontez un avion en feu sur le toit d'une voiture.
Si vous pensez à cette vidéo, c'est normal
Oui, la moitié de ce qui se passe n'est pas plus vraisemblable que l'existence d'un scientifique qui s'énerve en vert et finit par éclater un demi-Dieu sur le sol du salon de Tony Stark... mais ça passe, et ça détend. Même notre geekette de service (qui n'est pas plus adepte des grosses voitures que des brindilles en mini jupe) a passé un bon moment.
Une scène de fin qui vous donne envie d'être déjà en 2014
Je ne sais pas si, tout comme moi, vous arrivez à vous complaire dans le monde et l'histoire de la saga Fast & Furious (les commentaires sont après tout là pour ça), mais si c'est le cas : foncez.
Outre la fin d'une partie de l'histoire de cette fine équipe, ce sixième opus prépare l'arrivée du prochain par une scène bonus qui est à l'image de sa réalisation : rapide, bourrin mais efficace. Quelque chose nous dit d'ailleurs que les adeptes d'Expendables devraient aussi y trouver leur compte.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, Fast & Furious 6 récolte une note de 4,4 chez Allociné et de 7,7 chez IMDb. Il sera disponible le 24 septembre en Blu-ray et en DVD.