Les récents mouvements en matière de mobilité soulèvent des questions originales au sujet de l’avenir de Microsoft. Alors que le rapprochement très net avec Nokia et l’annonce de la Surface soulignaient justement cette nouvelle voie, Steve Ballmer en personne a confirmé que Microsoft pourrait être « un peu différent » dans le futur.
Comment la firme de Redmond va-t-elle évoluer ? La question devient de plus en plus sérieuse au fur et à mesure que les signes de changements se multiplient. L’orientation mobile de la société est désormais très visible, au point d’avoir forgé Windows 8 avec les tablettes à l’esprit.
Dans une interview accordée au Seattle Times, Steve Ballmer, PDG de Microsoft, a donné quelques pistes. Une phrase en particulier sonne comme l’écho d’un nouveau chapitre pour l’entreprise : « Je pense que si vous regardez plus avant, notre principale activité sera le logiciel, mais vous penserez davantage à nous comme une société d’appareils et de services ».
Deux informations sont contenues dans cette réponse-clé. Par appareils, Ballmer ne parle pas des périphériques déjà produits depuis des années : souris, claviers et webcams. Le PDG désigne ici les smartphones et tablettes, un mouvement amorcé autant par le rapprochement avec Nokia que l’annonce de la tablette. L’autre terme crucial employé est « services ». Ballmer aurait pu parler de logiciels, mais il s’agit bien là d’un autre virage : compte Microsoft, Xbox Music, SkyDrive, Office Web Apps et ainsi de suite seront les pierres angulaires du nouveau Microsoft. Il s'agit dans tous les cas d'une rupture assumée avec le passé d'une entreprise qui s'est toujours focalisée sur le logiciel jusqu'à présent
Seulement voilà, si l’évolution vers une société davantage tournée vers les services est prévisible, l’aspect matériel sera plus délicat à négocier. Le rapprochement avec Nokia produit déjà des smartphones avantagés par des exclusivités sur le parc d’applications. Avec la Surface, Microsoft se retrouve directement concurrent avec ses propres partenaires, comme on a pu le voir avec la réaction d'Acer. Ballmer a d’ailleurs cherché à apaiser l’impact de ses propres paroles : « Cela ne signifie pas que nous devrons construire chaque appareil. Je ne veux que vous sautiez à cette conclusion. Nous aurons des partenaires qui produiront des appareils avec nos logiciels et nos services… Nous serons un leader dans ce domaine ».
Le PDG reconnaît que la route est encore longue. Il rappelle ainsi que Windows 8 est un défi « plus grand » que ne l’avait été Windows 95 il y a 17 ans. Il reconnaît également que Microsoft est un « un tout petit joueur » dans la cour des smartphones. Les prochains mois vont donc être particulièrement décisifs pour Microsoft.