Comme annoncé le mois dernier, IBM va de nouveau réduire son personnel dans sa filiale française. 689 personnes sont ainsi concernées pour cette année, et plusieurs centaines devraient suivre en 2014. IBM France devrait compter entre 8 000 et 9 000 employés l'an prochain, contre plus de 32 000 dans les années 1990. Un amaigrissement qui n'est pas prêt de s'arrêter selon la CGT, tant la politique d'IBM tend vers le moins d'employés possible.
IBM France.
Un PSE et une forte mobilité
« Ils ont décidé de supprimer 689 postes d'ici le mois de septembre via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). À cela s'ajoutent 129 postes soumis à une obligation de mobilité, c'est-à-dire des gens qui sont à Marseille, par exemple, à qui on va demander d'aller à Lille » a déclaré Gérard Chameau, délégué central CFDT, à l'AFP.
La nouvelle a été dévoilée hier lors du Comité Central d'Entreprise (CCE) prévu depuis un moment. Ces suppressions d'emplois ne doivent pas passer dans un premier temps par du licenciement sec. Mais pour les syndicats, les employés ont de grandes chances de refuser les offres proposées par la société. Ce qui pourrait forcer l'entreprise à licencier par la contrainte, sans passer par divers aménagements. Les consultants et les chefs de projet seront particulièrement visés, sans compter ceux travaillant dans les branches marketing, RH, finance, etc.
« Les salariés d’IBM vivent dans la hantise de perdre leur poste »
Pour la CGT, ces licenciements n'ont certainement rien de surprenant. Le 22 avril dernier, le syndicat montrait déjà son agacement face à cet énième plan de départs. « Il n’est pas concevable de subir ces purges patronales, alors que les résultats économiques sont bons, les bénéfices en augmentation, et que la plupart des salariés IBM sont confrontés à des surcharges de travail et à des risques psychosociaux aggravés » résumait la CGT.
Le syndicat affirmait ainsi que ces futurs départs n'avaient rien d'une surprise. Il faut dire que IBM licencie depuis plus de 20 ans sans vraiment discontinuer. De 32 500 postes en 1992, il n'en reste plus que 9 000 environ à ce jour selon le CGT. Et les méthodes d'IBM France pour mettre en place une telle cure d'amaigrissement sont loin de plaire au syndicat. Ce dernier indique ainsi que l'an passé, la société a bizarrement connu une explosion de licenciements pour faute grave, ceci sans compter les harcèlements, les surcharges de travail, et même les suicides.
« Les salariés d’IBM vivent dans la hantise de perdre leur poste et de devoir essayer d’en retrouver un par eux-mêmes, alors que tous les services sont en décroissance » regrette la CGT. « Maintenant la crainte sur le poste est devenue une crainte sur l’emploi. De plus, beaucoup subissent des pressions qui font craquer, les burnouts continuent, les arrêts maladie croissent. C’est la conséquence de la gestion des ressources humaines par le stress. Et le pire existe chez IBM : plusieurs suicides ces derniers temps font l’objet d’enquêtes CHSCT. »
Un nouveau Comité Central d'Entreprise aura lieu le 24 juillet prochain. Les derniers détails devraient alors y être dévoilés.