Seuls 25 % des Français sont prêts à payer pour de meilleurs débits mobiles

Un problème d'usages ?

Dans une récente étude du cabinet Deloitte portant sur l'usage des PC, des tablettes et des smartphones dans une dizaine de pays développés, une donnée a de quoi donner des sueurs froides aux opérateurs mobiles : les Français sont bien moins enclins que leurs voisins européens à ouvrir leur portefeuille pour obtenir des débits plus élevés. 

Bouygues Telecom 4G

Les opérateurs dépensent beaucoup pour la 4G. Des investissements qui rapporteront ? 

En Corée, de fortes baisses de prix pour attirer les clients 

Pour les trois grands opérateurs mobiles, la 4G (LTE) est capitale à leurs yeux. Le très haut débit mobile représente le meilleur moyen d'augmenter leurs marges, alors que ces dernières ont été mise à mal par l'arrivée de Free Mobile. Mais pour que la 4G ait un réel effet sur les finances, il faut bien que les clients acceptent de payer quelques euros de plus pour obtenir de tels débits.

 

En Corée du Sud, où la 4G est déployée depuis 2011, les opérateurs locaux ont réussi à attirer massivement la population vers le très haut débit mobile, mais non sans concession. ABI Research, en octobre 2012, expliquait ainsi qu' « en Corée du Sud, SK Telecom a réduit ses prix de la 4G pour rester compétitif. Leur "plan LTE 62" (NDLR : 62 pour 62 000 wons), utilisé pour les smartphones au prix de 55 $ pour 3 Go de données, a vu son quota de téléchargements mensuels être augmenté à 5 Go. »


Et lors du dernier Mobile World Congress de Barcelone, les opérateurs sud-coréens ont tenu à avertir leurs homologues européens : « En Corée, il y a une folie des données. Nous avons une demande sans précédent. Nous ne pouvons pas y faire face. Mais le problème que nous avons, c'est que les clients ne sont pas disposés à payer suffisamment » expliquait Suk-Chae Lee, dirigeant de KT Corp. Jae W Byun, directeur  technique chez SK Telecom, rajouta pour sa part que les gains étaient bien faibles au regard des investissements réalisés pour déployer la 4G : « Nous avons vu une augmentation moyenne du chiffre d'affaires d'environ 13 $ par utilisateur par rapport à la 3G. Donc, il y a de l'argent, mais cela peut ne pas être suffisant pour justifier l'énorme investissement nécessaire pour la LTE. »

« De vraies interrogations sur le potentiel (...) à augmenter leurs tarifs pour la 4G » 

Le cabinet Deloitte explique pour sa part que seuls 25 % des Français sont prêts à payer plus pour surfer plus (et mieux). Un pourcentage assez faible dès lors qu'ils sont près de la moitié dans cette position en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. « Un quart, c'est un premier pas, qui reste cependant limité. Cela soulève de vraies interrogations sur le potentiel des opérateurs mobiles à augmenter leurs tarifs pour la 4G » a commenté ce matin lors de la présentation officielle de l'étude Ariane Bucaille, associée et responsable du secteur télécoms, médias, technologies chez Deloitte.


Ce taux de 25 % n'est toutefois pas étonnant. Contrairement à de nombreux étrangers, les Français préfèrent largement leur ligne fixe à leur ligne internet mobile. Cette dernière est ainsi appréciée par seulement 18 % des Français sondés, soit le taux le plus bas de tous les pays interrogés, alors que les Espagnols sont 40 % à répondre positivement. Et les Sud-Coréens sont même les seuls à préférer leurs lignes mobiles à leurs lignes fixes, ceci malgré le succès de la fibre optique dans cette contrée. Cette autre statistique concernant le goût des Français pour l'accès à internet mobile a de quoi donner des sueurs froides aux opérateurs mobiles, qui ont donc tout intérêt à communiquer massivement sur le sujet et à mieux vendre le très haut débit mobile s'ils souhaitent réaliser des marges intéressantes.


Enfin, l'étude Deloitte montre que les Français s'équipent de plus en plus, que ce soit en PC portables avec 76 % des foyers (67 % en 2011), en smartphone avec 55 % des foyers (36 %), en tablettes tactiles (29 % contre 8 %) et en liseuses de livres électroniques (11 % contre 3 %).

 

Les 10 pays développés étudiés dans l'étude du cabinet étaient la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Norvège, le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis et l'Australie. Les questions ont été posées à près de 20 000 personnes différentes entre novembre 2012 et février 2013.



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