Très critiquée par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, notamment pour son manque de développement de l'offre légale, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet vient de répondre à l'instant à la ministre. Marie-Françoise Marais, la présidente de l'Hadopi, « rappelle que l'action de l'institution en matière d'encouragement à l'offre légale ne peut être jugée qu'au regard des outils prévus par la loi ». Une manière détournée pour l'autorité de demander des financements supplémentaires et justifier son existence ?
Marie-Françoise Marais.
L'opposition entre l'Hadopi et Aurélie Filippetti passe un nouveau cap ce vendredi. Alors qu'hier nous apprenions qu'un premier abonné Internet Hadopisé était condamné à une amende de 150 €, la ministre a aussitôt réagi en se moquant de la Haute Autorité, notamment sur deux points cruciaux : ses moyens importants (plusieurs millions d'euros par an) pour des résultats très limités, et son faible développement de l'offre légale.
Concernant ce dernier volet, la Présidente de l’Hadopi a donc tenu à s'expliquer via un communiqué de presse officiel. Elle précise ainsi qu'en « matière d'encouragement à l'offre légale ces outils sont particulièrement rigides et limités ». La Haute Autorité s'estime ainsi « aucunement » responsable des faibles résultats en la matière.
Mettant en avant son label PUR et les 62 plateformes en bénéficiant, l'Hadopi oublie toutefois qu'elle n'a toujours pas rempli ses objectifs légaux ou acceptés, tels la labellisation des moyens de sécurisation, le chantier de l'open data, l'évaluation des coûts de la lutte anti-piratage ou encore les armes anti-streaming et anti-téléchargement direct. Sans même parler du développement de l'offre légale, l'Hadopi a donc de nombreux chantiers sur les bras.
L'Hadopi estime de plus qu'elle « n’a pas ménagé ses efforts dans la médiation entre les ayants droit et les plateformes de diffusion, permettant de résoudre un certain nombre de difficultés qui faisaient obstacle au développement des offres musicales en ligne ».
Cela reste toutefois insuffisant aux yeux d'Aurélie Filippetti, qui pourrait bien raboter le budget 2013 de la Hadopi, même si le mystère demeure sur ce point.