Les agents de la Hadopi, dont la suppression est préconisée par Pierre Lescure, craignent pour leur travail. Ces derniers viennent en effet d’interpeller la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, afin que le gouvernement leur offre des gages de maintien de leurs emplois.
On le sait, Pierre Lescure a recommandé au gouvernement de rayer la Hadopi de la carte des autorités administratives françaises. Mais pour l’ensemble des agents qui travaillent Rue du Texel (71 agents budgétés pour 2013, 65 dans la pratique selon les représentants du personnel de la Hadopi, tous les postes n'étant pas pourvus), cette réforme à venir est vue d’un très mauvais œil. Et pour cause : elle pourrait tout simplement signifier la mise à la porte de certains d’entre eux...
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, les représentants du personnel et de la section syndicale CGT-Culture de la Hadopi viennent ainsi d’en appeler à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, afin d’inciter cette dernière à « prendre position sans attendre et sans ambiguïté sur le sort de l’ensemble des agents de la Haute autorité ». L’objectif ? Que la locataire de la Rue de Valois s’engage à « garantir sans réserve leur maintien et leur transfert, le cas échéant, dans le cadre de cette réforme ». En clair, que tous les agents travaillant actuellement Rue du Texel puissent conserver leur job, quelles que soit les mesures finalement retenues par l’exécutif.
À défaut de sécurisation...
Ces représentants du personnel de la Hadopi évoquent ainsi « le caractère éminemment social de cette réforme dont la réussite ne peut se faire au détriment de [leurs] emplois ». D’après eux, le gouvernement doit « prendre ses responsabilités sur le sort de ces agents de la fonction publique ». Le communiqué ne brosse toutefois pas l’exécutif dans le sens du poil... Ce dernier est en effet accusé de s’être « prononcé sur le contenu du rapport [Lescure, ndlr] sans manifester de reconnaissance à l’égard du travail des agents de l’Hadopi, et sans mentionner leur avenir dans l’hypothèse de ce transfert ». Certains pourront ainsi se souvenir de cette phrase prononcée par Aurélie Filippetti en août dernier : « Sur le plan financier, 12 millions d'euros annuels et 60 agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails ».
En ces temps menaçants, les représentants du personnel de la Hadopi ne manquent pas d’éloges à l’égard de la qualité de leur propre travail. D’après eux, « les compétences acquises et l’expertise de l’ensemble des agents publics de l’Hadopi sont inégalées et particulièrement indispensables pour la poursuite du travail engagé dont le rapport propose le transfert des compétences au CSA ».
Rappelons enfin que si certains emplois pourraient potentiellement sauter du fait d’une suppression de la Hadopi, tous ne seraient pas concernés. La mission sur l’Acte II de l’exception culturelle préconise en effet de maintenir l’actuelle Commission de protection des droits au sein du CSA, qui hériterait ainsi (entre autres) des compétences de la Hadopi. Le rapport Lescure le prévoit d’ailleurs noir sur blanc : « Les services de l’Hadopi chargés de mettre en oeuvre la réponse graduée (recueil des signalements, identification des abonnés, envoi des recommandations) seraient transférés au CSA ». Selon les représentants du personnel de la Hadopi, 24 agents travaillent actuellement au sein de la CPD.