Après son bilan du premier trimestre, le SNEP vient de livrer son bilan des six premiers mois de l'année. Le Syndicat national de l'édition phonographique indique ainsi que le marché global de la musique continue de baisser en France en chiffre d'affaires (-8,9 %), ceci malgré la croissance du marché numérique. Ce dernier représente désormais 30 % du secteur de la musique, contre 28 % au premier trimestre 2012, 23 % il y a un an et 18 % au premier trimestre 2010.
Le numérique tarde à compenser le physique
Avec 205,7 millions d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre 2012, en baisse de 8,9 %, le marché de la musique en France continue de régresser, même si cela ne signifie pas pour autant que les ventes ainsi que les bénéfices réalisés sont, eux, en chute.
Le marché physique, principalement représenté par les ventes de CD, perd encore 16,7 % de sa valeur, avec 143,9 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit près de 29 millions de moins qu'en 2011. Le marché numérique, pour sa part, progresse à un niveau équivalent en pourcentage (+16,3 %), mais beaucoup moins en valeur (+8,6 millions), du fait de sa base plus faible.
Le streaming et le téléchargement légal à la fête
Selon le SNEP, du côté du numérique, tous les différents moyens de ventes sont dans le vert, hormis le secteur de la téléphonie mobile (sonneries, etc.). Que ce soit le téléchargement direct via Internet (+19,9 %), le streaming gratuit financé par la publicité (+32 %) ou encore les offres légales par abonnement (+23,5 %), tous augmentent. Résultat, la part du mobile, pourtant majoritaire il y a quelques années, s'écroule.
Toujours concernant le numérique, le syndicat précise qu'il s'est écoulé lors du premier trimestre uniquement via les téléchargements internet pour 14,444 millions d'euros de singles (+21,6 %) et 15,378 millions d'euros d'albums (+20,9 %), en sus d'autres types de ventes (vidéomusicales, etc.). Au total, le téléchargement par Internet a généré 32,730 millions d'euros supplémentaires, contre 24,244 millions pour le streaming et les abonnements. Le premier a d'ailleurs rapporté quasi 9 millions d'euros, tandis que le second 15,245 millions d'euros.
iTunes, Deezer, et les autres
Autre statistique intéressante, nous apprenons qu'iTunes est le site n°1 en France en terme d'audience avec à lui seul 50 % des visites des sites audio en juin dernier. Deezer suit de près avec 34 % des visites. Spotify clôt le top 3 avec seulement 6 % des visites, devant Virgin Méga (4 %), Starzik (3 %) et d'autres sites (3 %). Les trois premiers concentrent donc 90 % des visites. Il faudrait toutefois savoir si les logiciels sont aussi pris en compte, ce qui pourrait changer la donne pour bien des services.
Du côté des sites de vidéos, l'écart est encore plus important avec 74 % des visites pour YouTube et Vevo, contre 24 % pour Dailymotion et donc seulement 2 % pour les autres services. Il ne s'agit cependant ici que de visites et non d'une quelconque consommation. Cela montre toutefois l'importance de ces sites dans le paysage français.
Le P2P en hausse, une première depuis plus de deux ans
Autre point intéressant, pour la première fois depuis fin 2009, le nombre de visiteurs uniques de sites P2P a augmenté lors de ces derniers mois. De 4,131 millions d'internautes en décembre 2011, la France est passée à 4,277 millions de visiteurs en juin dernier. Des chiffres bien loin des plus de 6,5 millions d'internautes en 2009. Là encore, cela ne préfigure pas forcément de l'utilisation des logiciels P2P, ni des autres types de téléchargement et d'accès illégal. Qui plus est, certains visitent des sites de P2P à des fins légales.
Le SNEP croit encore au CNM
Enfin, il est étonnant de voir que le CNM (Centre National de la Musique) fait parti des priorités du SNEP, alors que la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a pourtant enterré le projet voulu par Nicolas Sarkozy. La Mission Lescure fait d'ailleurs elle aussi partie des priorités du syndicat.