Le réseau internet syrien n'est pas le seul à souffrir. À moins d'un mois des nouvelles élections, et afin d'éviter les troubles de l'année 2009, l'Iran resserre la vis sur son réseau. Ce dernier est ainsi beaucoup plus lent, et certains services sont tout bonnement indisponibles.
Le réseau est « dans le coma »
Ces dernières années, l'Iran s'est créé une solide réputation sur Internet. Il faut dire que la Perse s'est illustrée de nombreuses fois avec des actions pour le moins radicales. Le pays a ainsi dans le passé bloqué YouTube, Gmail, Google (le moteur de recherche), ou encore Facebook. Il a de plus développé (ou songé à développer) ses propres outils tels que des équivalents à Gmail et à Google Earth. Le territoire dirigé par Mahmoud Ahmadinejad pour quelques semaines encore s'est de plus attaqué aux VPN en début d'année, de même qu'à TOR il y a deux ans.
À l'approche des élections du 14 juin, l'étau s'est resserré comme jamais en Iran. Selon le site local Ghanoon, cité par l'AFP, et confirmé par Reuters et Al Jazeera, le réseau Internet iranien est désormais « dans le coma ». Les sites sont parfois d'une lenteur extrême quand ils ne sont pas tout simplement indisponibles, et tous les VPN sont inutilisables.
Internet, souffre-douleur d'une opposition interne
Selon le site d'opposition NCR-Iran.org, Skype, Gtalk et Oovoo (un service de discussion vidéo) sont inutilisables, les débits se sont écroulés et les réseaux sociaux sont censurés. Le site précise que plusieurs cybercafés ont été fermés dans le pays, notamment la petite ville de Bojnourd. NCR-Iran rajoute que dimanche dernier, des agents du gouvernement ont pris le contrôle du Centre de Recherche de Technologie et d'Information, centre qui permet justement de contrôler le Web iranien. Ce centre, lié au Guide suprême Ali Khamenei, aurait tenté de filtrer des sites de Esfandiar Rahim Mashaei, le successeur désigné d'Ahmadinejad, ce dernier étant en opposition avec le Guide suprême.
D'après l'AFP, les autorités iraniennes ont démenti être à l'origine de la lenteur du réseau. « Beaucoup de paramètres entrent en considération pour la rapidité d'internet mais la proximité des élections n'en est pas un » a ainsi affirmé le ministre adjoint des Télécommunications, Ali Hakim Javadi.
Pour le moment, malgré certains problèmes, le réseau Internet iranien fonctionne encore. Le pays, contrairement à la Syrie ces derniers jours - ou à l'Égypte il y a deux ans - n'a pas totalement coupé son réseau. Les données de Google montrent que la consommation de ses services n'a pas spécifiquemet diminué ces derniers jours en Iran. Tout du moins pour les services accessibles. YouTube et Blogger restent indisponibles depuis plusieurs années.