La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a vivement réagi à la nouvelle du tout premier abonné internet Hadopisé trois fois et condamné à 150 € d'amende. Aurélie Filippetti a estimé qu'il y avait une « disproportion entre les moyens énormes de la Hadopi et le résultat concret ». Pour elle, la véritable solution au problème du téléchargement illégal reste le développement de l'offre légale.
Photo officielle du site du gouvernement.
Un constat accablant selon la ministre
Une seule et unique condamnation, quelques dizaines de dossiers transmis au juge, le tout pour des millions d'euros dépensés chaque année. Pour la ministre, il y a un problème d'efficacité, ceci alors que la Haute autorité estimait justement fin août que son bilan était excellent.
« Hadopi coûte 11 millions d'euros par an, plusieurs dizaines de personnes y travaillent. Ce que je constate, c'est que la décision qui a été prise hier à Belfort, c'est 150 euros de condamnation, et c'est une première, et qu'il y a à peine 30 dossiers transmis au juge » a résumé Filippetti.
Au regard des moyens mis en œuvre, il y a donc un problème évident aux yeux de la ministre. « Il y a peut être une légère disproportion entre les moyens énormes qui ont été déployés pour Hadopi, tout le débat qu'a présidé à la constitution de cette autorité, et le résultat concret. »
Hadopi n'a pas assez développé l'offre légale
De par ces propos, la ministre rejoint l'avis de nombreux observateurs, ceci alors que le sort de la Hadopi est encore en question et que nous sommes en pleine période d'économie, de nombreux projets ayant vu leur budget raboté par cette même ministre. Le Centre National de la Musique (CNM), voulu par Nicolas Sarkozy, a même été enterré par Aurélie Filippetti, provoquant la colère des professionnels.
Dans ces conditions, cette nouvelle réaction de la ministre a tout pour mettre le feu aux poudres du secteur musical, même si la députée PS a encore rappelé hier que des solutions seront trouvées pour épauler la musique en France. Comment ? Pourquoi pas en développant l'offre légale ?
« La solution, c'est l'offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés » a-t-elle avancé. Une sorte d'iTunes par abonnement en somme. Ou une sorte de licence globale plus fermée. Pour la ministre, la Hadopi n'a d'ailleurs pas travaillé suffisamment sur ce point. Elle « n'a pas rempli sa mission, c'est-à-dire contribuer au développement de l'offre légale ».