Le gouvernement vient d’être interrogé par trois députés de l’opposition s’inquiétant de l’attribution prochaine de nouveaux noms de domaines par l’ICANN, dont l’extension pourrait être en « .vin » ou « .wine » (« vin », en anglais). Un élu va jusqu’à parler de « cyber menace » pesant sur les vignobles français.
Le député UMP Bernard Perrut vient d’adresser une question écrite au ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, afin de l’avertir de « la cyber menace qui pèse sur nos vignobles ». À l’origine de ce coup de sang : la proche attribution de nouveaux noms de domaines par l’Internet corporation for assigned names and numbers (ICANN). L’élu craint effectivement « qu'une adresse comme "beaujolais.vin" ou "bordeaux.vin" soit vendue à une personne qui n'a aucun lien avec les vins de ces régions ». En clair, il redoute que l’attributaire d’un tel nom de domaine profite de sa renommée pour induire en erreur le consommateur, par exemple en lui faisant croire qu’il achète du vin correspondant au vignoble indiqué dans l'adresse du site.
Face à ces « bouleversements à venir » dès le mois de juillet, le parlementaire du Rhône (où est notamment produit le Beaujolais) demande au gouvernement « quelles mesures il entend prendre pour faire face à des risques de détournement de notoriété et de contrefaçon » des appellations viticoles. D’après lui, « les sociétés qui vont acquérir les nouveaux noms de domaine ne cachent pas qu'elles veulent vendre les noms de domaine de second niveau aux enchères ». Bernard Perrut milite ainsi très clairement pour que tout soit mis en œuvre afin que « les sociétés qui ont déposé des dossiers pour ".vin" et ".wine" assurent une protection du secteur vitivinicole français ».
Mais ce député n’est pas le seul à s’inquiéter pour nos vignerons. En effet, Philippe Armand Martin, député UMP de la Marne, a lui aussi écrit à la ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, en vue de connaître « les mesures que le gouvernement entend mettre en oeuvre pour assurer la protection des indications géographiques protégées dans le cadre de l'élargissement des noms de domaines de premier niveau ». La semaine dernière, c’est un élu UMP du Haut-Rhin, Jean-Louis Christ, qui a interpellé la locataire de Bercy en ce sens, sans retour à ce jour.