L'hébergeur de fichiers RapidShare est sur le déclin depuis de nombreux mois. À tel point que la société se voit dans l'obligation de licencier les trois quarts de ses salariés selon l'édition suisse de 20 Minutes, repérée par TorrentFreak.
RapidShare ne veut pas subir le sort de MegaUpload
Créé en Suisse par un Allemand en 2006, RapidShare s'est rapidement fait un nom sur la Toile, en devenant un sérieux concurrent de feu MegaUpload. Lors de la disparition de ce dernier en janvier 2012 suite au raid du FBI, tous les yeux se sont rapidement tournés vers RapidShare : sera-t-il le prochain sur la liste ? Mais l'hébergeur avait rapidement réagi en affirmant ne pas s'estimer en danger. Pourquoi ? Tout simplement parce que le site tente depuis un certain temps de montrer patte blanche et de sévir envers les contenus illégaux. Une légalité confirmée par le tribunal supérieur de Hambourg en mars 2012
Depuis 2010, date à laquelle le site a décidé de changer sa politique et de charmer les ayants droit, RapidShare essaie donc de faire bonne figure. De multiples actions allant en ce sens ont ainsi été médiatisées rien qu'en 2012. Au début de l'année, la plateforme avait ainsi réduit fortement les débits des utilisateurs non inscrits. En avril, le site a proposé un manifeste de bonne conduite aux hébergeurs. Quatre mois plus tard, le concurrent de MediaFire, 4shared et Uploaded a commencé à s'en prendre aux sites de liens. Enfin, en novembre dernier, l'entreprise a mis en place un système de quota pour les fichiers publics, tout en augmentant à nouveau les débits de téléchargement pour les simples visiteurs.
Des décisions lourdes de conséquences en terme d'audience
Mais toutes ces actions n'ont pas été sans conséquence pour RapidShare. Alors qu'il aurait dû profiter de la mort de MegaUpload pour faire le plein de visiteurs et de comptes gratuits et payants, sa nouvelle politique a semble-t-il plus que refroidi les internautes. Résultat, selon les données d'Alexa, RapidShare a vu son audience se diviser par quatre. Son classement est ainsi passé de la 130e place mondiale début 2012 à la 820e position aujourd'hui en matière de visites quotidiennes.
La chute de RapidShare est toutefois surtout visible depuis novembre dernier, date à laquelle le site a mis en place sa nouvelle politique de quotas. Il a ainsi perdu la moitié de son audience en une poignée de mois. Selon Kurt Sidler, PDG de RapidShare depuis quelques semaines (et ex-PDG de Sage Suisse), les licenciements au sein de sa société sont indispensables afin de réduire les coûts. Les coupes représentent tout de même 45 employés sur 60. Néanmoins, selon Sidler, il n'est pas question que RapidShare passe l'arme à gauche, et un plan pour relancer la société est bien prévu.
L'arrivée au début du mois de Kurt Sidler en remplacement d'Alexandra Zwingli est d'ailleurs une preuve que RapidShare traverse une véritable crise. Le 3 mai, lors de son intronisation, Sidler affirmait vouloir aligner les services de RapidShare « avec les besoins et exigences des clients », tout en misant sur l'innovation et en mettant en place une nouvelle stratégie en compagnie de Zwingli. Signe que des changements sont attendus. Sidler n'a ainsi pas caché qu'une orientation vers les professionnels était prévue.