Huit personnes viennent d’être inculpées aux États-Unis pour le piratage de distributeurs automatiques de billets en utilisant des cartes prépayées volées. Leur casse numérique est l’un des plus importants jamais constaté puisqu’ils sont parvenus à récupérer quelque 45 millions de dollars.
Photo du D.O.J.
Selon les premiers éléments (l'acte d'accusation), ils ont d’abord pénétré le système informatique d’une société américaine qui gère les cartes prépayées Visa et MasterCard. Ces cartes embarquent une quantité spécifique d’argent. Elles servent à payer des employés ou, pour des associations caritatives, à distribuer de l’aide en cas de catastrophe. Les pirates ont ensuite attaqué les réseaux de la Banque Nationale de Ras Al-Khaimah aux Émirats Arabes Unis et la banque de Muscat à Oman. Leur butin numérique ? L’identification de plusieurs cartes pour lesquelles ils ont pris soin d’augmenter le solde disponible tout en effaçant les plafonds de retrait.
Ceci fait, ces précieuses données ont été diffusées à des complices répartis dans le monde pour y être recopiées sur des cartes magnétiques. Au jour dit, les complices se sont donc rendus devant ces distributeurs automatiques pour retirer le maximum d’argent possible. Le vol a alors eu lieu en deux vagues : 5 millions de dollars le 22 décembre dernier. 40 millions de dollars grâce à 36 000 transactions en 10 heures, entre le 19 et le 20 février. L’enquête s’est déroulée dans 26 pays, dont la France, la Russie, le Japon, l'Égypte, la Roumanie, le Royaume-Uni, ou encore la Colombie. La police a déjà saisi des Rolex, des voitures de luxe et des liasses de dizaines de milliers de dollars.
« Ce vol qui a été organisé pendant des mois et planifié à la minute près rappelle le hold-up du casino dans Ocean Eleven », a commenté Loretta Lynch, la procureure américaine pour le District Est de New York. « Au lieu d'utiliser des masques et des armes à feu, cette organisation cybercriminelle a utilisé des ordinateurs portables et Internet. »(le communiqué du Département de la Justice)
Photo DOJ et NYDailynews
S'ils sont reconnus coupables, les sept accusés (l'un serait mort) risquent 10 ans d'emprisonnement pour chacune des accusations de blanchiment d'argent et 7 ans et demi pour des faits d'escroquerie, outre la restitution et 250.000 dollars d'amende