Dans le cadre d’une énième procédure CADA, la Hadopi a finalement bien voulu nous communiquer ses dernières données comptables, spécialement son projet de budget pour 2013. La cure d'amaigrissement se confirme, sauf pour les rémunérations qui engloutissent désormais près de 60% de la subvention publique versée par le ministère de la Culture.
Au fil des colonnes, on apprend au passage que la Hadopi verse désormais 650 000 euros de loyers pour ses locations, essentiellement son immeuble Rue de Texel. C’est l’une des rares hausses de ce budget. En période de restriction, l’heure est en effet aux coupes budgétaires. Les principales sont inscrites dans les « Autres Services Extérieurs » qui fondent de près de 50 % par rapport à l'année précédente. Les dépenses affectées aux publications et aux relations publiques par exemple, baissent de 70,1 % (88 000 euros contre 178 000 euros).
Même cure pour les déplacements, missions et réceptions qui devront se passer de cacahuètes et de Cacolac (-50,3 %). Les frais postaux et de télécommunications subissent un dégraissange similaire à -41,8 %. Économie !
Des rémunérations de plus en plus visibles
En section recettes, la Hadopi ne peut compter que sur la subvention de 8 427 600 euros contre 11 millions d’euros en 2012 soit une baisse de 23,4 %.
Si on en revient aux charges, on remarque que cette saignée sacrificielle vise surtout sur le vernis de la Hadopi. Les rémunérations, elles, restent particulièrement bien musclées même si elles enregistrent une petite baisse de 5,1%. Les dépenses pour indemnité de présence - 152 250 euros tout de même – reculent tout aussi légèrement. Rien de méchant, 3%.
Au total, les rémunérations et charges afférentes occupent désormais près de la moitié des charges et même 60 % du montant de la subvention prévisionnelle ! À comparer, il y a trois ans, elles n'en représentaient que 35,5%. Pour 2013, la Rue de Texel a cependant consacré un déficit de 1,8 million d’euros, ce qui lui permet d’atteindre 10,26 millions d’euros de budget (voir notre actualité sur ce sujet.)
1,07 = 1
Si on résume, pour chaque denier public donné à la Hadopi, 60 centimes servent à payer les employés, 35,6 centimes servent à faire fonctionner la machine administrative (dont 7,7 centimes pour payer le loyer, 6 centimes de frais postaux/télécom et 2,9 centimes consacrés aux relations publiques). Les achats d'études absorbent enfin 5,1 centimes. Si on ne tient pas compte de l'amortissement (qui n'est pas une "dépense" à proprement parler), la Hadopi dépense en tout et pour tout 1,07 euro pour chaque euro perçu au titre de la subvention accordée par le Ministère de la Culture.