Will Wright, le créateur du SimCity original a un avis bien tranché sur le dernier opus de la série, sur lequel il n'a pas participé. Selon lui, le lancement est « inexcusable » et la politique du tout en ligne ne lui semble pas adaptée à un titre comme SimCity.
« Je me sens mal pour leur équipe »
Interrogé par nos confrères de GamesIndustry, Will Wright s'est longuement expliqué au sujet du dernier épisode de SimCity. Le créateur du jeu original n'a pas pris part au développement de ce titre, mais il n'empêche qu'il a un avis bien tranché à son sujet.
« Je me sens mal pour leur équipe. C'était prévisible, je crois même avoir prédit qu'il y aurait un gros retour de flamme avec cette histoire de DRM. Cela dit, il reste un bon jeu, j'y joue beaucoup », explique-t-il. Bien qu'il apprécie le nouveau SimCity, il comprend la frustration exprimée par les joueurs au lancement. « C'est tout simplement inexcusable de faire payer 60 dollars à quelqu'un pour un jeu auquel il ne peut pas jouer. Je comprends leur colère. Si j'étais un consommateur qui a acheté le jeu, et à qui c'était arrivé, j'aurais ressenti la même chose ».
Concernant les DRM, et la connexion obligatoire requise par de plus en plus de titres, dont SimCity, ou les rumeurs sur la future Xbox, qui nécessiterait elle aussi un accès à internet, son avis est tout de même plus mitigé. Selon lui, « les gens ne s'en préoccupent seulement quand ça ne marche pas », justement, dans SimCity, nous avons vu ce que cela donnait. « Si vous ne pouvez pas jouer dans l'avion par exemple, cela peut poser problème. Mais il y a aussi une question de perception. Je ne m'attends pas à pouvoir jouer à World of Warcraft dans l'avion, parce que ce jeu a besoin d'être jouable sur le réseau. SimCity est dans une situation très inconfortable, pour ne pas dire qu'il est dans la "vallée dérangeante". il est tiraillé entre le fait d'être un jeu solo et un jeu multijoueurs », affirme Will Wright.
Un mauvais lancement, des DRM inutiles et des mécaniques frustrantes
Il est vrai que l'audience classique de SimCity s'attendait à un jeu solo, qui ne nécessitait pas une connexion permanente, comme l'étaient les épisodes précédents. Mais surtout, elle ne s'attendait pas à voir le jeu régresser sur certains points. Si le principe du jeu en région est intéressant, la petite taille des villes est finalement assez frustrante, alors que la limitation se ressentait après plusieurs heures de jeu sur SimCity 4, dans le dernier on se surprend à remplir une carte en une heure et demie.
Certes, les mécanismes de commerce intégrés dans le titre sont intéressants, à condition que le trafic ne vienne pas perturber l'ensemble. Le fait est que la majorité des villes n'ont qu'un point d'accès vers la région, ce qui vient obligatoirement créer des problèmes de circulation au niveau de ce goulot d'étranglement. SimCity est décevant à cause de ses DRM inutiles, mais il l'est également parce que ses mécaniques de jeu sont frustrantes. Et cela, malheureusement Will Wright n'en parle pas.