Nos confrères de chez Games Industry se sont entretenus avec Jon Buller, le vice-président de Marketing Instincts. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que la firme se décrit comme « la première agence de produits dérivés pour l'industrie vidéoludique ». En clair, les jolies statuettes présentes dans les éditions collector de vos jeux préférés, viennent de chez elle.
Jusqu'à six mois de travail pour concevoir les objets d'un pack collector
Il n'est pas rare que les jeux à succès s'accompagnent d'éditions collector, qui proposent divers objets de collection en plus de la galette renfermant les précieuses lignes de code. Parmi les bonus fréquemment présents, il est souvent question d'artbooks, d'un CD de la bande originale du jeu, d'une statuette, ou encore de t-shirts ou de peluches. La plupart de ces objets proviennent d'une seule et même firme : Marketing Instincts. Nos confrères de chez GamesIndustry ont justement eu l'occasion de rencontrer le PDG de la firme : Jon Buller.
« Notre gamme de produits est très vaste, en fait, nous faisons à peu près tout ce qui peut se faire », affirme le responsable non sans fierté. Cependant si tout peut être fait ce n'est jamais sans délai, selon lui il faut tout de même compter de trois à six mois entre le début de la conception du coffret, et son arrivée dans les magasins. « Les délais sont très variables, nous avons des porte-clés génériques qui peuvent être prêts en 24 heures. Mais si l'on doit faire une forme en particulier, comme le logo d'un jeu ou un personnage cela peut prendre quatre à huit semaines avant de lancer la production. Pour un tapis de souris, cela va plus vite, comptez entre quatre et six semaines », affirme Jon Buller.
Pour ce qui est des statuettes, le délai est encore plus long, puisqu'il peut atteindre quatre mois. Le processus commence par la création d'un modèle en 3D sur ordinateur, qui sera ensuite reproduit grâce à une imprimante 3D. Un modèle en argile est ensuite créé, et servira de base pour créer un moule en acier. « Les moules peuvent nous couter entre 5 000 et 35 000 dollars, ensuite on y injecte divers mélanges de PVC plus ou moins tendres, avant de se pencher sur l'assemblage et la peinture », explique le responsable. Les quantités de statues ainsi produites peuvent atteindre le million, tandis que la firme doit parfois créer des exemplaires uniques.
Quel marché les éditions collector représentent-elles ?
À la question : les produits dérivés peuvent-ils tirer vers le haut les ventes d'un jeu vidéo, Jon Buller répond évidemment oui. « Nous avons vu des objets à collectionner tirer fortement vers le haut les ventes de jeux. Quand un commentateur a porté notre sweat-capuche League of Legends Blitzcrank lors de la PAX Prime, les fans sont littéralement devenus fous. Non seulement, ils étaient enthousiastes à l'idée de la sortie du sweat, mais cela a également attiré l'attention sur le personnage et augmenté ses ventes en jeu », assure-t-il.
Jess Divinich analyste chez EEDAR juge quant à lui que les éditions collectors des jeux représentent selon les titres entre 5 et 15 % du total des ventes. Les titres de niche avec une grande base de fans sont dans le haut de la fourchette, tandis que ceux avec une large audience tirent la moyenne vers le bas. En plus de représenter une hausse du chiffre d'affaires, ils sont également une source de fortes marges. En effet, selon l'analyste « une figurine cela doit couter deux dollars à l'éditeur, qui pourra la facturer 10 dollars, mais pour le consommateur cela apparait comme une bonne affaire », assure-t-il. Vu comme ça, il ne fait aucun doute que ce marché devrait continuer à prospérer.
