Le Conseil constitutionnel examine l’impartialité des sanctions de l’Arcep

Le Conseil constitutionnel examine l’impartialité des sanctions de l’Arcep

5 millions à la clef

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Marc Rees

Publié dans

Droit

30/04/2013 3 minutes
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Le Conseil constitutionnel examine l’impartialité des sanctions de l’Arcep

Le Conseil d’État a transmis au Conseil constitutionnel une Question prioritaire de constitutionnalité visant le pouvoir de sanction de l’Arcep. Lancée à l’initiative de Numéricâble, la QPC s’interroge sur l’Indépendance et l’impartialité de cette procédure.

conseil constitutionnel

 

En 2011, l’Arcep avait sanctionné Numéricâble d’une amende de 5 millions d’euros pour non-respect d'une précédente décision réglant un différend entre NC et France Télécom. « Le retard d'exécution, entièrement imputable à Numericable, constitue une atteinte à l'ordre public économique, et, par suite, un manquement d'une particulière gravité. Dans ces conditions, l'ARCEP prononce à l'encontre de Numericable, en application de l'article L. 36-11 du code des postes et des communications électroniques (CPCE), une sanction pécuniaire d'un montant de 5 millions d'euros » expliquait à l’époque l’ARCEP.

 

Numéricable avait attaqué la décision devant le Conseil d’État où a été soulevée une QPC. En substance, si l'article L. 36-11 du code des postes et des télécommunications organise la procédure de sanction devant l’Arcep, NC reproche au droit français de malmener ses droits de la défense : il n’y a pas de stricte séparation entre les fonctions de poursuite, d'instruction et de jugement, pas plus qu’il n’y en a avec les procédures de règlement des différends et les procédures de sanction.

 

Cette confusion des fonctions méconnaitrait du coup « les principes d'indépendance et d'impartialité résultant de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen » considère Numéricâble.

 

Ce n’est pas parce que des sanctions sont infligées par une entité qui n’est pas un tribunal que les principes de base des droits de la défense doivent être oubliés. Dans les AAI (autorités administratives indépendantes) comme ailleurs, celui qui prononce la sanction doit être différent de celui qui a décidé de l’opportunité des poursuites.

Une confusion déjà sanctionnée par le Conseil constitutionnel

L’opérateur a en mémoire plusieurs décisions du Conseil constitutionnel qui ont justement sanctionné ces mélanges incompatibles avec les droits de la défense. Pareils symptômes ont ainsi déjà été décapités par le Conseil constitutionnel en décembre 2011 lorsqu’il a examiné les procédures au sein de la Commission bancaire, l’ancêtre de l'Autorité de contrôle prudentiel. En octobre 2012, il répétait cette idée en scrutant cette fois les procédures au sein de l’Autorité de la concurrence où les procédures de sanction doivent respecter les principes d'indépendance et d'impartialité découlant de l'article 16 de la Déclaration de 1789. Aucune violation n’avait été cette fois constatée.

 

L’article L. 36-11 du code des postes et des communications électroniques a donc été déféré pour examen devant le Conseil constitutionnel par le Conseil d’État (la décision). Celui-ci a maintenant 3 mois pour dire si oui ou non cet article viole la Déclaration des droits de l’homme, une composante du bloc de constitutionnalité. En cas de victoire, Numéricable verra sa sanction tomber mécaniquement.

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une confusion déjà sanctionnée par le Conseil constitutionnel

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (8)


Je n’ai pas tout compris, une société c’est un homme ou un citoyen?








zart a écrit :



Je n’ai pas tout compris, une société c’est un homme ou un citoyen?







C’est un justiciable comme un autre :)



Quand les innocents jouent les victimes pour avoir eu ces mêmes avantages avant, ils n’est pas toujours bon de jouer les “fashion” victimes, il faut d’office trouver un coupable : l’ ARCEP (alors, que son directeur désigné par NS, cherche un équilibre entre ce qui fut et devrait être, mais ça ne plaît pas, Silicani, serait-il inconscient ? )<img data-src=" /><img data-src=" />








zart a écrit :



Je n’ai pas tout compris, une société c’est un homme ou un citoyen?





Personne morale ou physique, peu de chose diffère en justice administrative. Et le recours à une QPC n’est pas différents selon ma mémoire.



Cette procédure est intéressante, au delà de concerner l’ARCEP, c’est qu’elle concerne une “haute autorité” administrative…





<img data-src=" /> MFM!









linkin623 a écrit :



Cette procédure est intéressante, au delà de concerner l’ARCEP, c’est qu’elle concerne une “haute autorité” administrative…





HADOPI ??? <img data-src=" />









mimoza a écrit :



HADOPI ??? <img data-src=" />







HADOPI ne sanctionne pas, elle ne fait que transmettre au parquet, et accessoirement envoie des spams <img data-src=" />



Au passage je suis curieux de connaître le “pédigrée” des membres de l’ARCEP, histoire de voir si c’est réellement INdépendant.


je suis un citoyen, je prend une prune dans la rue, disons pour une raison du code de la route ! et je lance une QPC parce que le flic, n’est pas partial parce qu’il est policier, et juge à la fois ????? sans dec NC faut arrêter !