À San Francisco, la police fait face à un large marché d’iPhone volés. Pour court-circuiter les ventes de ces appareils qui atteignent des prix ridiculement bas, elle recourt à une méthode aussi efficace que contestée : elle provoque les acheteurs.
Market Street, San Francisco
Le Huffington Post rapporte que la police de Francisco s’est attelée à la lutte contre les iPhone volés. Le problème serait particulièrement vif dans certains quartiers de la ville américaine, notamment dans des zones comme l’intersection de la Septième avenue et de Market Street. Pour court-circuiter les réseaux de distribution, les officiers n’ont pas hésité à en venir à une solution assez radicale.
Une équipe existe déjà depuis trois ans pour s’atteler au vol des smartphones qui représentent la moitié des délits concernant des appareils électroniques. Mais si au début elle cherchait à mettre la main sur les voleurs, elle a changé de tactique : elle empêche les clients d’acheter. Pour cela, les officiers déambulent en civil et se font passer pour d’authentiques revendeurs d’iPhone volés.
La méthode est efficace, car les policiers ont suffisamment observé les revendeurs pour se faire passer pour plusieurs d’entre eux. Le client malavisé s’approche, la transaction s’opère, et il repart avec l’appareil en poche. Dans le même laps de temps, tout a été enregistré par un micro et l’officier a donné le signal à ses équipiers pour aller « cueillir » l’acheteur. Le capitaine Joe Garrity résume ainsi la situation : « S’ils volent le téléphone mais ne peuvent pas le vendre, il n’y a pas de marché. Nous allons couper la tête du serpent ».
Pour la police, il est essentiel de faire passer le message que les ventes perdent en « tranquillité ». Pourtant, la méthode elle-même a ses détracteurs. Certains lui reprochent ainsi de pousser au crime. Robert Tester, arrêté à New York de la même manière, indique que le faux vendeur avait lourdement insisté pour lui vendre un iPhone 20 dollars, arguant qu’il avait besoin d’argent pour acheter un cadeau à sa femme. Mais pour la police, la ligne de défense est très simple : « Les individus arrêtés durant l’initiative ont tenté d’acheter des objets qu’ils savaient clairement volés ».