Une association surfe sur l'iPhone 5 pour pointer l'obsolescence programmée

Et demande une garantie de... 10 ans !

L'association française Les Amis de la Terre a profité hier de la sortie de l'iPhone 5 d'Apple pour dénoncer la fameuse obsolescence programmée, cette technique des industriels réduisant sciemment la durée de vie (ou d'utilisation) d'un produit afin de pousser à son remplacement. Si l'iPhone 5 est mis en avant par l'association, c'est bien évidemment l'intégralité du marché des smartphones qui est ici visé.

iphone 5 apple

Source : Engadget.

Trop de chargeurs dans les tiroirs

« Nouvelle esthétique, nouvelle connectique, la course à l’innovation que se livrent les géants du secteur high-tech Apple, Samsung et Nokia en tête, justifie-t-elle que les chargeurs, enceintes et autres gadgets des précédentes générations d’iPhone finissent dans nos tiroirs ou pire dans nos poubelles ? »


Les Amis de la Terre dénoncent ici une situation qui n'a rien de nouveau, tant il est vrai que de nombreux produits, et en particulier les chargeurs, ne cessent de s'accumuler dans nos tiroirs. Si la généralisation du micro-USB tend à résoudre en partie le problème (du moins sur le papier) que dire des coques de smartphones et de bien d'autres produits tiers aux téléphones ?


Aussi pointée du doigt par les Guignols de l'Info hier, cette forme d'obsolescence programmée pousse plus que de raison à la consommation estime l'association. Pour cette dernière, la nouvelle connectique de l'iPhone 5 n'est qu'un pur gaspillage, ceci alors que « les ressources naturelles s'épuisent ».

 

L'association profite d'ailleurs de son communiqué pour rappeler que la Pomme est coutumière du fait. Il y a onze ans, le premier iPod voyait en effet sa durée de vie limitée à sa batterie... indémontable.

Tout le secteur high-tech est concerné

Et Les Amis de la Terre note qu'Apple empêche la mise à jour de son système d'exploitation mobile aux anciens modèles de ses produits. Nous ferons toutefois remarquer à l'association que tous les acteurs du marché mettent en place de telles pratiques, et qu'ils n'ont rien inventé. Microsoft lui-même pousse les constructeurs et les consommateurs à changer d'ordinateurs ou à les rendre plus puissant pour chaque version de Windows (les dernières échappant toutefois à cette règle).

Globalement, c'est bien tout le marché informatique qui exploite plusieurs formes d'obsolescences programmées. Le but est à la fois de pousser le marché vers le haut (CPU et GPU plus puissants, disques durs plus gros et plus rapides, mémoires plus importantes, etc.), ce qui, de facto, pousse à la consommation et au remplacement régulier. Cela fait une trentaine d'années que c'est le cas.

 

L'association ne s'y trompe d'ailleurs pas en précisant que « l’obsolescence programmée du secteur high-tech » entier est un problème et « a un coût écologique et social ». S'il est vrai que de nombreux produits informatiques nécessitent des minerais rares, ce qui tôt ou tard sera problématique si l'on ne trouve pas rapidement de quoi les remplacer, l'impact sur l'économie et l'emploi est lui aussi important, point évité soigneusement par l'association.

 

L’obsolescence programmée n'en reste pas moins un sujet de plus en plus débattu à travers le monde. Arte a d'ailleurs programmé sur sa chaîne en début d'année le reportage Prêt à jeter, qui se concentre principalement sur la panne jugée trop rapide des produits, alors que l'obsolescence programmée va plus loin que les simples pannes. Des critiques sur ce point de l'obsolescence programmée ont d'ailleurs déjà été émises dans le passé, même si des études plus poussées mériteraient d'être réalisées.

10 ans de garantie minimum ?

Les Amis de la Terre profitent en tout cas de l'iPhone 5 pour inviter les parlementaires ainsi que les sénateurs français « à mettre un terme à l’aberration environnementale et sociale que constitue l’obsolescence programmée, en adoptant une loi pour allonger la durée de garantie de 2 à 10 ans sur les biens de consommation, pour imposer aux producteurs de mettre sur les marchés des produits réparables et de garantir la mise à disposition des pièces détachées pour faciliter la réparation dans les 10 années suivant l’achat d’un bien ».

 

Cette demande, si elle venait à être acceptée et votée, serait une véritable révolution pour les marchés informatiques et électroniques. Mais une telle demande sera-t-elle traitée sérieusement ? Est-elle crédible dans un monde où certains changent de smartphone tous les ans voire tous les six mois ? Qui plus est, est-ce techniquement possible pour tous les produits ?

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