Le géant finlandais Nokia vient de dévoiler les résultats financiers de son premier trimestre 2013. Et ils n'ont rien d'enthousiasmants. Son chiffre d'affaires s'est ainsi écroulé, en grande partie du fait de la chute de ses ventes de téléphones bas de gamme et des Asha. Seule lumière dans ce sombre tableau, les Lumia montent en puissance, et Nokia réduit ses pertes.
Des ventes en forte baisse partout dans le monde
Avec 5,6 millions de Lumia écoulés au premier trimestre 2013, Nokia continue sa montée en puissance. Le constructeur avait en effet écoulé 4,4 millions de Lumia au dernier trimestre 2012 et seulement 2,9 millions durant l'été. Mais ces bons résultats n'empêchent pas Nokia de souffrir. En effet, le créateur du légendaire 3310 a vu les ventes de sa gamme Asha passer de 9,3 millions d'unités fin 2012 à seulement 5 millions d'appareils en ce début d'année. Pire encore, ses ventes totales d'appareils ont régressé de 28 % en trois mois et de 25 % en un an. Seulement 61,9 millions de téléphones et smartphones ont ainsi trouvé preneur au premier trimestre, contre 86,3 millions trois mois plus tôt et 82,7 millions début 2012.
Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, Nokia n'arrive toujours pas à percer en Amérique du Nord, avec à peine 400 000 unités écoulées, soit tout de même un recul de 33 % en un an et de 43 % en trois mois. Pire encore, Nokia sombre en Chine avec une chute de 63 % d'une année sur l'autre. Et les autres régions ne sont guères plus dynamiques pour le constructeur européen.
Cette chute des ventes aurait pu être compensée par une hausse des prix moyens, mais cela n'a pas été le cas. Certes, les « Smart Devices », portés par les Lumia, ont permis à Nokia d'afficher un tarif moyen de 191 euros sur ce type de gamme, en hausse de 3 % en trois mois et surtout de 34 % en un an. Mais ses appareils mobiles classiques se vendent en moyenne à 28 euros, contre 31 euros il y a trois mois et 33 euros début 2012. Une réduction de tarifs indispensable si Nokia souhaite garder de fortes parts de marché face aux appareils à très bas prix de ses concurrents, notamment chinois.
Des marges en hausse, des pertes réduites
Financièrement, le chiffre d'affaires de Nokia a baissé de 27 % en trois mois et de 20 % en un an, pour atteindre 5,852 milliards d'euros. La division téléphone a même perdu 32 % de sa valeur sur un an, alors que sa branche réseau (Nokia Siemens Networks) a stabilisé ses revenus sur un an, affichant une légère baisse de 5 %.
Bonne nouvelle toutefois, ses marges brutes ont atteint 31,4 % lors de ce trimestre, contre 27,6 % un an plus tôt. Une performance due à Nokia Siemens Networks, mais aussi aux bonnes ventes de Lumia, qui ont permis à Nokia de voir ses marges brutes sur les produits « Smart » passer de 15,6 % il y a un an à 18 % il y a trois mois et à 20,7 % ce trimestre.
Résultat, ses pertes ont été divisées par 4,6 en un an, pour atteindre 339 millions d'euros, contre 1,57 milliard début 2012. Une nouvelle positive qui n'a pas suffi à contenter les investisseurs, en partie du fait des perspectives négatives pour le deuxième trimestre. Son action à la bourse d'Helsinki a ainsi chuté de 7,44 % aujourd'hui à l'heure où nous rédigeons ces lignes, et sa chute à la bourse de New York risque d'être tout aussi élevée.
Nokia continue de dégraisser
Enfin, notez que le nombre d'employés chez Nokia ne cesse de régresser, avec 94 317 salariés au premier trimestre 2013, contre 97 798 trois mois plus tôt (-3481) et surtout contre 122 148 au premier trimestre 2012. Cela représente tout de même le licenciement de 27 831 personnes en seulement un an. Sachant qu'en 2010 et 2011, Nokia comptait plus de 130 000 employés dans son effectif.