Deux députés, un de l'opposition, l'autre de la majorité, viennent de plaider à travers des questions parlementaires en faveur du numérique, qu'ils considèrent comme un vecteur d'amélioration des relations entre les usagers et les administrations.
Marcel Bonnot, député UMP du Doubs, a transmis cette semaine une question parlementaire à la ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique, Marylise Lebranchu. L’élu s’inquiète en effet que rien ne soit prévu dans le cadre des investissements d’avenir « en ce qui concerne l'informatisation de l'État dans un but de transformation structurelle du service public au profit de l'usager ». Brandissant les exemples d’autres pays tels que l’Allemagne ou la Norvège, le parlementaire estime que le numérique s’avère être un vecteur à privilégier afin de participer à une rénovation des services rendus par l’administration, notamment en ce que ce vecteur permet « de réduire les coûts et d'augmenter la productivité de l'État ».
« Placer l'usager au centre des préoccupations du service public, en lui proposant ce dont il a besoin, au moment et à l'endroit de son choix, permettrait une meilleure efficacité de nos administrations tout en réalisant des économies conséquentes » résume Marcel Bonnot. Il milite ainsi pour que le gouvernement s’engage « dans une réelle transformation structurelle du service public » en intégrant l’informatisation de l’État dans les investissements d'avenir.
Intégration des données administratives
Au travers d’une autre question parlementaire, la députée Marie-Hélène Fabre a elle aussi interrogé Marylise Lebranchu afin de savoir comment l’État entendait « mieux utiliser ces outils [numériques, ndlr] afin de mettre en œuvre des relations avec les usagers plus simples, plus accessibles et plus sécurisées ». L’élue socialiste estime que « le développement de l'e-administration et l'usage des technologies numériques dans les administrations publiques [a permis] de transformer les relations avec les usagers et d'améliorer l'efficacité administrative ». La parlementaire considère cependant qu’il faut aller plus loin, en développant « des systèmes d'intégration des données administratives ».
Marie-Hélène Fabre propose plus concrètement de « rendre interopérables les données dont les administrations disposent sur les usagers de façon à avoir une vision globale de l'individu ». L’idée est de faire en sorte qu’un individu soit reconnu dès lors qu'il entre en contact avec l'administration. Elle pointe ainsi un avantage des échanges d'informations sur les usagers entre administrations, qui permettrait par exemple de pré-remplir les formulaires d'ouverture de droits. « Ces échanges libèrent par ailleurs du temps pour les agents, ou rendent possible une réaffectation des tâches au profit de conseils plus spécialisés pour les publics en difficulté » abonde-t-elle.