Lundi, le retrait de l’application AppGratis par Apple sur l’App Store a provoqué de nombreuses réactions. La société iMediapp, éditrice de l’application, était restée dans le silence. Mais dans un très long billet sur le blog officiel de l’entreprise française, le PDG Simon Dawlat explique en détail la chronologie des évènements.
Des règles qui ne datent pas d'hier
AppGratis est une application pour iOS permettant le référencement de promotions temporaires. Il est courant en effet que les applications mobiles soient gratuites pour des périodes de 24 heures le plus souvent, AppGratis en faisant alors l’inventaire. Lundi, nous apprenions qu’elle avait été supprimée de l’App Store par Apple, la firme estimant qu’elle violait les conditions d’utilisation de la boutique. Simon Dawlat, PDG de l’éditeur iMediapp, raconte la chronologie étrange des faits.
Il commence par expliquer que la société avait fait une erreur à l’automne 2011 en publiant autant de versions que de marchés visés. Environ un an plus tard, une mise à jour de l’application est rejetée. Trois raisons sont alors invoquées :
- Règle 2.20 : il est interdit de « spammer » l’App Store avec des copies multiples d’une même application
- Règle 2.25 : une application ne peut pas faire la promotion d’autres applications au point d’entraîner une confusion avec l’App Store
- Règle 2.12 : une application de mauvaise qualité, peu utile, peut être rejetée
Le cas de figure a alors été géré avec une opératrice de l’équipe Apple App Review, puis plus tard avec un responsable. iMediapp a alors fait valoir ses réponses. D’une part, l’éditeur a accepté de publier une seule application pour la totalité des marchés. D’autre part, l’éditeur avait fait valoir son point de vue sur la comparaison avec l’App Store, AppGratis ayant un fonctionnement totalement différent dans son principe. Enfin, l’entreprise avait démontré à l’équipe d’Apple, notamment via des démonstrations, que le service rendu était bien réel. Sur l’ensemble des trois points, le feu vert avait alors été donné.
En novembre dernier, Apple validait de son côté la version 3.0 de l’application. Peu après, iMediaApp récolait plus de 10 millions d’euros grâce au fonds d’investissement Iris, alimenté par Orange et Publicis, ainsi que d’autres acteurs. Mais, selon Simon Dawlat, le plus surprenant est que le retrait récent d’AppGratis survient alors qu’Apple a validé il y a moins d’une semaine la version iPad de l’application. L’éditeur se préparait au lancement.
Vendredi dernier, un membre de l’équipe Apple Review contacte alors iMediapp pour l’informer que toutes les applications ont finalement été supprimées de l’App Store. Deux raisons sont invoquées : le cas de la règle 2.25, qui semblait pourtant avoir été réglé, ainsi que la règle 5.6 qui stipule qu’une application ne peut pas utiliser de notification push pour informer de promotions. Simon Dawlat explique qu’AppGratis n’avertit l’utilisateur qu’une seule fois par jour pour le prévenir que la nouvelle liste des promotions est arrivée.
Pensant dans un premier temps qu’il s’agissait d’une erreur, l’éditeur contacte Apple pour avoir des explications. Selon Dawlat, le ton avait passablement changé : le responsable habituel ne pouvait que répéter en boucle que l’application enfreignait les règles 2.25 et 5.6.
Quelle situation aujourd’hui ?
iMediapp tente toujours de savoir exactement ce qu’il s’est passé, mais Simon Dawlat pointe plusieurs éléments importants. Ainsi, et bien que l’application ait été supprimée de l’App Store, Apple n’a pas utilisé son bouton de frappe nucléaire : les 12 millions d’installations (selon iMediapp) restent donc actives et le service fonctionne toujours. En outre, le site continue d’être alimenté et la newsletter est toujours envoyée.
D’autre part, Dawlat ne manque pas de remarquer un lien étrange entre Apple et le Wall Street Journal. Il indique en effet : « Quelques minutes après que nous ayons raccroché [avec Apple], le Wall Street Journal a publié une déclaration très concise fournie par Apple, confirmant qu’AppGratis avait été supprimé à cause de ses infractions aux règles 2.25 et 5.6.
Pour l’instant, iMediapp tente d’en savoir davantage et de régler le problème. Mais il se pourrait que la situation soit insoluble, car le modèle commercial d’AppGratis est particulier et pourrait consister pour Apple l’équivalent d’un « État dans l’État ». Nous reviendrons d’ailleurs sur ce sujet dans une actualité ultérieure.
Commentaires (38)
#1
J’ai jamais aimé ce genre d’applications personnellement … " />
#2
En plus il y a plein d’autres applications qui font la même chose mais sans le modèle mafieux d’iMediaApp.
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Et d’un autre côté on fustige Google " />
Je peux effectivement comprendre que le principe casse un peu l’app store. Déjà que la découverte et le tri des applis est loin d’être optimal sur le play store comme sur l’app store, ce genre d’appli n’amélioraient pas forcément les choses (les éditeurs ayant assez d’argent pouvaient mettre leur appli en avant, mais les petits développeurs …)
#5
Bizarre de valider l’appli et de la refuser une semaine plus tard…
Mais autant la règle 2.25 me semble logique (dans l’esprit d’Apple en tout cas), autant la 5.6 est bizarre : une appli d’un magasin en ligne ne pourrait donc pas alerter ses utilisateurs de promos sur des produits ? " />
#6
J’espère que iMediaApp a d’autres applications dans son portefueille car sinon, 10 M€ dans une app complètement dépendante d’Apple et qui ne fait que référencer les promotions de l’Appstore ça me parait un peu avantureux.
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Un système d’approbation indexé sur les phases de la Lune
Normal, chez Apple c’est une gonzesse qui vérifie que les apps respectent les conditions " />
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Règle # 1.00 : si l’application ne fait pas rentrer plein de brouzoufs chez Apple, elle peut être retirée.
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app gratuite (android) est une appli que je trouve sympa, souvent des choses peut utiles mais parfois des appli bien pratiques, 1 notif chaques jours vers 10h… (maths step) il y a deux jours…
@misterB, quel app as tu développé ? :)
Edit : zogG à été plus rapide..
ReEdit : android et ios ou bien ?
j’en ai trouvé un sur android mais la description est en anglais… (C’est louche ^^)
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Ok merci je vais test ça ;)
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Boarf, c’est juste qu’Apple va vouloir lancer un truc similaire, à tous les coups " />
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Kikked out " />
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En même, ils font un site web bien foutu et le problème est réglé " />
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Comme si les hypermarchés allaient laisser des sociétés tierces gérer impunément les têtes de gondoles de leurs rayons…
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Apple n’a pas utilisé son bouton de frappe nucléaire
J’aime beaucoup cette expression. J’imagine bien le gros bouton rouge à Cupertino avec l’app à delete qu’on doit sélectionner " />
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Nouvelle règle:
tout ce qui n’est pas formellement autorisé est interdit… " />
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Qu’ils aillent faire une manif avec sitting dans les apple store du louvre etc. " />
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La géoloc est possible et surement l’identification de l’appareil. Pour les contacts téléphone, officiellement, ils ne sont pas revendus. J’imagine que ce genre d’appli vit surtout sur le financement des dévs qui veulent se faire de la pub par ce biais :)
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Finalement, plus personne ne râle contre le principe même d’un store contrôlé par un fabriquant/éditeur.
Vivement des téléphones/tablettes libres…